Un gâteau pour les 20 ans de la "dette nucléaire"


PAPEETE, 25 juillet 2016 - Les 20 ans de la convention avec l’Etat fixant la dotation annuelle dans le cadre d’un Fonds de reconversion de l’économie polynésienne (Frep) pour l’après-CEP ont été célébrés lundi matin à la présidence, en présence d’Alain Juppé.

Le candidat à la candidature, en visite à Tahiti cette semaine, était le premier ministre du gouvernement Chirac à la signature de cet accord, le 25 juillet 1996.

"Ce contrat avec la Polynésie depuis 20 ans nous a rapporté près de 400 milliards Fcfp, investis dans la remise à niveau de nous infrastructures", a rappelé Edouard Fritch qui précise avoir organisé cette célébration en présence d'Alain Juppé "sans arrière pensée quant à l'augmentation de cette dette aujourd'hui payée par l'Etat. Par contre, nous lui en avons beaucoup parlé, puisque le vœux du gouvernement est de voir cette dotation gravée dans le marbre avec un engagement clair de l'Etat au niveau du statut". François Hollande s'était engagé à ce titre en février dernier, lors de sa visite officielle à Tahiti.

"Nous ne pouvons plus supporter aujourd'hui que les engagements de l'Etat soient revus à la baisse chaque année par le biais de coups de rabots qui nous sont annoncés à la veille de la session budgétaire", a insisté Edouard Fritch lundi : "Cela dérange énormément les décideurs locaux, mais aussi les investisseurs (...) par manque de visibilité".

Sans cesse depuis 2002, le montant global annuel des transferts financiers liés à l'après-nucléaire, initialement fixé à 18 milliards Fcfp annuel, a en effet été revu à la baisse, au gré de recompositions successives des dotations. Le Fonds de reconversion de l'économie de la Polynésie française avait d'abord été requalifiée en 2002 en Dotation globale de développement économique (DGDE) avant d'être refondue en 2010 au profit de trois instruments financiers nouveaux : la DGA, la Dotation territoriale pour l'investissement des communes en Polynésie (DTIC) et le 3IF (3e instrument financier).

Alain Juppé a estimé lundi que cette dotation est le fruit "d'une volonté politique" et un "geste de solidarité qui s'imposait". Quant à la pérennisation de ce fonds que souhaite le Pays, il explique que "tout ceci doit se concevoir dans un projet d'ensemble (...). A partir du moment où l'on a ici un interlocuteur qui sait où il veut aller, il faut que l'Etat l'accompagne".

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 25 Juillet 2016 à 11:34 | Lu 4651 fois