Un an de prison ferme pour un vol chez le patron de la gendarmerie


R.H est également en attente de son jugement dans l'affaire Papy Fat, où il est poursuivi pour vol avec violence ayant entrainé la mort.
PAPEETE, le 1er octobre 2018 - Mardi dernier R.H, 24 ans, s'est introduit au domicile du colonel Frédéric Boudier, commandant de la gendarmerie au fenua. Le prévenu avec l'aide de deux complices mineurs a ensuite dérobé plusieurs objets et notamment du matériel électronique.Arrêté suite à une enquête menée par la DSP, le prévenu a été présenté en comparution immédiate ce lundi. Le jeune homme a été condamné à un an de prison ferme.

"Vous avez suivi et vu ce que vos quatre autres camarades ont pris à la cour d'assises ?" s'est exclamé le président du tribunal en interpellant R.H, 24 ans, à la barre du tribunal correctionnel ce mardi après-midi. Ce dernier comparaissait pour un vol commis mardi dernier chez le colonel Frédéric Boudier, patron de la gendarmerie en Polynésie française.

Cependant le prévenu, est en attente de son jugement dans l'affaire de l'agression mortelle de Papy Fat, où il est poursuivi pour vol avec violence ayant entraîné la mort. "Oui j'ai vu qu'ils ont pris entre 15 et 20 ans de prison" a répondu R.H à la cour. "Dans ce cas pourquoi vous continuez dans cette voie ?" a déploré le magistrat. 



PARTI POUR RAMASSER DES COCOS

Le jour des faits, R.H part avec son sac à dos pour une virée dans la montagne, dans la vallée de Titioro pour dit-il "ramasser des cocos". Sur son chemin, il croise deux mineurs à qui il propose alors de "partir en chasse". Finalement leur petite aventure les mènera vers le domicile du colonel Frédéric Boudier, chez qui ils vont dérober plusieurs objets dont notamment du matériel électronique. Les empreintes digitales retrouvées dans la maison permettra de confondre R.H, déjà connu des forces de l'ordre pour des faits de vol et de recel. 

L'épouse du colonel, présente à l'audience hier, a reconnu devant la cour "avoir vécu une expérience traumatisante". Puis d'insister, "nous avons une petite fille de quatre ans qui est traumatisé et qui a peur de s'endormir la nuit." "Ce sont malheureusement  des faits assez courant" a indiqué le procureur. "Mais je note tout de même l'insouciance du prévenu qui ne se rend pas compte du traumatisme vécu par les victimes et notamment par cette petite fille de quatre ans." Avant de requérir 18 mois de prison, dont six avec sursis.

L'avocate de R.H en a appelé à la clémence du tribunal en plaidant que, "son instabilité vient du fait qu'il est en attente de son jugement dans cette autre affaire. Ca fait plus de dix ans qu'il vit avec ce couperet au-dessus de la tête." 

Finalement après en avoir délibéré, le tribunal a condamné R.H à un an de prison ferme. Il a été conduit à la maison d'arrêt de Nuutania hier, où il attendra son procès devant la cour d'assises des mineurs prévu en janvier prochain. 

Rédigé par Désiré Teivao le Lundi 1 Octobre 2018 à 17:42 | Lu 10518 fois