Depuis plus d'un an l'épave du Sheng Long Yu, gît sur le flanc, abandonnée sur le récif de l'atoll. Le tribunal administratif avait pourtant enjoint l'armateur du navire à procéder à l'enlèvement de l'épave, et à sa dépollution sous astreinte de 500 000 francs par jours de retard.
PAPEETE, le 4 avril 2019 - Le Shen Long Yu, un navire de pêche taiwanais, est échoué sur le récif de Marutea Nord aux Tuamotu depuis novembre 2017. Plus d'un an après son naufrage un appel à d'offre a été lancé pour dépolluer et démanteler l'épave.
Dans la soirée du 5 novembre 2017, le Shen Long Yu, navire de pêche taiwanais, déclenchait sa balise de détresse. Le bateau de 29 mètres de long venait alors de s'échouer sur le récif de Marutea Nord, un atoll inhabité des Tuamotu, alors qu'il se rendait à Papeete pour une escale technique.
A son bord au moment de l'incident se trouvait 14 marins, taiwanais et indonésiens, tous secourus par le centre de coordination de sauvetage aéro-maritime en Polynésie française (JRCC). Mais force est de constater que plus d'un an après le naufrage, l'épave est encore sur le récif de l'île.
Et le JOPF dans son édition du 2 avril 2019 publiait un appel d'offre, du ministère du logement et de l'aménagement du territoire en charge des transports interinsulaires, pour des "travaux de dépollution et de démantèlement d'une épave" sur l'atoll en question. Les travaux consisteront, comme le précise l'avis, à "dépolluer des parties du navire pouvant comporter des huiles, du carburant ou d'autres liquides polluants. Les déchets résultant du démantèlement de l’épave devront être acheminés auprès d’un organisme de stockage, de traitement ou d’élimination des déchets autorisé ou agréé."
Une opération aux frais de l'armateur
Pour rappel en décembre 2017, le tribunal administratif avait enjoint l'armateur du navire à "prendre toutes les mesures nécessaires à la prévention de la pollution susceptible d'être causée par les hydrocarbures ainsi qu’à la sécurisation du matériel et de la cargaison, et ce sous astreinte de 500 000 francs par jour de retard." Les magistrats l'avaient également enjoint dans un délai de quinze jours, à procéder à l'enlèvement de l'épave sous astreinte de 500 000 francs par jours de retard. L'arrêté précisait par ailleurs "qu'à défaut d'exécution dans ce délai, la Polynésie française est autorisée à y procéder elle-même aux frais du propriétaire du navire."
Plus d'un an après cette décision la facture s'annonce plus que salée pour l'armateur. "Des contacts ont été établis avec ce monsieur dans les premiers jours qui ont suivi le naufrage. Mais depuis plus d'un an plus aucune nouvelle de sa part. La Pays a donc décidé de prendre les devants pour retirer cette épave au vu du risque qu'elle peut représenter pour l'environnement", explique un cadre de la Direction polynésienne des affaires maritimes (DPAM).
Ce même cadre indique par ailleurs que la dernière observation du navire taiwanais remonte à six mois. "La DPAM a fait une demande auprès des forces armées pour que le Gardian survole la zone dans les prochains jours, dans le but de donner le maximum d'informations aux entreprises qui répondront à l'appel d'offre", affirme-t-il. Avant d'ajouter, "nous sommes néanmoins sûrs que les cales du bateau étaient pleines de poissons au moment du naufrage. Et que le carburant et les huiles n'ont pas été extraits du navire."
Nous avons tenté de contacter Félix Tokoragi, maire de Makemo, commune à laquelle est rattachée administrativement Marutea Nord, pour connaître la situation de l'épave et si d'éventuelles fuites d'huiles ou de carburants ont été constatés. Ce dernier n'a pas donné suite à nos sollicitations.
Pas de contraintes techniques
Selon la DPAM une base de vie devra être installée sur l'atoll pour permettre un travail optimal des équipes qui seront dépêchées sur place. Cette base servira également à stocker les matériaux, huiles et carburants qui seront récupérés lors de l'opération avant leur rapatriement à Papeete où ils seront par la suite dirigés vers les filières agrées. Autrement dit, aucune immersion n'est prévue une fois l'opération de dépollution effectuée.
"Il n'y a vraiment aucune contrainte technique pour mener ce type d'opération même sur des îles aussi isolées puisque tout le matériel et tous les engins nécessaires pourront être dépêchés sur l'île", confie un expert maritime. "Après tout dépendra des conditions météos qu'il y aura au moment venu et en fonction ça peut devenir un travail à risque."
