Un ancien actuaire au cœur des négociations à la CPS


Tahiti, le 23 mars 2021 – Des négociations se sont tenues toute la journée de mardi à la veille de l'échéance du préavis de grève déposé à la CPS. La situation d'un ancien actuaire licencié par la Caisse il y a plusieurs mois animait les débats, sans qu'un accord n'ait encore été trouvé. Les négociations devraient reprendre mercredi matin.
 
L'intersyndicale CSTP-FO, CSIP, Otahi et O oe to oe rima, signataire du préavis de grève déposé le 19 mars dernier à la Caisse de prévoyance sociale (CPS), a été reçue mardi matin au siège de la société par son directeur Vincent Fabre, ainsi que par le président du conseil d'administration également secrétaire général de la CSTP-FO, Patrick Galenon.

La réunion a porté sur les neuf points de revendication ciblés par le préavis et notamment sur la question de "la protection de l'emploi local" consistant à "favoriser l'accès des locaux à l'emploi et promouvoir leurs compétences au sein de la CPS pour les embauches en cours et les futurs embauches", avec en exergue la fin de "l'ingérence politique notamment dans le recrutement du personnel".

Galenon multi-casquettes

Patrick Galenon, davantage PCA de la CPS que représentant de la CSTP-FO lors de ces négociations, a rappelé que les centrales syndicales avaient été invitées jeudi dernier mais que "personne ne s'était présenté". Une seconde invitation a donc été renvoyée pour ce mardi matin "pour faire en sorte que le dialogue social puisse s'établir". "J'espère qu'on va pouvoir signer un protocole d'accord", assurait mardi le leader syndical.
 
Il faut savoir qu'un petit cafouillage interne à la CSTP-FO s'est invité à l'occasion de ces négociations. En effet, le préavis de grève qui avait été déposé la semaine dernière a été signé par la numéro deux de la confédération, Mireille Duval, en raison de "l'empêchement" du secrétaire général Patrick Galenon. "Je n'ai pas été empêché", rétorquait pourtant mardi l'intéressé.

Autre problème lié à la double-casquette du leader de la confédération et président du CA de la CPS, le courrier envoyé la semaine dernière par la direction de la Caisse pour inviter les confédérations syndicales aux négociations n'incluait pas la CSTP-FO et prévoyait que Patrick Galenon reçoive les syndicats au titre de son mandat de président de la CPS.
 
"Le personnel de la CSTP-FO ne veut pas faire la grève", a balayé Patrick Galenon mardi pour s'expliquer sur ce curieux oubli. Quelle casquette porte donc le secrétaire général de la CSTP-FO pendant ces négociations ? "J'en porte plein de casquettes", répond Patrick Galenon. "Je suis d'accord sur certains point de revendication, mais pas tous les points.

Emploi local

"L'emploi local a toujours été mon combat donc il faut qu'on l'applique aussi à la CPS et c'est ce qu'on va faire", a poursuivi Patrick Galenon. Il a affirmé que les revendications portées par l'actuel préavis sur ce point n'étaient pas du fait de la direction actuelle. "Il y a eu quelques petits problèmes et on va proposer aux centrales syndicales des modalités pour que cela puisse mieux se faire dans l'avenir".
 
De son côté, le secrétaire général de O oe to oe rima, Atonia Teriinohorai, a demandé à ce que les Polynésiens soient prioritaires sur les embauches. Il a rappelé l'un des motifs du préavis de grève, concernant la situation de l'ancien actuaire de la Caisse de prévoyance sociale, un Polynésien licencié il y a déjà plusieurs mois. "On est allé le chercher jusqu'en France pour venir travailler ici et c'est un expert. Et un problème d'homme a eu lieu. Ce n'est pas du tout lié à son travail. On demande à ce que cet enfant du Pays revienne au sein de cet établissement, car il peut mettre à profit son expérience et surtout nous aider".

Le secrétaire général de O oe to oe rima a également dénoncé la "mainmise" du politique sur le recrutement à la CPS. "Ils veulent politiser cet établissement, en mettant des personnes politiques ici, leurs copains, et cela suffit".
 
La secrétaire générale de Otahi, Lucie Tiffenat, a embrayé en dénonçant également "l'ingérence du politique au sein de la CPS". "C'est la sensation que nous avons par rapport aux décisions qui sont prises notamment par rapport à l'emploi qui est le sujet central de ce préavis de grève". Elle assure pourtant que la réintégration de l'ancien actuaire de la CPS "ne fait pas partie de leur revendications"

L'actuaire bloquant

Les négociations ont été interrompues à la mi-journée pour reprendre vers 16 heures. Selon les syndicalistes, il y a bien eu "des avancées". Mais un point est resté problématique, la dernière revendication concernant notamment le fameux recrutement en urgence d'un actuaire chargé des régimes de la Protection sociale généralisée.

Et si la situation de l'ancien actuaire ne devait pas faire partie des revendications, son cas personnel était pourtant dans toutes les discussions. "Comme il y a eu licenciement, il faut donc qu'il aille au tribunal", a balayé Patrick Galenon.

En attendant, le président de la CPS affirme que le poste sera gelé le temps "qu'il y ait des compétences locales". "Il y a beaucoup d'étudiants en France (...). S'ils partent en grève, eh bien qu'ils le fassent. Mais je ne reprendrais pas monsieur machin (l'ancien actuaire, NDLR)".
 
Les négociations se poursuivaient à l'heure où nous mettions sous presse, et devraient continuer ce mercredi matin. 

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Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Mardi 23 Mars 2021 à 21:20 | Lu 3775 fois