Un collectif budgétaire «pour payer les factures»


PAPEETE, jeudi 28 mars 2013. Un collectif budgétaire a été adopté ce jeudi par les élus de l’assemblée de Polynésie française. Cette deuxième modification apportée au budget primitif 2013 a été approuvé par les 31 voix de la majorité UPLD. Dans l’opposition, 12 élus se sont abstenus. «C’est encore un collectif pour payer les factures» fustigeait Sandra Lévy-Agami dans le groupe Tahoeraa et demandant au ministre du budget quel était le montant des factures à payer actuellement en souffrance. Le vice-président Antony Géros a admis qu’en début d’année 2013, le montant total des mandats bloqués au paiement (faute de trésorerie) s’élevait à 9 milliards de Fcfp. Mais «l’état des finances du Pays évolue de jour en jour». Selon Antony Géros il resterait actuellement 2,3 milliards de mandats en instance de paiement (1,5 milliard en fonctionnement et 752 millions en investissement) «au fur et à mesure que les recettes rentrent, les paiements sont liquidés».

Lors de la présentation de ce collectif budgétaire, le vice-président Géros a exposé de nouveau toutes les contraintes auxquelles le gouvernement Temaru a dû faire face en deux ans d’exercice du pouvoir, pour obtenir des financements qu’ils viennent d’aide de l’Etat ou d’emprunts. «En 2011 tous les crédits d’emprunt nous ont été refusés (…) Il a fallu attendre avril 2012 et le changement de majorité en France pour que de nouveau nous disposions d’une ouverture de la banque d’Etat» (l’AFD-Agence française du développement NDLR). Dans le même temps, la banque Dexia, défavorablement connue pour avoir placé de nombreuses collectivités territoriales dans de très grandes difficultés financières avec ses emprunts toxiques était contrainte au démantèlement après une faillite fracassante lors de l’explosion de la bulle financière et la crise économique mondiale. Or, «Dexia était la banque par excellence qui nous finançait» avoue le ministre du budget. Antony Géros revenait également sur la mutation économique souhaitée par le président Temaru. «Il nous faut sortir d’une économie de transfert ou de comptoir pour un développement endogène, il faut opérer cette mutation. Ceux qui vont nous remplacer auront à affronter les mêmes difficultés».

Rédigé par Mireille Loubet le Jeudi 28 Mars 2013 à 15:59 | Lu 1424 fois