Tahiti le 15 avril 2025 – Compte tenu de toutes les “dépenses superflues ou injustifiées”, d’un investissement effectué dans une société civile immobilière dont le siège social est à Paris, ou encore de l’augmentation des frais de mission, tels que les déplacements en classe affaire ou encore les hébergements dans des hôtels de “haut standing”, à hauteur de dix millions par an, les instances représentatives du personnel de Apair-Apurad ont demandé début avril que soit diligenté un audit comptable et financer de l’association.
Lors de la rencontre entre Moetai Brotherson, le secrétaire général de la CSTP-FO, Patrick Galenon, et les instances représentatives du personnel, le 3 avril dernier, sur fond de mouvement social toujours en cours depuis près d’un mois à l’association Apair-Apurad, un courrier avait été remis en main propre au président de la Polynésie française. Dans cette lettre de huit pages, que Tahiti Infos a pu se procurer, les représentants du personnel font état de plusieurs problèmes dont ils ont connaissance au sein de l’association, notamment des “dépenses superflues”, et ce qu’ils estiment des “conflits d’intérêts”. Ils relatent aussi des faits de “maltraitance psychologique” et les “harcèlements et abus de pouvoir” subis par certains employés de l’association Apair-Apurad.
Ils plaident en faveur de la conduite d’un audit comptable et financier de cette association spécialisée dans la prise en charge des malades insuffisants rénaux chroniques et des insuffisants respiratoires.
Ils rappellent qu’ils ont connu “des temps bien meilleurs”, avec des dirigeants “bienveillants, soucieux de leurs patients et de leurs salariés, visionnaires, dévoués et bénévoles” et souhaitent retrouver ces “valeurs”.
Lors de la rencontre entre Moetai Brotherson, le secrétaire général de la CSTP-FO, Patrick Galenon, et les instances représentatives du personnel, le 3 avril dernier, sur fond de mouvement social toujours en cours depuis près d’un mois à l’association Apair-Apurad, un courrier avait été remis en main propre au président de la Polynésie française. Dans cette lettre de huit pages, que Tahiti Infos a pu se procurer, les représentants du personnel font état de plusieurs problèmes dont ils ont connaissance au sein de l’association, notamment des “dépenses superflues”, et ce qu’ils estiment des “conflits d’intérêts”. Ils relatent aussi des faits de “maltraitance psychologique” et les “harcèlements et abus de pouvoir” subis par certains employés de l’association Apair-Apurad.
Ils plaident en faveur de la conduite d’un audit comptable et financier de cette association spécialisée dans la prise en charge des malades insuffisants rénaux chroniques et des insuffisants respiratoires.
Ils rappellent qu’ils ont connu “des temps bien meilleurs”, avec des dirigeants “bienveillants, soucieux de leurs patients et de leurs salariés, visionnaires, dévoués et bénévoles” et souhaitent retrouver ces “valeurs”.
Salaires “exorbitants et non justifiés” pour “certains privilégiés”
Dès l’entame du courrier, les représentants du personnel posent le décor. Ils dénoncent leurs “conditions de travail” qui se dégradent au fil du temps. Ils dénoncent le fait que les agents fassent l’objet de “dénigrements perpétuels”.
Ils mettent en cause la “volonté de ‘traçage’ du personnel et de contrôle des instances représentatives du personnel” par le président de l’association lui-même, Grégory Detrun.
Tous ces faits contribuent à une remise en question des “valeurs associatives” et provoquent “un climat d’insécurité et de souffrance au travail”.
Les représentants du personnel réfutent les écrits du président de l’association Grégory Detrun. En effet, dans plusieurs de ses courriers, ce dirigeant fait état de son attachement pour les “valeurs humaines”, “l’intégrité”, ou encore “l’équité”. Il se “flatte” même, de tout mettre en œuvre pour “protéger la santé physique et mentale de tous les salariés” afin qu’ils puissent “mener [leurs] missions dans un climat serein et apaisé”. Mais, souligne le courrier remis au président Brotherson, “cette sérénité n’est perçue que par quelques salariés ‘haut placés’, bénéficiant de largesses en fonction des objectifs que le président souhaite atteindre”.
