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Un brainstorming européen nécessaire


Lors de l'ouverture de ce séminaire, lundi matin, quartier Broche à Papeete.
Lors de l'ouverture de ce séminaire, lundi matin, quartier Broche à Papeete.
PAPEETE, mercredi 30 janvier 2013. Le séminaire européen sur le renforcement des capacités locales des PTOM (pays et territoires d’outre-mer) organisé à l'initiative du sénateur Richard Tuheiava ferme ses portes ce soir. Durant trois jours, les élus et leurs techniciens ont échangé et pris connaissance des modes opératoires de l’Union européenne. A l’issue de ce séminaire, les élus polynésiens devraient être mieux armés face aux arcanes européens et surtout aux méthodes de travail que l’institution réclame. Exposée notamment par Philippe Arnou, consultant spécialiste des questions européennes, la méthode du «cadre logique» a permis de mieux appréhender le ficelage des dossiers tel que le formatage européen le nécessite. «L’intérêt était de bien faire comprendre aux participants que cette méthode d’exposé est commune à toutes les institutions susceptibles de financer leurs projets : cela structure les idées, définit les objectifs, montre les moyens à mettre en œuvre et le suivi des indicateurs. C’est un peu rébarbatif, mais efficace» commente Philippe Arnou.

En atelier, les participants ont formaté, selon cette grille de présentation, trois projets présentés par des collectivités polynésiennes : celui de la centrale hybride d’Uturoa, le plan de développement économique de la Codim (Communauté de communes des Marquises) et le projet cœur de ville de Pirae, à la reconquête de son littoral. «Le but n’était pas tant de leur dire si ces projets sont éligibles en l’état aux financements européens, mais bien d’apprendre comment monter leurs demandes. Ce séminaire n’est pas un guichet pour recevoir les dossiers, mais cela a permis d’échanger sur des cas concrets» précise encore cet expert européen.


Les élus ont également en tête désormais, les possibilités à venir de l’appui budgétaire sectoriel (ABS)
, un mécanisme de financement européen qui faisait défaut jusqu’ici en Polynésie française, car les critères n’étaient pas assurés. C’est, surtout, une nouvelle approche de l’appui européen qui s’exerçait essentiellement ici par projet. Le but est de mettre en place une enveloppe de fonds européens attribuée au Pays, ces fonds étant ensuite redistribués -aux communes par exemple- dont la demande de financement entre dans le secteur déterminé. A l’issue du 10e Fed (fonds européen de développement), qui s’achève fin 2013, le 11e pourrait être mis en œuvre sous cette forme en Polynésie française. L’avantage serait alors que les dossiers seront instruits sur place. Mais attention, l’ABS ne s’obtient pas sans garde-fous. «Cela se ferait sous certaines conditions et sans oublier que des experts viendront évaluer les projets et leurs réalisations» prévient encore Philippe Arnou.

LE POINT DE VUE DE PARTICIPANTS

Sylviane Terooatea, maire d’Uturoa

«Pour notre projet de centrale hybride, évalué au total à 1,8 milliard de Fcfp, nous n’avons pas encore déposé de demandes de fonds européens : pour être éligible c’est le parcours du combattant et puis, jusqu’à il y a peu de temps, nous n’en connaissions pas les rouages. Avec l’installation du bureau des affaires européennes, il y a deux ans, nous avons commencé à entrevoir cette opportunité. Aujourd’hui nous espérons obtenir des appuis : il y a une possibilité d’ouverture avec l’Europe et nous ferons tout pour l’obtenir».

Vanessa Klainguer, chargée de mission à la mairie de Pirae


«Ce séminaire était très enrichissant pour obtenir des informations, se créer un réseau de contacts nationaux utiles, et même échanger entre nous, les différentes communes par exemple sur des problématiques que nous partageons. Avec le travail effectué sur des cas pratiques, et notamment celui de la mairie de Pirae de sensibilisation à la préservation du patrimoine naturel, on voit mieux comment rédiger les projets».

Rédigé par Mireille Loubet le Mercredi 30 Janvier 2013 à 15:14 | Lu 1061 fois