Un contrat de ville pour redynamiser les quartiers


Pour 2015, l'Etat a inscrit 165 millions de Fcfp en fonctionnement et 119 millions de Fcfp en investissement pour le Contrat de ville. Le Pays a lui inscrit 50 millions pour le budget primitif en fonctionnement. Le budget investissement est lui inscrit aux crédits de droit commun dans le budget primitif 2015.
PAPEETE, le 16 février 2015. Le contrat de ville, qui sera signé en juin, se fixe pour objectif d'améliorer les conditions de vie et le retour à l'emploi des habitants de 76 quartiers prioritaires en Polynésie.



Fares précaires, qui inondent à la saison des pluies, des équipements électriques non conformes… C'est encore le quotidien de trop nombreux Polynésiens. 76 quartiers ont été déclarés prioritaires entre Papara et Mahina et à Moorea en décembre dernier. Ainsi, six quartiers prioritaires ont été définis à Arue, quinze à Faa'a, onze à Mahina, neuf à Moorea, six à Paea, cinq à Papara, huit à Papeete, cinq à Pirae et onze à Punaauia.

Avec le Contrat urbain de cohésion sociale (Cucs), 179 quartiers prioritaires avaient été identifiés. Un espace trop large. Pour le contrat de ville, qui sera signé en juin prochain et qui remplacera le CUCS, les quartiers prioritaires ont été davantage ciblés pour une meilleure efficacité des actions.

Sans surprise, le contrat de ville 2015-2020
s'inscrit dans les pas du contrat urbain de cohésion sociale. «Il fixe trois piliers : la cohésion sociale, le cadre de vie et le renouvellement urbain, l'emploi et le développement économique », décrit Cyril Vignole, conseiller technique en charge de la politique de ville au ministère de la Rénovation urbaine. « Sur les cinq prochaines années, le gouvernement se fixe pour objectif de former les gens pour leur redonner un emploi ou les rapprocher de l'employabilité. Autre point important : ce sont les conditions de vie au sein de la cellule familiale, en terme de salubrité, de santé, de prévention des risques. »

Avec le contrat de ville, les conseils citoyens vont apparaître. Ils marquent la « volonté de pouvoir associer davantage les habitants des quartiers aux décisions qui seront prises », note Cyril Vignole.
Cette initiative est plutôt favorablement accueillie dans les communes. « Associer la population à cette démarche, c'est logique », souligne le premier adjoint au maire de Punaauia, Simplicio Lissant. « Cela permettra à la population de devenir acteur. »


Passez avec votre souris sur la carte pour connaître le détail des quartiers prioritaires


A quoi pourrait ressembler Mamao ?

Le quartier Mamao fait partie des quatre zones qui seront examinées par l'Agence de rénovation urbaine. « Aujourd'hui, à Mamao, on a une poche d'habitats insalubres. Il faut trouver une solution avec un projet urbain où on va intégrer du logement social », indique Cyril Vignole, conseiller technique en charge de la politique de ville au ministère de la Rénovation urbaine. « Il y a aussi les souhaits de la commune à prendre en compte qui veut faire davantage de zones d'échanges, de jardins partagés, d'espaces de convivialité et des loisirs. C'est un vrai projet de développement social. On a besoin de services publics de proximité. C'est un gros projet sur une quinzaine d’années. Mais il y a aussi la problématique des transports puisque c'est une zone qui est assez enclavée pour laquelle le Pays a le désir de faire une route par la montagne pour ouvrir les voies de circulation sur le côté Est de l'île.»

Des spécialistes de la rénovation urbaine au fenua du 9 au 18 mars

Du 9 au 18 mars, des représentants de l'Agence de rénovation urbaine (ANRU) viendront pour la première fois en Polynésie en mission d'assistance et d’ingénierie. Les quartiers Mamao, à Papeete, Hitimahana, à Mahina, Outumaoro côté montagne, à Punaauia, et la vallée de Nahoata, à Pirae seront passés à la loupe par ces spécialistes.
A Punaauia, avec la perspective des projets prévus pour Outumaoro côté mer, la mairie souhaite donner un nouveau visage à Outumaoro côté montagne. « Au regard du futur projet d'aménagement, il y a besoin d'intervenir. Il faut qu'il y ait une cohérence avec le projet du Pays. C'est un tout », souligne Simplicio Lissant, 1er adjoint au maire de Punaauia. Outumaoro côté montagne, qui regroupe 1000 habitants, fait face à « énormément de problèmes », précise-t-il. Des problèmes de voirie, d'habitat indigne… « C'est important de rénover cette partie. Le travail sera important : il faudra reloger et tout reconstruire, s'occuper de la voirie, des réseaux de l'habitat... », indique Simplicio Lissant.

Rédigé par Mélanie Thomas le Lundi 16 Février 2015 à 14:57 | Lu 2411 fois