Un SDF espagnol mystérieusement « bloqué » à Punaauia


Alberto A.L a été pris en charge par le pôle social de la mairie de Punaauia. C'est d'ailleurs cette même cellule qui l'a envoyé au centre "Bon Samaritain".
Alberto A. L., 54 ans, originaire de la ville de Gijon en Espagne, est arrivé en Polynésie en début octobre 2011. Son séjour qui ne devait durer que quelques jours, se prolonge encore aujourd’hui. Venu tout d’abord pour affaire, puis pour visiter les îles, il finit par squatter la mairie de Punaauia pour des raisons que l’on peut qualifier de « mystérieuses » et surtout confuses…Son cas « très particuliers » a attiré l’attention de notre rédaction.
 
Son histoire pourrait être le scénario d’un film. Alberto A.L., avocat d’affaire espagnol, est « bloqué » en Polynésie depuis un an et demi. Au début de son séjour, tout allait bien, mais très vite les premiers ennuis font leur apparition. Venu à Tahiti pour habiter une maison qu’il aurait, selon ses dires, achetée près d’un million d’euros  à un particulier de Mahina, un an auparavant, une mauvaise surprise l’aurait attendu au moment d’y habiter. « Celui qui vendait la maison m’a annoncé que l’argent que j’avais déjà versé ne suffisait pas et qu’il me fallait payer 3 millions d’euros supplémentaires pour des frais notariaux et d’autres choses encore ! ».

Face à ce qui semble être une escroquerie, Alberto aurait pu porter l’affaire devant les tribunaux, mais il ne l’a pas fait. Etrange. D’autant plus qu’il serait avocat dans son pays. Est-ce parce que l’homme serait de condition aisée ou qu’il voulait attendre un autre moment ? Là aussi, il ne donne aucune raison. Mais comme on dit, un malheur n’arrive  jamais seul, un second coup dur vient frapper Alberto.

Ses moyens de paiements ont été bloqués. « Etant un homme très influent dans mon pays, j’ai l’impression que des personnes jalouses de ma réussite, ont profité de mon départ pour m’isoler de mes affaires. » croit-il.  A la question « Qui pourrait vous en vouloir ? », il reste évasif et face à notre insistance, il répond simplement comme pour balayer la question : « Tout le monde ! Vous savez, dans les grands pays, tout peut vous arriver ! ». 

A l’écouter et à tenter de démêler les propos logiques de ceux qui relèvent de la fantaisie, on finit par croire que le ressortissant espagnol serait victime d’un complot digne des grands blockbusters à suspens américains, du genre : « ennemi d’Etat ». Il y croit d’ailleurs. « Comme par hasard, tous mes sauf-conduits, et autres documents d’état civils ont disparu. » Il va même plus loin : « Quand les policiers sont venus me chercher, ils m’ont emmené à la plage et m’ont laissé là.» Il ne lui restera que le passeport. Le malheur continue.

Le 11 octobre 2011, son passeport arrive à expiration. Cette fois-ci, sa situation est plus que préoccupante. Pas de logement, plus aucun moyen de paiement et maintenant plus de papiers. Malgré cela, l’homme reste tout de même quelques temps dans un hôtel de la côte ouest, ainsi qu’une pension de famille. Il y laissera deux ardoises « salées ».  Il finit par squatter la mairie de Punaauia avec d’autres marginaux.

Placé tout d’abord au foyer du Bon Samaritain par le pôle social de la commune de Punaauia, Alberto en sort rapidement. « Je n’aimais pas ce lieu car il y a là des gens qui vous volent. Vous devez sans cesse faire attention ! » décrie t’il. Pour finir, un couple de ‘Outumaoro l’a recueilli et c’est là que nous l’avons rencontré. Mais le comportement de l’individu reste très ambigu. Il refuse de remettre son ancien passeport au consul honoraire d’Espagne et de remplir le moindre document. Cela suscite beaucoup de questions qui mériteront d’être élucidées.
 
TP
 

Rédigé par TP le Mercredi 6 Février 2013 à 16:26 | Lu 4027 fois