Un arbitrage onusien pour l’épineux dossier des îles Matthew et Hunter ?


L'île Hunter, un confetti qui fait parler de lui
NOUMÉA, vendredi 1er juin 2012 (Flash d’Océanie) – L’épineuse question des Matthew et Hunter, îlots inhabités situés entre le Sud de Vanuatu et le groupe des îles Loyauté (Nord-est) de la Nouvelle-Calédonie revendiquées à la fois par Paris et Port-Vila depuis l’indépendance de Vanuatu, en juillet 1980, pourrait faire l’objet d’un arbitrage de l’ONU, a indiqué en début de semaine le gouvernement de la Nouvelle -Calédonie dans un communiqué.
Lundi 28 mai 2012, le Premier ministre de Vanuatu, Sato Kilman, sur le chemin de retour d’un sommet Japon-Océanie sur l’île d’Okinawa, a en effet fait escale en Nouvelle-Calédonie, où il a notamment rencontré le Président du gouvernement local, Harold Martin, ainsi que deux de ses ministres, Mme Sylvie Robineau (Santé et formation) et Anthony Lecren (Économie et développement durable), mais aussi le Haut-commissaire de la république française Albert Dupuy.
La question des îles Matthew et Hunter aurait figuré en bonne place dans cet entretien, que la partie française a considéré comme « convivial et sincère » et de nature à « avancer sur le règlement du différend ».
Les interlocuteurs français du Premier ministre de l’archipel voisin, ancien condominium franco-britannique des Nouvelles-Hébrides, déclarent à cette occasion avoir réitéré la position française exprimée récemment par le chef de la diplomatie à Paris, alors Alain Juppé.
Ce dernier, au cours d’entretiens avec son homologue vanuatuan, Alfred Carlot, le 17 avril 2012, avait en effet lui aussi proposé que la question soit « tranchée par une commission d’experts placée sous l’égide des Nations unies », rappelle le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, qui croit comprendre que cette proposition « semble avoir retenu toute l’attention du Premier ministre (Kilman) ».
Les minuscules ilots Matthew et Hunter représentent surtout un intérêt en matière de délimitation des eaux territoriales, permettant d’ajouter un périmètre de quelque deux cent miles autour d’elles, pour la puissante reconnue souveraine.
Jusqu’ici, les cartes maritimes officielles de Vanuatu et du territoire français de Nouvelle-Calédonie font chacune figurer ces îles dans leurs eaux.
Ces dernières années, plusieurs incidents en mer impliquant l’arraisonnement de bateaux de pêche réputés en infraction par la France ont eu lieu.
Après examen, les bateaux de pêche étaient en possession de permis en bonne et due forme délivrés par les autorités vanuatuanes, pour une zone comprenant aussi Matthew et Hunter.


Des relations bilatérales par ailleurs cordiales

Les relations bilatérales sont toujours considérées comme fortes et anciennes entre la France et cette République océanienne, ancien condominium franco-britannique des Nouvelles-Hébrides devenu indépendant en juillet 1980 et qui demeure le seul État indépendant océanien partiellement francophone (environ trente pour cent de la population).
Vanuatu est à la fois membre du Commonwealth et de l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie), ce qui lui a quelquefois valu le sobriquet d’ « île Maurice du Pacifique ».
Un accent particulier a été placé sur la coopération et l’aide au développement.
Parmi les trois collectivités françaises du Pacifique (Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna et Polynésie française), la plus proche est la Nouvelle-Calédonie, avec laquelle une coopération délégué et décentralisée a été mise en place depuis 2006.
Cette coopération néo-calédonienne vient s’ajouter à la coopération bilatérale France-Vanuatu, depuis Paris, et bénéfice aussi d’une aide française en vue d’entretenir et de renforcer des liens de coopération privilégiés avec Vanuatu, avec comme ligne générale directrice la notion d’intégration régionale.
Cette coopération franco-vanuatuane, qui touche aussi bien les domaines de l’éducation, de la santé, de la culture ou de l’économie et de la bonne gouvernance, est largement alimentée par des dotations provenant du Fonds Pacifique du gouvernement français, qui soutient des projets ayant comme dénominateurs communs un processus d’intégration et de multiplication des échanges entre pays et territoires océaniens.
Vanuatu demeure l’un des principaux bénéficiaires de ce Fonds Pacifique et bénéficie aussi d’actions civilo-humanitaires menées chaque année, sous le nom de code « Castor », par les forces armées françaises basées en Nouvelle-Calédonie (les FANC).
Fin avril 2012, par ailleurs, l’Ambassadeur Djokovic annonçait la poursuite d’une coopération sanitaire pragmatique, pilotée par l’armée française en Nouvelle-Calédonie (les FANC) et son programme d’insertion des jeunes, avec cette année, en ligne de mire la remise en état d’un dispensaire dans le village de Melsisi (île de Pentecôte, Nord-est de l’archipel).


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Rédigé par PAD le Vendredi 1 Juin 2012 à 00:24 | Lu 3238 fois