Un an et déjà plus de 26 500 visiteurs au Fare Natura


Fare Natura, l'écomusée de Moorea inauguré en juillet dernier fait déjà succès

Tahiti, le 12 septembre 2022 – Inauguré le 27 juillet 2021 à Moorea, le premier écomusée du territoire dresse son premier bilan annuel. Lancé en pleine période de crise sanitaire, le Fare Natura a tout de même accompli de nombreux projets et accueilli plus de 26 500 visiteurs pour sa première année d'activité. 
 

Le Fare Natura est un concept créé par le Criobe, le Centre de Recherches insulaires et observatoire de l'environnement de Moorea. Le principe est de préserver le patrimoine de la Polynésie, à travers l’enrichissement de ses connaissances sur la biologie, la géologie, l’archéologie et l’écologie du territoire et en alliant science et culture dans un processus pédagogique. L'écomusée a vu le jour l'année dernière, en pleine période de crise sanitaire. Au dressement de son bilan annuel, le Fare Natura fait état, malgré ce contretemps, d’un grand succès lors de cette première année d'activité. En effet, plusieurs de ses objectifs ont été atteints voire dépassés. Au travers d'événements, de partenariats, de formations professionnelles, de prestations de service et d'interventions en milieu scolaire ou associatif, le Fare Natura réussit à développer sa perspective de l'écotourisme et du tourisme durable grâce à des ateliers et des expositions pédagogiques, permanents ou temporaires.  

Pour les Journées du Patrimoine, le Fare Natura ouvre ses portes samedi avec un atelier “chimie du mono’i” et, dans ses jardins, un atelier découverte des plantes présentes en Polynésie avant l’arrivée des premiers navigateurs européens. 
 


Interview d'Olivier Pôté, directeur du Fare Natura

Olivier Pôté, directeur du Fare Natura Moorea (Crédit photo: actu.fr)

"Le Fare Natura, un musée humain"


Pour ce premier bilan annuel du Fare Natura, êtes-vous satisfait du taux de fréquentation ? 

“Nous sommes même très satisfaits car nous avons dépassé nos objectifs de fréquentation. En effet, l'objectif qui a été établi en 2019, avant la crise sanitaire, était d'atteindre autour de 27 000 visiteurs en un an. En fin de compte, le résultat n'était pas moindre puisque nous avons compté un peu plus de 26 000 visiteurs, hors groupes scolaires, alors que l'accès au public était restreint pendant au moins neuf mois. Nous dépassons donc largement nos attentes. Nous étions d'autant plus surpris lorsque nous avons constaté que nombre de visiteurs étaient des résidents, qui reviennent même jusqu'à quatre fois dans l'année. Les touristes ne représentent au final que 20% des visiteurs, même si leur taux de fréquentation est en constante augmentation depuis mai.” 

 

À quoi est due cette importante fréquentation des Polynésiens ? 
 

“Outre la faible fréquentation de touristes sur le territoire en raison de la crise sanitaire, il y a deux principales raisons qui font que la population apprécie le Fare Natura. La première, c'est l'idée que ce soit un musée adapté au public polynésien, puisque la langue principale du musée est le reo, ensuite traduit en français et en anglais. Il est donc aisé pour les résidents de s'identifier puisqu'ils sont immergés dans leur culture, un environnement et un contexte qui leur est familier. Ensuite, je dirais que le personnel y est pour beaucoup puisqu'il s'agit de jeunes Polynésiens, essentiellement de Moorea. Le Fare Natura, en tant que structure de formation, préconise le recrutement local et permet un échange de diverses connaissances selon les origines de chacun. En plus de l'effet bouche-à-oreille, les gens ne viennent pas seulement pour voir un lieu, des objets ou des images, mais pour interagir avec des jeunes Polynésiens qui souhaitent partager leur culture. Le Fare Natura est un musée humain et c'est ce qui le rend intéressant.” 

 

Malgré un bilan positif de cette première année, quelles ont été les principales difficultés que vous avez pu rencontrer ?
 

“Bien évidemment, le contexte sanitaire a compliqué beaucoup de choses quant à l'organisation, entre la limitation du nombre de personnes et les désinfections régulières du musée. Malgré cela, les menaces de faillite étaient faibles car nous n'avons pas de réels concurrents, puisque nous sommes le premier écomusée sur le territoire. L'autre difficulté, sur le plan technique, a été la prise en main du bâtiment. Nous avions dû créer tous les outils de médiation et de vulgarisation des connaissances en un court lapse de temps, sans aucune connaissance concernant l'organisation des musées.” 

 

Quels sont les activités les plus appréciées par les visiteurs ? 
 

“Parmi les expositions permanentes, la salle de projection, les casques à réalité virtuelle et les aquariums dédiés à la recherche sont les attractions les plus appréciées des visiteurs car c'est une simulation fidèle à la réalité. On peut avoir une idée de ce qui se passe dans l’environnement marin et être en totale immersion. Pour les expositions temporaires, nous avons eu des fortes demandes concernant les ateliers artisanaux tels que la réalisation du tapa. En fait, ce qui passionne le plus, ce n'est pas juste d'apprendre une pratique ancestrale pour se rapprocher de la culture, mais plutôt de se reconnecter aux savoirs anciens tout en y ajoutant des explications scientifiques. Par exemple pour le tapa, il s'agit d'apprendre à le confectionner, mais aussi d'en comprendre le procédé scientifique : par exemple, pourquoi utilise-t-on l'écorce d'arbre à pain plutôt que celle du purau. L'intérêt de notre activité est caractérisé par l'alliance de la culture et de la science.” 
 

Parmi tous les projets futurs cités dans votre bilan, lequel semble le plus important pour vous ? 
 

"Si je devais retenir un projet je dirais celui qui consiste à former des jeunes des quartiers à recevoir des touristes pour présenter le patrimoine naturel et culturel polynésien. C’est pour moi ce qui a le plus de sens dans le cadre d’un tourisme durable et inclusif. Et cela permet de préparer l’avenir.” 
 


Les chiffres clés

L'écomusée propose une multitude d'activités alliant culture et science

26 537 visiteurs recensés 

8 500 scolaires accueillis (de plus d'une trentaine d'établissements) 

Une trentaine d'interventions dans les classes bénéficiant à plus de 1 500 scolaires 

32 jeunes recrutés en service civique

35 stagiaires reçus 


3 jeunes inscrits en parcours de formation supérieure
 


Rédigé par Meleana CHE FAT le Lundi 12 Septembre 2022 à 19:50 | Lu 1854 fois