Ils mettent en cause la “volonté de ‘traçage’ du personnel et de contrôle des instances représentatives du personnel” par le président de l’association lui-même, Grégory Detrun.
Tous ces faits contribuent à une remise en question des “valeurs associatives” et provoquent “un climat d’insécurité et de souffrance au travail”.
Les représentants du personnel réfutent les écrits du président de l’association Grégory Detrun. En effet, dans plusieurs de ses courriers, ce dirigeant fait état de son attachement pour les “valeurs humaines”, “l’intégrité”, ou encore “l’équité”. Il se “flatte” même, de tout mettre en œuvre pour “protéger la santé physique et mentale de tous les salariés” afin qu’ils puissent “mener [leurs] missions dans un climat serein et apaisé”. Mais, souligne le courrier remis au président Brotherson, “cette sérénité n’est perçue que par quelques salariés ‘haut placés’, bénéficiant de largesses en fonction des objectifs que le président souhaite atteindre”.
Une modification douteuse des statuts
Le courrier accuse l’actuel président d’Apair-Apurad, Grégory Detrun, d’avoir à plusieurs reprises procédé à la modification des statuts de l’association pour “son propre bénéfice afin de faciliter ses manigances”. Selon les représentants du personnel, tous les sujets qu’il soumet au vote du conseil d’administration se font sans qu’aucun document ne soit remis aux membres du CA. Ces derniers ne peuvent prendre des “décisions objectives. Le point de vue du président est ainsi très rarement contesté”, précisent-ils.
De leur analyse, Grégory Detrun se substitue au conseil d’administration pour la prise de décisions “quitte à les faire valider à postériori, à réécrire les procès-verbaux de CA à sa convenance, en y rajoutant des sujets non débattus en [réunion]”.
Des représentants du personnel qui n’hésitent d’ailleurs pas à dénoncer un président de l’Apair-Apurad qui remanierait les accords d’entreprise pour “pérenniser et accroître les avantages de la gouvernance” au détriment des salariés. Il en est ainsi, selon eux, du budget du comité d’entreprise qui devrait être réduit tout comme les congés des salariés pour enfant malade, qui passent de cinq à trois jours par mois. Les “repos compensateur dans le cadre de jours fériés” et les indemnités journalières devraient également être revus à la baisse.
En revanche, dénoncent-ils, des avantages devraient être mis en place pour le recrutement “de non-résidents” ainsi que pour “les missions et les formations”. Les “conditions d’attribution des billets d’avion”, les “forfaits pour mission” hors de Polynésie française ainsi que “l'indemnité repas” devraient faire l’objet d’une révision… à la hausse. Et c’est sans compter, listent-ils encore, avec les salaires “exorbitants et non justifiés” attribués à “certains privilégiés” de la gouvernance.
De leur analyse, Grégory Detrun se substitue au conseil d’administration pour la prise de décisions “quitte à les faire valider à postériori, à réécrire les procès-verbaux de CA à sa convenance, en y rajoutant des sujets non débattus en [réunion]”.
Des représentants du personnel qui n’hésitent d’ailleurs pas à dénoncer un président de l’Apair-Apurad qui remanierait les accords d’entreprise pour “pérenniser et accroître les avantages de la gouvernance” au détriment des salariés. Il en est ainsi, selon eux, du budget du comité d’entreprise qui devrait être réduit tout comme les congés des salariés pour enfant malade, qui passent de cinq à trois jours par mois. Les “repos compensateur dans le cadre de jours fériés” et les indemnités journalières devraient également être revus à la baisse.
En revanche, dénoncent-ils, des avantages devraient être mis en place pour le recrutement “de non-résidents” ainsi que pour “les missions et les formations”. Les “conditions d’attribution des billets d’avion”, les “forfaits pour mission” hors de Polynésie française ainsi que “l'indemnité repas” devraient faire l’objet d’une révision… à la hausse. Et c’est sans compter, listent-ils encore, avec les salaires “exorbitants et non justifiés” attribués à “certains privilégiés” de la gouvernance.
