Un an ferme pour des coups de hache et de pelle


Le prévenu était sorti de prison en début d'année. (photo : archives Tahiti Infos)
Tahiti, le 22 mai 2023 - Un quadragénaire a été condamné, ce lundi, à 18 mois de prison, dont 12 mois ferme, pour des coups de hache et de pelle portés le dimanche de Pâques sur son beau-frère. La victime s'en est sortie avec 21 jours d'ITT et un doigt amputé. 

“Je sais que je vais retourner en prison. Mais je vais prendre ce temps pour me soigner”, a déclaré en tahitien, ce lundi, un quadragénaire présenté en comparution immédiate pour des faits de violences avec armes. Le dimanche de Pâques à Papeno’o, le prévenu, qui venait desortir de prison en début d'année, a agressé son beau-frère à coup de hache puis avec une pelle. La victime s'en est sortie avec 21 jours d'ITT et un doigt amputé. Elle s'était protégée du coup de hache porté à sa tête avec une main et avait ensuite reçu un coup de pelle à l'épaule. À cause d'une infection, l’un de ses doigts a dû être amputé. 

Lors du procès la présidente du tribunal s'est attachée à comprendre d'où venait ce déchainement de violence. Ce à quoi le prévenu, qui avait bu une bouteille de rhum le jour des faits, a répondu que son beau-frère ne manquait jamais l'occasion de le provoquer. “À chaque fois qu'on boit tous les deux, il m'embête et il me rabaisse. J'ai accumulé tout ça et puis s'est sorti ce jour-là”, a déclaré le quadragénaire à la barre avant d'ajouter : “Mon beau-frère c'est un mauvais fruit qu'il faut retirer de la famille.” 

“Excès de paranoïa”

La victime, présente lors de l'audience lundi a, pour sa part, déclaré qu'elle avait essayé de calmer le prévenu. Sur les provocations avancées par le quadragénaire, il se défend : “Je ne lui jamais rien dit.” L'avocat de la victime a de son côté pointé “l'excès de paranoïa” du prévenu. “Ce dimanche de Pâques on n'est vraiment pas passé loin d'un drame beaucoup plus grave. Mon client a perdu un doigt pour se protéger et éviter de se prendre la hache dans son crâne”, a insisté le conseil. 

Avec un casier judiciaire déjà bien fourni, où figurent huit condamnations, le procureur a requis une peine de deux ans de prison ferme et le maintien en détention du prévenu. Dans sa plaidoirie, son avocate a tenu à souligner “l'enfance difficile” vécue par son client, l'obligeant à fuir son domicile à 9 ans. Le conseil a par ailleurs insisté sur les efforts que son client est prêt à consentir pour se soigner. “Il a clairement indiqué qu'il a besoin d'être suivi. Il comprend l'intérêt d'un suivi psychologique”, a affirmé l'avocate. 

Après en avoir délibéré le tribunal a condamné le quadragénaire violent à 18 mois de prison, dont 12 ferme. Son maintien en détention a également été prononcé. 

Rédigé par Désiré Teivao le Lundi 22 Mai 2023 à 19:03 | Lu 1598 fois