TAHITI, le 28 mars 2021 - Les éditions Haere Pō publient Essai en vue d’un dictionnaire et d’une grammaire selon le dialecte en usage aux Marquises, 1799 de William Pascoe Crook, Samuel Greatheed et Timautete. À travers les 1 125 entrées de ce dictionnaire, le lecteur découvre les paroles des Marquisiens de la fin du XVIIIe siècle.
Pour la première fois et grâce aux éditions Haere Pō, l’Essai en vue d’un dictionnaire et d’une grammaire selon le dialecte en usage aux Marquises, 1799, paraît en langue française. Le manuscrit d’origine de ce livre existe toujours à Londres.
Il a été publié en 1998 en Nouvelle-Zélande. Il paraît en Polynésie cette année 2021 grâce au travail de traduction de Jacques Iakopo Pelleau. C'est lui qui a permis le passage de la langue anglaise à la langue française.
"La présentation est très claire", se réjouit Robert Koenig des éditions Haere Pō. "Le travail de maquette de Michael J. Koch est formidable."
Il donne une grande visibilité aux mots traduits en français, en marquisien. Au total, le lecteur pourra découvrir 1 125 entrées.
"Nous avons choisi de présenter dans cet essai le premier dictionnaire de la langue marquisienne, son évolution graphique et orthographique", indique l’éditeur.
Le point de départ étant la manière d’écrire la parole marquisienne selon Crook, Greatheed et sans doute Timautete, il y a plus de deux siècles à Londres, dans le cadre de la London Missionary Society (LMS).
"En devenant écriture, la parole est réduite, elle perd sa sonorité et son rythme, elle perd les mimiques du visage et du corps. Elle devient lettres et mots." Pour entendre la parole, en lisant, "Il suffit de regarder les différentes manières d’écrire."
Dans l’ouvrage, les mots de départ sont présentés dans leur évolution, jusqu’à la manière d'écrire prônée par l’Académie marquisienne depuis octobre 2001 et précisée depuis octobre 2020. Crook, Greatheed et Timautete sont les co-auteurs de l’ouvrage.
Nukuhiva en 1798, Londres en 1799
Timautete était le dernier fils d’une grande famille de chefs de la tribu des Hema de Vaitahu à Tahuata. En décembre 1798, Timautete est embarqué à bord du baleinier anglais Butterworth qui a besoin d’un mousse et qui l’emmène à Nukuhiva.
Ainsi, âgé d’une quinzaine d’année, Timautete rencontre Crook. Crook est un Anglais âgé de 23 ans. En janvier 1799, Crook rentre en Angleterre. Il emmène Timautete et un autre jeune marquisien, Hikonaiki. Tous trois arrivent à Londres le 19 mai 1799.
Timautete est pris en charge par Samuel Greatheed, un des directeurs de la LMS. Celui-ci vient de publier le récit du Duff et s’intéresse donc aux témoignages qui arrivent directement des Marquises. Le Duff est un navire de la LMS qui avait débarqué dans la baie de Matavai le 5 mars 1797. À son bord se trouvaient des missionnaires.
Timautete participe au grand projet linguistique de Crook et Greatheed qui veulent d’abord faciliter l’installation de nouveaux missionnaires aux Marquises.
Il a, selon les Anglais, "un trait de caractère typiquement océanien, d’une évidence si pragmatique qu’elle en paraît insolente ; d’un côté, si le responsable de la publication déplore la pauvreté de la langue de Timautete et celle de ses idées, il relève d’un autre côté une répartie qui n’est pas une simple anecdote".
La vie derrière les mots
Les mots listés dans l’ouvrage donnent à voir la société de l’époque. Ils sont en lien avec l’alimentation, les végétaux, les animaux des îles, les mœurs. "Il y a ce mot, qui a été étonnement accepté et qui est pekkéyo", constate Robert Koenig.
"En allant en Angleterre, Timautete s’est étonné des habitudes de vie anglaises. Et notamment du fait qu’un homme ne pouvait avoir qu’une seule femme." Pekkéyo a été traduit par : serviteur au service d’une femme célibataire ou mariée et cohabitant avec elle.
