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Un forum pour rendre “sexy” les métiers du secteur primaire


Pendant toute la journée du jeudi 19 octobre, l'assemblée accueillera une quarantaine de professionnels du secteur primaire et de l'artisanat traditionnel pour le tout premier forum des métiers de ce secteur.  crédit photo Wendy Cowan
Pendant toute la journée du jeudi 19 octobre, l'assemblée accueillera une quarantaine de professionnels du secteur primaire et de l'artisanat traditionnel pour le tout premier forum des métiers de ce secteur. crédit photo Wendy Cowan
Tahiti, le 2 octobre 2023 - C'est une première. Pendant toute la journée du jeudi 19 octobre, l'assemblée accueillera une quarantaine de professionnels du secteur primaire et de l'artisanat traditionnel pour le tout premier forum des métiers de ce secteur. Des métiers trop longtemps dénigrés et que le gouvernement veut mettre en avant, aujourd'hui.
 
On se rappelle du “Plantez, plantez, plantez” d'Oscar Temaru, et plus récemment, du “Plantez, mais aussi, pêchez, chassez innovez...” du président du Pays Moetai Brotherson lors de l'ouverture de la session budgétaire. Le développement du secteur primaire est un des sujets de prédilection du Tavini Huiraatira dont l'objectif est que la Polynésie parvienne à une autonomie...alimentaire.

Cela ne se fera pas du jour au lendemain. La vice-présidente en charge de la Culture, Éliane Tevahitua en a bien conscience. “Je veux bien croire qu'on ne peut pas le faire en cinq ans, mais si cela est impulsé dans nos politiques publiques, je ne désespère pas qu'un jour, on arrive déjà à diminuer nos importations alimentaires. Ce serait déjà magnifique”, a-t-elle expliqué.
 
D'où la mise en place de ce tout premier forum des métiers du secteur primaire et de l'artisanat traditionnel. Car l'artisanat tire ses ressources et ces matières premières, de la terre et de la mer. Pas moins de 40 professionnels viendront donc “vendre” leur passion à la jeunesse polynésienne, le 19 octobre à l’assemblée.
 
À la découverte de filières méconnues
 
Si l’événement est destiné essentiellement aux scolaires à partir de la 4e, les adultes qui souhaiteraient se reconvertir professionnellement sont aussi attendus. Ils pourront découvrir des filières méconnues, comme l'apiculture, l'aquaculture avec par exemple l'écloserie de bénitiers de Moerani Lehartel, ou encore les professions de vanniers-ières, ou de biologistes marins.

Ce forum sera également l'occasion de réunir dans un même lieu, et au même moment, tous les acteurs du secteur répartis sur différents stands. Transversalité entre les ministères, mais aussi des partenaires comme le Sefi, l'Adie (micro-crédits), le Centre des métiers de la mer, la Chambre de l'agriculture et de la pêche lagonaire pour ne citer qu'eux : ils seront nombreux pour tenter de séduire les jeunes polynésiens et les convaincre de se tourner vers ces métiers trop longtemps dénigrés.
 
Des métiers trop longtemps dénigrés
 
“Pendant des décennies, il y a toujours eu ce mépris des métiers de la terre et de la mer. Mais les réalités du monde, la pandémie de Covid, tous ces événements extérieurs qui ont tellement impacté nos vies sont venus nous rappeler qu'il fallait aussi, avant tout, pouvoir manger”, a insisté Éliane Tevahitua pour qui “les agriculteurs et les pêcheurs sont indispensables”. Mais il y a aussi beaucoup d'autres métiers auxquels on ne pense pas forcément qui sont “porteurs de développement” comme le souligne le ministre Taivini Teai.
 
“On peut gagner beaucoup d'argent”
 
“Il faut que les jeunes sachent que ce sont des métiers où l'on peut gagner beaucoup d'argent, parfois même plus que dans l'administration”, a pour sa part expliqué le secrétaire général de la CAPL, Marc Fabresse qui présentera, lors du forum, des jeunes qui ont “lancé des projets qui fonctionnent très bien”. Des “success stories” pour donner envie aux Polynésiens de s'engager dans une formation pour un métier “qui fait sens” et qui a le mérite de ne jamais être routinier.
 
Un forum à délocaliser dans le futur
 
“Il s'agit d'une première et donc ce sera à Papeete, mais il n'est pas interdit de penser que dans les années à venir nous puissions délocaliser aux îles Sous-le-vent, aux Australes, aux Marquises et aux Tuamotu-Gambier”, a précisé Éliane Tevahitua, rappelant que “le secteur primaire est bien plus connu dans les îles” comme en témoignent les nombreux CJA et Cétad implantés dans les archipels.
Rendez-vous est donc pris pour le jeudi 19 octobre de 7h30 à 17 heures dans le hall de l'assemblée de la Polynésie française pour se laisser séduire par ces métiers qui peuvent offrir de réelles perspectives d'avenir et qui sont loin d'être une voie de garage.

Rédigé par Stéphanie Delorme le Lundi 2 Octobre 2023 à 17:22 | Lu 1306 fois