Tahiti, le 24 mars 2021 - Un confinement plus court et une économie soutenue par les dépenses publiques : si les outre-mer semblent avoir moins souffert de la crise économique que l’hexagone, le contre-coup “pourrait être finalement plus sérieux dans certains territoires et notamment en Polynésie” selon la dernière note du Cerom.
L’impact économique du Covid outre-mer apparaissait peut-être “moins important que dans l’hexagone” du fait du “rôle amortisseur” du secteur public et d’un confinement plus court, introduit le Cerom (Comptes Économiques Rapides pour l’Outre-mer) dans sa dernière note sur les conséquences économiques de la crise sanitaire outre-mer. Mais “les répercussions pourraient néanmoins être au final plus sérieuses dans certains territoires” et “notamment en Polynésie (...) du fait de la taille et des spécificités de ces économies” nuance l'institut.
En effet, le poids des services “non-marchands” représente 54% de la valeur ajoutée par secteur à Mayotte, entre 33 % et 37 % dans les autres départements ainsi qu’en Polynésie française, contre 22% en France. Reste la Nouvelle-Calédonie qui fait figure d’exception avec ses 24%.
Un confinement plus court
Directement concernés par les premières mesures de confinement mises en place au niveau national lors de la première vague, les territoires ultramarins ont pu mettre en place des mesures à un stade plus précoce de l’épidémie.
L’isolement aidant pour le contrôle des flux de population, ces derniers ont pu contenir l’incidence de la maladie et lever plus rapidement le confinement. Soit 27 jours en Nouvelle-Calédonie (du 24 mars au 20 avril) et 40 jours en Polynésie française (du 20 mars au 29 avril) contre 55 jours en France (du 17 mars au 11 mai).
Pour autant l’impact économique sur le PIB est “similaire voire supérieur” à la métropole (-33%) en ce qui concerne la Polynésie (-34%) et la Calédonie (-44%), contre -18% à Mayotte, -20% à la Martinique et à la Guadeloupe, -25% en Guyane et -28% à La Réunion.
Ainsi éprouvé par la crise, le tissu entrepreneurial ultramarin a révélé certaines de ses faiblesses. Comme sa dépendance au tourisme, ou son économie largement dépendante des importations. “Même si les économies d’outre-mer ont été globalement moins affectées, le choc conjoncturel a pu être tout autant, voire plus, ressenti dans certaines activités marchandes qu’en métropole”, résume le Cerom.
Recul de l’emploi salarié
En témoigne le marché de l’emploi dès le deuxième trimestre 2020, aux Antilles et dans le bassin Pacifique. Le nombre de salariés a ainsi reculé de 3,5% en Polynésie française, de 3,2% en Martinique, de 1,8% en Nouvelle-Calédonie et de 1,7% en Guadeloupe (après correction des variations saisonnières, ndlr). Dans le secteur privé spécifiquement, la baisse est encore plus marquée en Polynésie (-5,7%), en Martinique (- 4,2%) et en Guadeloupe (-1,9%), en lien bien sûr avec le poids du secteur touristique dans ces trois pays.
Grâce aux mesures de soutien à l’économie à l’instar des prêts garantis par l’État, la reprise de l’activité a certes été marquée comme en métropole par un rebond important fin 2020. Mais si la consommation des ménages résiste bien, elle ne suffit pas à compenser les difficultés de trésorerie des entreprises après la baisse d’activité de 2020, ni à remonter le moral des patrons hantés par la “question de la reprise de la demande”, notamment dans le secteur du tourisme.
L’impact économique du Covid outre-mer apparaissait peut-être “moins important que dans l’hexagone” du fait du “rôle amortisseur” du secteur public et d’un confinement plus court, introduit le Cerom (Comptes Économiques Rapides pour l’Outre-mer) dans sa dernière note sur les conséquences économiques de la crise sanitaire outre-mer. Mais “les répercussions pourraient néanmoins être au final plus sérieuses dans certains territoires” et “notamment en Polynésie (...) du fait de la taille et des spécificités de ces économies” nuance l'institut.
En effet, le poids des services “non-marchands” représente 54% de la valeur ajoutée par secteur à Mayotte, entre 33 % et 37 % dans les autres départements ainsi qu’en Polynésie française, contre 22% en France. Reste la Nouvelle-Calédonie qui fait figure d’exception avec ses 24%.
Un confinement plus court
Directement concernés par les premières mesures de confinement mises en place au niveau national lors de la première vague, les territoires ultramarins ont pu mettre en place des mesures à un stade plus précoce de l’épidémie.
L’isolement aidant pour le contrôle des flux de population, ces derniers ont pu contenir l’incidence de la maladie et lever plus rapidement le confinement. Soit 27 jours en Nouvelle-Calédonie (du 24 mars au 20 avril) et 40 jours en Polynésie française (du 20 mars au 29 avril) contre 55 jours en France (du 17 mars au 11 mai).
Pour autant l’impact économique sur le PIB est “similaire voire supérieur” à la métropole (-33%) en ce qui concerne la Polynésie (-34%) et la Calédonie (-44%), contre -18% à Mayotte, -20% à la Martinique et à la Guadeloupe, -25% en Guyane et -28% à La Réunion.
Ainsi éprouvé par la crise, le tissu entrepreneurial ultramarin a révélé certaines de ses faiblesses. Comme sa dépendance au tourisme, ou son économie largement dépendante des importations. “Même si les économies d’outre-mer ont été globalement moins affectées, le choc conjoncturel a pu être tout autant, voire plus, ressenti dans certaines activités marchandes qu’en métropole”, résume le Cerom.
Recul de l’emploi salarié
En témoigne le marché de l’emploi dès le deuxième trimestre 2020, aux Antilles et dans le bassin Pacifique. Le nombre de salariés a ainsi reculé de 3,5% en Polynésie française, de 3,2% en Martinique, de 1,8% en Nouvelle-Calédonie et de 1,7% en Guadeloupe (après correction des variations saisonnières, ndlr). Dans le secteur privé spécifiquement, la baisse est encore plus marquée en Polynésie (-5,7%), en Martinique (- 4,2%) et en Guadeloupe (-1,9%), en lien bien sûr avec le poids du secteur touristique dans ces trois pays.
Grâce aux mesures de soutien à l’économie à l’instar des prêts garantis par l’État, la reprise de l’activité a certes été marquée comme en métropole par un rebond important fin 2020. Mais si la consommation des ménages résiste bien, elle ne suffit pas à compenser les difficultés de trésorerie des entreprises après la baisse d’activité de 2020, ni à remonter le moral des patrons hantés par la “question de la reprise de la demande”, notamment dans le secteur du tourisme.