Un Festival pour ‘sauver la rivière et le spot de surf’ de Taharu’u à Papara.

Le samedi 13 juin prochain, le 1er festival Ia Ora Taharu’u aura lieu au PK 38 de Papara sur le site de l’embouchure de la rivière. Le but ? Alerter l’opinion publique sur la nécessité de protéger la rivière et le célèbre spot de surf de Papara face aux travaux du Pays en cours. Michel Bourez, Manoa Drollet, Georges Cronsteadt et Hira Teriinatoofa se sont associés à cette cause.


Hira Teriinatoofa, Michel Bourez, Manoa Drollet et Georges Cronsteadt seront présents pour défendre leur 'homespot'
PAPARA, le 4 juin 2015. L’association Ia Ora Taharu’u organise le samedi 13 juin une journée d’activités pour alerter l’opinion publique au sujet de ce qui se passe actuellement en amont de la rivière Taharu’u.
 
Rappelons qu’à l’embouchure de cette rivière se trouve le célèbre spot de Papara du Pk 38, un spot qui ‘fonctionne’ quasiment toute l’année et où vient de se dérouler le Papara Surf Festival, une compétition internationale de surf comptant pour les séries qualificatives du championnat du monde organisé par la WSL, la World Surf League.
 
Tahiti n’est malheureusement pas isolée dans ce cas de figure, il y a un litige actuellement au pays basque espagnol sur le célèbre spot de Mundaka, menacé par des extractions massives servant à renflouer une plage touristique située un peu plus loin.
 
A l’origine du litige à Papara, il y a un projet d’envergure du Pays visant à sécuriser les berges de la Taharu’u en prévision des crues et visant à permettre la circulation le long des berges, le tout en ayant réalisé une étude d’impact en bonne et due forme.

L'embouchure de la Taharu'u est située à 38 km du centre ville.
Pour Charles Egretaud, le directeur féru d’environnement de la sarl Pae Tai–Pae Uta qui s’est chargé de l’étude d’impact, il n’y pas 36 solutions pour permettre l’écoulement de la rivière sans risques : Soit il faut laisser plus d’espace sur les bords de rivière, soit il faut en approfondir le lit. Et vu qu’il est impossible de déloger les habitants qui se sont installés le long des berges, c’est la 2e solution qui est adoptée.
 
Claudine Tuarau de ‘Ia Ora Taharu’u’ ne l’entend pas de cette oreille. Pour les représentants de l’association, derrière la façade de la sécurisation des berges, il y aurait la volonté de s’approprier les matériaux d’excellente qualité fournis par la rivière, pour différents projets de construction du Pays, par le biais de bassins dégraveurs servant à bloquer les alluvions ainsi que par le biais d’extractions massives plus ou moins avouées.
 
Pour Claudine et son association, il pourrait se passer ce qui s’est déjà passé dans les années 60 au moment des extractions massives dans la rivière de Papara ayant servi à faire différents remblais de la zone urbaine qui ont eu pour conséquence la disparition partielle de la plage de sable noir, que tous ont l’habitude de voir. Ce serait même bien pire, selon elle.

Quelle est la solution pour Claudine ? Un projet plus modeste, différent, incluant les intérêts des différents habitants de Papara, de Tahiti, car la zone de l’embouchure est une zone à fort potentiel touristique. Il y a également à gauche de l’embouchure le célèbre Marae de Mahaiatea qui était, avant sa destruction, le plus grand marae de Tahiti avec ses 81m de long sur 27 m de large et 13 m de haut. Un arrêté avait d’ailleurs interdit toute extraction massive faisant prendre un risque environnemental à cette zone.
 
Il y aura au programme de cette journée de sensibilisation une ‘expression Session’ de surf, de l’initiation au stand up paddle, un tournoi de beach soccer, du workout, une course ‘life saving’, une randonnée découverte, des ateliers maquillage, des ateliers ‘création’ pour les enfants, de la slack line, un atelier éveil environnement, un concours de châteaux de sable…
 
Il y aura également un concert avec le groupe Pepena, Branscombe, Guy Laurens, la scène sera également ouverte à d’autres. L’association a reçu l’appui de nombreux sponsors ainsi que celui de surfeurs et sportifs respectés comme Michel Bourez, Manoa Drollet, Georges Cronsteadt et Hira Teriinatoofa qui participeront à la journée. Ces athlètes se sont d’ailleurs formés en surfant ce spot exceptionnel. Il y aura également des lots à gagner dont différentes planches de surf. Infos au 87 702 615. SB

La plage de sable noir n'a pas toujours été. En jaune le niveau de 1977

Charles Egretaud a été chargé de l'étude environnementale qui n'a pas fait l'unanimité chez les riverains.

C'est à l'embouchure de la rivière que les enfants aiment s'amuser dans les vagues.

La plage de sable noir est magnifique. Les surfeurs y viennent de partout, y compris de la côte est comme Taumata Puhetini.

Rédigé par SB le Jeudi 4 Juin 2015 à 15:50 | Lu 1624 fois