Un dépôt de sang aux urgences de Taravao


L’accès direct aux poches de sang constitue une avancée pour la prise en charge des urgences vitales à la Presqu’île (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 18 juillet 2024 – L’hôpital de Taravao dispose désormais d’un dépôt de sang d’urgence vitale. Ce nouvel outil représente un gain de temps considérable dans la prise en charge des patients nécessitant d’être transfusés suite à un accident ou un accouchement au sud de Tahiti. L’échéance olympique aurait contribué à accélérer la mise en œuvre de ce projet.
 
Installé dans la salle de déchocage des urgences de Taravao, c’est un nouvel équipement qui passerait presque inaperçu, alors qu’il va contribuer à sauver des vies. Financée par la Direction de la santé, une enceinte réfrigérée permettant de stocker des poches de sang a été mise en service, jeudi après-midi, en présence de plusieurs médecins, infirmiers et représentants de l’Agence de régulation de l’action sanitaire et sociale (Arass). Elle sera associée à des équipements complémentaires, dont une glacière spécifique aux transferts.
 

Les huit premiers culots globulaires ont été réceptionnés dans l’enceinte réfrigérée prévue à cet effet.

“Il était temps !”


Les huit premières poches de sang du groupe O ont été réceptionnées pour y être entreposées autour de 4°C, tandis que les professionnels de santé habilités ont été préalablement formés. Il s’agit d’une avancée en faveur de la prise en charge des patients au sud de Tahiti. “Avant, nous ne faisions pas de transfusions sanguines sur place. Les patients étaient transférés vers le CHPF, ou le Samu venait avec des glacières pour transfuser. Grâce à ce nouveau dispositif, on va gagner du temps pour les urgences vitales, qu’elles relèvent d’un trauma ou chez la femme enceinte après l’accouchement. C’est un pas en avant pour le service des urgences avec des moyens techniques supplémentaires”, se réjouit la directrice de l’hôpital de Taravao, Marie-Pierre Tefaafana.
 
Actuellement, deux dépôts de délivrance se situent au centre hospitalier de la Polynésie française (CHPF) et à l’hôpital de Uturoa (Raiatea). Taravao est le troisième hôpital à héberger un dépôt d’urgence vitale après Moorea et Nuku Hiva, aux Marquises. “Il était temps pour ces 45.000 habitants, qui étaient à une heure et demie d’une poche de sang ! Normalement, ce devrait être moins de trente minutes : maintenant, c’est le cas”, souligne le Dr. Julien Broult, chef de service du centre de transfusion sanguine (CTS).
 
La perspective de l’affluence entourant les épreuves de surf des Jeux olympiques à Teahupo’o aurait été “un levier” pour accélérer la mise en œuvre de ce projet. À terme, l’objectif serait d’étoffer le dispositif pour étendre la liste des bénéficiaires aux patients du service de chimiothérapie de la Presqu’île.
 

JO : une collecte de sang supplémentaire

L’histoire du surf était à l’honneur lors de cette collecte thématique.
Une collecte atypique était organisée par le CTS, jeudi matin, à la mairie de Taravao. Infirmières, agents d'accueil et médecin avaient investi la salle des mariages, habillée de panneaux retraçant les origines du surf au Fenua, fournis par l'Institut de la Jeunesse et des Sports (IJSPF). “On vient quatre fois par an. Nous avons rajouté une cinquième collecte thématique, spécialement pour les JO. C’est une façon de sensibiliser la population et ça ajoute un peu de lecture instructive en lien avec l’actualité”, explique le Dr. Valérie Bouvet-Ségalin, médecin responsable des collectes et de la promotion du don.
 
Au total, 24 poches de sang ont été collectées. C’est moins que d’ordinaire, donc la mobilisation reste de mise. “Les gens sont très sensibles à cette cause, mais on est dans une période de vacances, où il y a moins de donneurs. Or, en plus des malades habituels, il va y avoir un afflux de personnes extérieures par rapport aux JO, donc on se doit d’avoir une banque de sang qui puisse honorer les demandes des médecins en matière de transfusion. On est toujours dans l’anticipation par rapport aux stocks”, précise-t-elle.
 
Parmi les généreux donneurs du jour, Urarii, résidente de Afaahiti âgée de 54 ans, accomplissait ce geste pour la deuxième fois. “Je suis venue retirer un dossier de passeport. J’ai vu la banderole et une connaissance, qui venait donner son sang, donc j’en ai profité pour le faire aussi. Au passage, j’ai appris plein de choses sur nos anciens surfeurs !” Plus d’infos sur le programme des collectes via la page Facebook Don du sang en Polynésie française.

Rédigé par Anne-Charlotte Lehartel le Jeudi 18 Juillet 2024 à 19:22 | Lu 2559 fois