Un Rahui pour sauver les bénitiers sauvages sur l’atoll de Tatakoto


PAPEETE, le 19 juillet 2017 - La population de bénitiers a été divisée par 52 entre 2004 et 2017. Ainsi pour les sauver des zones de pêche réglementée ont été mises en places. Elles seront maintenues jusqu’à ce que le repeuplement soit satisfaisant.

Mercredi, Jean-Christophe Bouissou, a révélé que quatre zones de pêche réglementée ont été mises en place dans le lagon de l’atoll de Tatakoto. Le bénitier étant déjà une espèce en danger, c’est dans un souci de développement et d’exploitation pérenne de la ressource en bénitiers du lagon de Tatakoto, que le Conseil des ministres a pris un arrêté établissant des règles de gestion durable spécifiques à Tatakoto.

En effet, la population de bénitiers a été divisée par 52 en 13 ans. Ces espaces de pêche réglementés devraient servir de sites de réensemencement de bénitiers de collectage et permettre un meilleur recrutement de juvéniles dans ce lagon qui a subi de fortes mortalités massives naturelles en 2009, notamment dans la première zone mise en réserve.

Depuis 2004, l’activité liée à l’exploitation de bénitiers sauvages de Tatakoto a considérablement diminué, passant de 20 tonnes par an à moins de 2 tonnes en 2016. Les densités de bénitiers de ce lagon ont diminué de façon importante puisque la densité totale a été divisée par 52 entre avril 2004 et mars 2017 et les densités de reproducteurs supérieurs à 12 cm ont été divisées par 40.

Au-delà de la pression de pêche qui a un impact certain sur la ressource disponible, La diminution observée des stocks naturels correspond également à une mortalité massive due à un réchauffement saisonnier extrême survenu début 2009, en 2016 et 2017, dans ce lagon semi-fermé.

En effet, la population et les autorités locales ont souhaité la mise en place d’un Rahui sur l’ensemble du lagon de Tatakoto, avec une fermeture temporaire des expéditions de bénitiers vivants sauvages et de chair depuis Tatakoto (sans en interdire la pêche pour la consommation locale), et ce tant que les densités en bénitiers ne montreront pas d’évolution positive. Les exploitations et expéditions de bénitiers de collectage pourront se poursuivre également, avec un suivi de la ressource tout en projetant à terme des campagnes de réensemencement.

En attendant, les pêcheurs devront se contenter d’autres crustacés et poissons.

Rédigé par Marie Caroline Carrère le Mercredi 19 Juillet 2017 à 16:59 | Lu 2943 fois