“Favoritisme” et “relations personnelles”
Les représentants du personnel dénoncent le “favoritisme” du président de l’association Apair-Apurad à l’égard de quelques-unes de ses “relations personnelles”. Une accusation qu’ils étayent en évoquant la vente de l’activité de prestation à domicile pour les traitements de “Perfusion, Nutrition et Insulinothérapie” (PNI). Une activité “soi-disant peu rentable”. Elle a été cédée pour 88 millions de francs “alors qu’elle était estimée à 140 millions de francs, estimation validée par l’expert-comptable”, soit 52 millions de francs en dessous de cette estimation comptable. Grégory Detrun, accusent-ils, “a cédé cette activité […] sans lancer d’appel d’offres à la concurrence” en raison de sa proximité, toujours selon eux, avec la directrice de ladite société.
Ils rappellent également que Grégory Detrun a résilié le contrat avec le prestataire chargé, depuis plus de vingt ans, du transport des prélèvements sanguins vers des laboratoires d’analyse à une société dont, selon les syndicats, “le gérant n’est autre que le mari de la gérante de SOS Oxygène”. Ils soulignent que le précédent prestataire a dû “licencier une partie de son personnel dédié à l’Apair Apurad”.
Dans cette longue lettre accusatrice, les représentants du personnel pointent aussi du doigt le “favoritisme” dont fait preuve le président de l’association Grégory Detrun envers des “membres de la direction”, et qui s’est traduit par l’octroi de plusieurs primes dont une “suite à la vente de l’activité PNI”, ou encore par l’attribution “d’un véhicule de fonction neuf”, et le “paiement d’heures supplémentaires de nuit”.
Une des proches collaboratrices du président de l’association, qui n’est autre que son “ex-épouse” a également bénéficié d’un traitement particulier. Elle a été nommée responsable de la Qualité Hygiène Sécurité et Environnement, avant même que le personnel ait été informé de l'existence de ce poste vacant, et sans que cette dernière ait, selon les représentants du personnel, de "l'expérience et une formation dans le domaine". Sans compter le fait qu’elle ait été attributaire de la “carte bancaire de l’association” ainsi que d’autres avantages.
Ils rappellent également que Grégory Detrun a résilié le contrat avec le prestataire chargé, depuis plus de vingt ans, du transport des prélèvements sanguins vers des laboratoires d’analyse à une société dont, selon les syndicats, “le gérant n’est autre que le mari de la gérante de SOS Oxygène”. Ils soulignent que le précédent prestataire a dû “licencier une partie de son personnel dédié à l’Apair Apurad”.
Dans cette longue lettre accusatrice, les représentants du personnel pointent aussi du doigt le “favoritisme” dont fait preuve le président de l’association Grégory Detrun envers des “membres de la direction”, et qui s’est traduit par l’octroi de plusieurs primes dont une “suite à la vente de l’activité PNI”, ou encore par l’attribution “d’un véhicule de fonction neuf”, et le “paiement d’heures supplémentaires de nuit”.
Une des proches collaboratrices du président de l’association, qui n’est autre que son “ex-épouse” a également bénéficié d’un traitement particulier. Elle a été nommée responsable de la Qualité Hygiène Sécurité et Environnement, avant même que le personnel ait été informé de l'existence de ce poste vacant, et sans que cette dernière ait, selon les représentants du personnel, de "l'expérience et une formation dans le domaine". Sans compter le fait qu’elle ait été attributaire de la “carte bancaire de l’association” ainsi que d’autres avantages.
“Dépenses superflues ou injustifiées”
Les représentants du personnel notent que depuis “l’intégration” de taote Grégory Detrun dans l’association, ce dernier a recours “tous les ans à un coach Feng shui”, et tous les frais inhérents sont pris en charge par l’association notamment “l’aménagement des pièces”, ou encore la “diffusion d’encens dans la structure médicale de Mama’o pour attirer le bon et chasser le mauvais œil”. Tout cela sans que le président de l’association, selon eux, “ne se préoccupe […] de la gêne que cela peut occasionner auprès des […] patients et des salariés”.