Les entreprises intéressées par cet appel d'offre ont jusqu'au 26 avril pour remettre leurs dossiers de candidature auprès de la DPAM. On peut donc imaginer que le démantèlement du Shen Long Yu pourrait intervenir au cours de cette année. Affaire à suivre.
Dans la soirée du 5 novembre 2017, le Shen Long Yu, navire de pêche taiwanais, déclenchait sa balise de détresse. Le bateau de 29 mètres de long venait alors de s'échouer sur le récif de Marutea Nord, un atoll inhabité des Tuamotu, alors qu'il se rendait à Papeete pour une escale technique.
A son bord au moment de l'incident se trouvait 14 marins, taiwanais et indonésiens, tous secourus par le centre de coordination de sauvetage aéro-maritime en Polynésie française (JRCC). Mais force est de constater que plus d'un an après le naufrage, l'épave est encore sur le récif de l'île.
Et le JOPF dans son édition du 2 avril 2019 publiait un appel d'offre, du ministère du logement et de l'aménagement du territoire en charge des transports interinsulaires, pour des "travaux de dépollution et de démantèlement d'une épave" sur l'atoll en question. Les travaux consisteront, comme le précise l'avis, à "dépolluer des parties du navire pouvant comporter des huiles, du carburant ou d'autres liquides polluants. Les déchets résultant du démantèlement de l’épave devront être acheminés auprès d’un organisme de stockage, de traitement ou d’élimination des déchets autorisé ou agréé."
Une opération aux frais de l'armateur
Pour rappel en décembre 2017, le tribunal administratif avait enjoint l'armateur du navire à "prendre toutes les mesures nécessaires à la prévention de la pollution susceptible d'être causée par les hydrocarbures ainsi qu’à la sécurisation du matériel et de la cargaison, et ce sous astreinte de 500 000 francs par jour de retard." Les magistrats l'avaient également enjoint dans un délai de quinze jours, à procéder à l'enlèvement de l'épave sous astreinte de 500 000 francs par jours de retard. L'arrêté précisait par ailleurs "qu'à défaut d'exécution dans ce délai, la Polynésie française est autorisée à y procéder elle-même aux frais du propriétaire du navire."
Plus d'un an après cette décision la facture s'annonce plus que salée pour l'armateur. "Des contacts ont été établis avec ce monsieur dans les premiers jours qui ont suivi le naufrage. Mais depuis plus d'un an plus aucune nouvelle de sa part. La Pays a donc décidé de prendre les devants pour retirer cette épave au vu du risque qu'elle peut représenter pour l'environnement", explique un cadre de la Direction polynésienne des affaires maritimes (DPAM).
Ce même cadre indique par ailleurs que la dernière observation du navire taiwanais remonte à six mois. "La DPAM a fait une demande auprès des forces armées pour que le Gardian survole la zone dans les prochains jours, dans le but de donner le maximum d'informations aux entreprises qui répondront à l'appel d'offre", affirme-t-il. Avant d'ajouter, "nous sommes néanmoins sûrs que les cales du bateau étaient pleines de poissons au moment du naufrage. Et que le carburant et les huiles n'ont pas été extraits du navire."
Nous avons tenté de contacter Félix Tokoragi, maire de Makemo, commune à laquelle est rattachée administrativement Marutea Nord, pour connaître la situation de l'épave et si d'éventuelles fuites d'huiles ou de carburants ont été constatés. Ce dernier n'a pas donné suite à nos sollicitations.
Pas de contraintes techniques
Selon la DPAM une base de vie devra être installée sur l'atoll pour permettre un travail optimal des équipes qui seront dépêchées sur place. Cette base servira également à stocker les matériaux, huiles et carburants qui seront récupérés lors de l'opération avant leur rapatriement à Papeete où ils seront par la suite dirigés vers les filières agrées. Autrement dit, aucune immersion n'est prévue une fois l'opération de dépollution effectuée.
"Il n'y a vraiment aucune contrainte technique pour mener ce type d'opération même sur des îles aussi isolées puisque tout le matériel et tous les engins nécessaires pourront être dépêchés sur l'île", confie un expert maritime. "Après tout dépendra des conditions météos qu'il y aura au moment venu et en fonction ça peut devenir un travail à risque."
Les entreprises intéressées par cet appel d'offre ont jusqu'au 26 avril pour remettre leurs dossiers de candidature auprès de la DPAM. On peut donc imaginer que le démantèlement du Shen Long Yu pourrait intervenir au cours de cette année. Affaire à suivre.