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Un an ferme pour le chauffard de Noël


Nouméa | LNC | mercredi 29/12/2021 - Un homme a été condamné pour avoir conduit ivre et sans permis. Lors de son arrestation, ce récidiviste a blessé et menacé un policier.

Trop arrosé, le pot de Noël entre collègues l’a conduit à passer les fêtes derrière les barreaux. Le 24 décembre, à 18h30, un automobiliste qui vient de griller un stop à Ducos est arrêté par les policiers. Lors du contrôle, il s’avère que le conducteur est déjà sous le coup d’une annulation de permis, roule sans assurance et est passablement ivre. Son éthylotest affiche un taux d’alcool de 0,77 mg par litre d’air expiré.

Menotté et installé dans le fourgon, le jeune homme ne l’entend pas de cette oreille. Il sort sa tête par la fenêtre pour interpeller un groupe de personnes à proximité afin qu’elles lui viennent en aide. En essayant de le maîtriser, un des policiers est légèrement blessé à la main et au visage. Plaqué au sol, le jeune homme ne cesse d’insulter l’agent, qu’il menace même de "découper". Et ce, alors qu’il n’avait pas terminé de purger une précédente condamnation aménagée avec bracelet électronique. C’est pourquoi il a été présenté mardi en comparution immédiate.

"J'étais découragé"

"Je n’avais pas envie de le tuer. C’était des insultes dans le vide, pas ciblées. J’étais découragé ", justifie le prévenu, s’excusant de son comportement auprès du policier, qui s’est constitué partie civile. "Il faut comprendre que l’on intervenait dans un quartier un peu chaud, le soir de Noël. C’était compliqué, explique l’agent, pour le moins empathique envers le prévenu. Je vois, à travers son parcours, qu’il essaie de s’en sortir. Je veux l’encourager, mais ce n’est pas facile de subir ce genre de violences et d’insultes."

Le procureur de la République est, lui, nettement moins compréhensif, indiquant que son taux d’alcool multiplie par 35 le risque de causer un accident mortel. "Ce sont des faits extrêmement graves alors, quand on est pris, la moindre des choses, c’est de se constituer prisonnier sans se rebeller", estime Richard Dutot, qui requiert quinze mois de prison ferme.

De son côté, l’avocat de la défense juge bon de préciser que " les coups ont été donnés sans le vouloir dans le feu de l’action". Maître Aboubakry Niang rappelle que le prévenu est inséré depuis qu’il a décroché un poste en CDI voilà deux ans. "Aujourd’hui, c’est le pilier de la famille. Grâce à son travail, il subvient aux besoins de son père et de sa fille, dont il a la garde quasi-exclusive. Même condamné, il n’a qu’un souhait, pouvoir continuer à travailler, martèle l’avocat, qui plaide en faveur d’une peine de sursis probatoire. Il faut tenir compte du chemin parcouru. Habituellement, c’est son père qui l’emmène et le récupère au travail. Là, il y avait un pot. Il a eu la mauvaise idée d’emprunter une voiture pour rentrer plus tard et d’avoir ce comportement à risque." Le tribunal condamne le prévenu à un an de prison avec un maintien en détention.
 

Rédigé par Laurent Flores le Mercredi 29 Décembre 2021 à 16:04 | Lu 537 fois