La lettre accusatrice dénonce aussi l’organisation, en novembre 2024, d’une soirée de gala “arrosée de champagne. Une extravagance, sans doute, aux frais de l’association” pour fêter la venue d’un expert de la métropole qui avait fait le déplacement pour aider l’association. Et ce n’est pas tout, puisque que les 13 et 14 février derniers, le président de l’association, la responsable Qualité Hygiène Sécurité et Environnement, la directrice de la pharmacie, le responsable de la logistique et un agent du service des moyens généraux se sont rendus à Raiatea, “sur la base d’une rencontre hasardeuse avec la Directrice de l’hôpital d’Uturoa pour un budget de 500 000 francs”. Les billets d’avion ainsi que les deux nuits d’hôtel auraient, selon les représentants du personnel, été pris en charge par l’association Apair-Apurad.
Toujours selon eux, Grégory Detrun, a “considérablement augmenté” le montant du budget de représentation, telle que les frais de mission, les déplacements en classe affaire, les hébergements dans des hôtels de “haut standing” pour un montant qui avoisinerait les dix millions de francs par an.
Le courrier remis au président Brotherson rappelle également qu’en mai 2021, l’association Apair-Apurad a acheté des parts sociales, dans une société civile immobilière dont le siège social est dans le VIe arrondissement de Paris, dénommé la “Maison de la pneumologie” pour un montant de près de 42 millions de francs. L’association Apair-Apurad se trouvant aujourd’hui deuxième plus grand associé de cette société civile immobilière en termes d’apport, avec 35 000 parts.
Autant d'“agissements” qui, selon les instances représentatives du personnel, s'ils occultent la “raison d’être” associative de l’Apair-Apurad, une association à but non lucratif régie par la loi 1901, justifient pleinement qu'un audit comptable et financier soit diligenté au sein de cette structure impliquée dans l'offre de santé polynésienne.
La lettre accusatrice dénonce aussi l’organisation, en novembre 2024, d’une soirée de gala “arrosée de champagne. Une extravagance, sans doute, aux frais de l’association” pour fêter la venue d’un expert de la métropole qui avait fait le déplacement pour aider l’association. Et ce n’est pas tout, puisque que les 13 et 14 février derniers, le président de l’association, la responsable Qualité Hygiène Sécurité et Environnement, la directrice de la pharmacie, le responsable de la logistique et un agent du service des moyens généraux se sont rendus à Raiatea, “sur la base d’une rencontre hasardeuse avec la Directrice de l’hôpital d’Uturoa pour un budget de 500 000 francs”. Les billets d’avion ainsi que les deux nuits d’hôtel auraient, selon les représentants du personnel, été pris en charge par l’association Apair-Apurad.
Toujours selon eux, Grégory Detrun, a “considérablement augmenté” le montant du budget de représentation, telle que les frais de mission, les déplacements en classe affaire, les hébergements dans des hôtels de “haut standing” pour un montant qui avoisinerait les dix millions de francs par an.
Le courrier remis au président Brotherson rappelle également qu’en mai 2021, l’association Apair-Apurad a acheté des parts sociales, dans une société civile immobilière dont le siège social est dans le VIe arrondissement de Paris, dénommé la “Maison de la pneumologie” pour un montant de près de 42 millions de francs. L’association Apair-Apurad se trouvant aujourd’hui deuxième plus grand associé de cette société civile immobilière en termes d’apport, avec 35 000 parts.
Autant d'“agissements” qui, selon les instances représentatives du personnel, s'ils occultent la “raison d’être” associative de l’Apair-Apurad, une association à but non lucratif régie par la loi 1901, justifient pleinement qu'un audit comptable et financier soit diligenté au sein de cette structure impliquée dans l'offre de santé polynésienne.