Un certificat de pilote lagonaire pour les professionnels du tourisme


Les hôtels de famille l’avaient demandé, le Certificat de Pilote Lagonaire leur est désormais accessible. Une loi de pays votée en mai 2012 oblige tous ceux qui  naviguent dans un lagon de passer la formation de pilote lagonaire. Les principaux concernés sont les professionnels du secteur.

Tout est parti d’un constat de l’absence de qualifications adaptées aux transports et transferts inter-lagonaire. Melinda Bodin, présidente de l’association des hôtels de famille de la Polynésie française (HFTI), avait reçu des demandes émanant directement des professionnels du secteur. Soucieux d’être dans les normes et d’offrir un service de qualité, ces derniers ont mis l’accent  sur cette lacune.
Une demande officielle de l’association a fédéré plusieurs forces vives : la CCISM (par l’intervention du « Fare Tautai » pour la formation), le Tahiti Tourisme Authority (chargé, entre autre, de  l’accompagnement et du contrôle  des structures et activités touristiques), la DPAM  (Direction Polynésienne des Affaires Maritimes) pour la réception des dossiers d’inscription et mise en place de formations adaptées, et les Fonds Paritaires de la Gestion de la Formation Professionnelle continue (financement de la formations des salariés d’entreprises privées). 
               
Il existe, certes, des titres professionnels pour la navigation en haute-mer, mais pas pour le lagon. Catherine Rocheteau, responsable de le D.P.A.M,  lors d’une conférence de presse dans leurs locaux, a apporté une petite précision non négligeable : « Il faut distinguer deux choses. Il y a le titre professionnel où s’inscrit le titre de Certificat de Pilote Lagonaire et ce que l’on appelle les titres de loisirs, comme le permis de conduire en mer (côtier, haute-mer, hauturier) mais ce n’est certainement pas un titre professionnel. Et c’est là où l’amalgame existe. Certains navigateurs pensent qu’ils sont couverts avec ce seul document. En vérité, s’il arrive un problème lors d’une excursion, d’un transfert ou tout simplement los d’un déplacement d’une île à une autre, il n’y a aucune assurance qui couvre les accidents. Il faut le savoir. »

En mai dernier, le souhait émis par tous s’est réalisé par l’adoption d’une loi de pays lequel se compose de trois textes. Le premier permet la création officielle du titre ainsi que ses prérogatives (fixant ainsi les droits qui sont octroyés à son titulaire), le second met en place le programme de formation. Le dernier texte prévoit les agréments des organismes qui dispensent les formations.  

La volonté générale de professionnaliser le secteur est devenu une obligation. Force est de constater que l’appel a été entendu, puisque la DAPM a reçu 207 dossiers de toutes les îles. La dessus, il y a 50 dossiers qui ont déjà été traités par le ministère du transport. En décembre dernier, 45 autres dossiers sont arrivés sur les bureaux du service. Il reste encore 112 dossiers (dont certains doivent être complétés).

Conditions d’éligibilité et modules de formation

Cette formation s’adresse aux professionnels du tourisme (propriétaires de pensions de famille, perliculteurs, transporteurs inter-îles, pêcheurs lagonaires, taxi-boat qui utilisent des bateaux d’une longueur maximale de 17 mètres) D’ailleurs, l’embarcation utilisée doit elle aussi être classée en catégorie professionnelle (c’est-à-dire qu’elle ne sera utilisée qu’à cette seule fin). Comme son intitulé l’indique, la certification obtenue concerne exclusivement  les zones lagonaires.

La formation dispensée s’étend au maximum sur un mois pour certains, et moins pour ceux qui ont déjà une pratique régulière de la navigation. En effet, la DAPM tient compte de l’expérience des candidats, mais aussi des titres professionnels déjà obtenus. Pour cette catégorie de professionnels, la formation leur apportera des modules complémentaires appelés équivalences. « Les organismes de formation ont été encouragés à adapter leurs modules sur cette catégorie de professionnels en attente d’une équivalence »a ajouté Catherine Rocheteau. Elle se compose de 4 modules (deux modules dédiés aux bases de la navigation et les deux autres sont liés à la sécurité en mer).

De son côté, l’association « Te pū nō te ‘ite » (les Fonds Paritaires de la Gestion de la Formation Professionnelle continue), représentée par sa directrice Marie Odile Turgot, participe activement à la mise en place de la formation. L’organisme créé en 2009 va financer les entreprises de droit privé qui vont inscrire leurs salariés à ce programme. Les fonds proviennent des cotisations sociales prélevées sur les salaires des employés des entreprises. Cela représente une quote part de 0.5 % de cotisations versées. Pour le moment, le budget alloué au programme de formation serait d’un peu plus de 30 millions de francs pacifique, mais ce chiffre pourrait augmenter sensiblement. « Bien que nous finançons une bonne partie de la formation, les entreprises vont également mettre de l’argent. » précise Marie-Odile.

La formation devrait démarrer rapidement (d’ici deux à trois mois). Elles se feront directement dans les îles où se trouvent les candidats. Tahiti-Infos ne manquera pas de vous donner des nouvelles de ce programme et des stagiaires.
 
TP
 
 
 
 

Rédigé par TP le Mardi 29 Janvier 2013 à 16:38 | Lu 2201 fois