L’essai qui paraît chez Haere Pō laisse aussi entrevoir toute la complexité des liens tissés entre les co-auteurs.
Pour la première fois et grâce aux éditions Haere Pō, l’Essai en vue d’un dictionnaire et d’une grammaire selon le dialecte en usage aux Marquises, 1799, paraît en langue française. Le manuscrit d’origine de ce livre existe toujours à Londres.
Il a été publié en 1998 en Nouvelle-Zélande. Il paraît en Polynésie cette année 2021 grâce au travail de traduction de Jacques Iakopo Pelleau. C'est lui qui a permis le passage de la langue anglaise à la langue française.
"La présentation est très claire", se réjouit Robert Koenig des éditions Haere Pō. "Le travail de maquette de Michael J. Koch est formidable."
Il donne une grande visibilité aux mots traduits en français, en marquisien. Au total, le lecteur pourra découvrir 1 125 entrées.
"Nous avons choisi de présenter dans cet essai le premier dictionnaire de la langue marquisienne, son évolution graphique et orthographique", indique l’éditeur.
Le point de départ étant la manière d’écrire la parole marquisienne selon Crook, Greatheed et sans doute Timautete, il y a plus de deux siècles à Londres, dans le cadre de la London Missionary Society (LMS).
"En devenant écriture, la parole est réduite, elle perd sa sonorité et son rythme, elle perd les mimiques du visage et du corps. Elle devient lettres et mots." Pour entendre la parole, en lisant, "Il suffit de regarder les différentes manières d’écrire."
Dans l’ouvrage, les mots de départ sont présentés dans leur évolution, jusqu’à la manière d'écrire prônée par l’Académie marquisienne depuis octobre 2001 et précisée depuis octobre 2020. Crook, Greatheed et Timautete sont les co-auteurs de l’ouvrage.
Nukuhiva en 1798, Londres en 1799
Timautete était le dernier fils d’une grande famille de chefs de la tribu des Hema de Vaitahu à Tahuata. En décembre 1798, Timautete est embarqué à bord du baleinier anglais Butterworth qui a besoin d’un mousse et qui l’emmène à Nukuhiva.
Ainsi, âgé d’une quinzaine d’année, Timautete rencontre Crook. Crook est un Anglais âgé de 23 ans. En janvier 1799, Crook rentre en Angleterre. Il emmène Timautete et un autre jeune marquisien, Hikonaiki. Tous trois arrivent à Londres le 19 mai 1799.
Timautete est pris en charge par Samuel Greatheed, un des directeurs de la LMS. Celui-ci vient de publier le récit du Duff et s’intéresse donc aux témoignages qui arrivent directement des Marquises. Le Duff est un navire de la LMS qui avait débarqué dans la baie de Matavai le 5 mars 1797. À son bord se trouvaient des missionnaires.
Timautete participe au grand projet linguistique de Crook et Greatheed qui veulent d’abord faciliter l’installation de nouveaux missionnaires aux Marquises.
Il a, selon les Anglais, "un trait de caractère typiquement océanien, d’une évidence si pragmatique qu’elle en paraît insolente ; d’un côté, si le responsable de la publication déplore la pauvreté de la langue de Timautete et celle de ses idées, il relève d’un autre côté une répartie qui n’est pas une simple anecdote".
La vie derrière les mots
Les mots listés dans l’ouvrage donnent à voir la société de l’époque. Ils sont en lien avec l’alimentation, les végétaux, les animaux des îles, les mœurs. "Il y a ce mot, qui a été étonnement accepté et qui est pekkéyo", constate Robert Koenig.
"En allant en Angleterre, Timautete s’est étonné des habitudes de vie anglaises. Et notamment du fait qu’un homme ne pouvait avoir qu’une seule femme." Pekkéyo a été traduit par : serviteur au service d’une femme célibataire ou mariée et cohabitant avec elle.
L’essai qui paraît chez Haere Pō laisse aussi entrevoir toute la complexité des liens tissés entre les co-auteurs.
Pratique
Disponible en librairie et en ligne.
Par ailleurs, les éditions Haere Pō ont refait leur site internet.
Disponible en librairie et en ligne.
Par ailleurs, les éditions Haere Pō ont refait leur site internet.