Un engrais bio sortira des déchets de poissons


Tahiti le 6 novembre 2023. Ce mardi matin, la Société TNB Water et Compost va inaugurer sur le site de Atimaono à Papeari son nouvel équipement. La société, pilotée par Nicolas Bono et qui fournit déjà des composteurs dans différentes communes, se lance sur ce site dans la transformation en compost fertilisant pour l’agriculture à base de déchets de poissons.
 

“Ce projet, étudié avec la Direction de l’agriculture, permettra de traiter les déchets de poissons pour éviter qu’ils ne soient tout simplement rejetés dans le port”, nous expliquait lundi Nicolas Bono. “C’est une solution pérenne, qui de plus ne dégage aucune bactérie pathogène.”
 
En effet, les déchets de poissons, à l’instar des autres déchets animaliers, vont monter en température dans le composteur jusqu’à 75 degrés, ce qui tuera toutes les mauvaises bactéries comme Escherichia coli ou les salmonelles. “En un mois, on va progressivement pouvoir traiter 50 tonnes de déchets”, explique, enthousiaste, le promoteur de ce projet. “Quand le système tournera à plein régime, on traitera environ 2 tonnes de déchets de poissons par jour, rien qu’avec ce que le port de pêche de Papeete va nous fournir.”
 
L’organisation est bien huilée. Le port de pêche ne débourse pas un franc pour cette récupération. L’entreprise va chercher chaque jour les déchets qu’elle transporte dans des bacs hermétiques. C’est le compost fertilisant qui sera issu de leur traitement qui financera le projet. Un rapport gagnant/gagnant.
 
Ce projet sociétal, qui a la labellisation Écocert, proposera un engrais à la vente moins cher, à haute teneur en phosphore et en azote. “C’est une aberration de jeter chaque jour des tonnes de déchets de poissons à la mer ou de les enterrer à Paihoro”, poursuit Nicolas Bono. “En s’associant avec les marayeurs, le Port autonome, on va faire quelque chose de grand”, conclut-il.
 
Le premier biovateur a été inauguré en 2022 à Teva i Uta, à Papeari, sur le domaine agricole familial de Jean-Baptiste Tavanae. Au départ, les premiers essais ont eu lieu au lycée agricole de Moorea pour composter par fermentation, d’une part, du lisier et, d’autre part, les carcasses de porcs de l’exploitation.
 
Désormais, grâce à cette machine, les déchets animaliers associés à des déchets verts produiront cet engrais naturel.

Rédigé par Bertrand PREVOST le Lundi 6 Novembre 2023 à 20:04 | Lu 2935 fois