Crédit Thomas SAMSON / AFP
Paris, France | AFP | mardi 12/03/2024 - Une victoire de la Russie serait "un cataclysme" pour les Français: le Premier ministre Gabriel Attal est venu défendre mardi la stratégie d'aide à l'Ukraine devant les députés, qui devraient largement la soutenir, malgré des divisions à gauche et l'abstention du Rassemblement national.
Dans un "moment de bascule du conflit", le chef du gouvernement a donné le coup d'envoi des débats à 16H30 en rendant "hommage à la résistance exceptionnelle du peuple ukrainien", applaudie par les députés, debout.
Il a insisté sur les "risques concrets" et "tangibles" d'une victoire russe sur "la vie quotidienne" des Français, un "cataclysme pour leur pouvoir d'achat": "une inflation alimentaire puissance dix, une explosion des prix de l'énergie puissance dix".
Voter contre la stratégie d'aide française, ce serait "tourner le dos à notre histoire". "S'abstenir c'est fuir", a-t-il tancé en visant LFI et RN.
"Nous ne nous fixons pas de limite face à la Russie qui elle n'en fixe aucune", a-t-il souligné, après les déclarations controversées d'Emmanuel Macron, qui n'a pas exclu l'envoi de troupes occidentales au sol.
L'issue du vote devrait être assez largement favorable, avec le soutien du groupe Les Républicains (LR), des socialistes et des écologistes.
Le RN devrait être largement visé par la majorité durant les débats, en pleine campagne des européennes.
"Ces procès en russophilie" sont "là pour détourner les électeurs des vrais enjeux", balaye le RN Sébastien Chenu, dont le parti caracole dans les sondages, avec plus d'une dizaine de points d'avance sur la candidate macroniste Valérie Hayer.
Le groupe de Marine Le Pen "s'abstiendra" lors du vote, a annoncé son président Jordan Bardella, évoquant des "lignes rouges" parmi lesquelles l'envoi de troupes au sol et l'adhésion possible de l'Ukraine à l'Otan et à l'Union européenne.
"L'abstention, c'est une forme d'ambiguïté. On voit bien que dans ce débat le RN est gêné", a réagi le patron des LR Eric Ciotti pour qui "nous devons être aux côtés des Ukrainiens".
"Camp de la guerre"
Dans sa déclaration, le chef du gouvernement a défendu l'accord de sécurité franco-ukrainien du 16 février. Conclu pour une durée de dix ans, il comprend un renforcement de la coopération militaire, en particulier dans les domaines de l'artillerie et de la défense aérienne.
En 2024, Paris promet de fournir "jusqu'à trois milliards d'euros de soutien supplémentaire".
"Ces trois milliards ne sont pas un chèque à l'Ukraine. Ils correspondent à la valeur maximale de notre aide militaire en 2024, notamment aux commandes passées auprès de nos industries de défense françaises", a expliqué le ministre des Armées Sébastien Lecornu.
A trois mois du scrutin du 9 juin, l'aide à l'Ukraine est devenue un des thèmes clés de la campagne européenne, particulièrement depuis les propos fin février d'Emmanuel Macron qui n'a pas écarté l'envoi de troupes au sol et ne veut mettre "aucune limite" dans le soutien à Kiev.
Depuis ces déclarations qui ont suscité de fortes polémiques en France et en Europe, particulièrement avec l'Allemagne, Sébastien Lecornu a assuré que l'envoi "de troupes au sol combattantes n'était pas sur la table et le président Volodymyr Zelensky s'est voulu rassurant lundi en affirmant à des médias français que "tant que l'Ukraine tient, l'armée française peut rester sur le territoire français".
Mais cette posture présidentielle est invoquée par LFI pour justifier son vote contre. "Nous sommes opposés à ce que la France soit le leader du camp de la guerre", selon son coordinateur Manuel Bompard. Les Insoumis expliquent aussi être hostiles à l'élargissement possible de l'Otan et de l'UE à l'Ukraine.
Même discours chez les communistes. "Nous n'allons pas dire non à la solidarité avec l’Ukraine mais non à l'escalade de guerre", a argumenté le député Sébastien Jumel.
La divergence est nette à gauche avec les socialistes.
"Vous pensez vraiment que l'Otan est un agresseur de la Russie ? Les pacifistes sont à l'ouest, mais les missiles sont à l'est (...)", a lancé leur premier secrétaire Olivier Faure à l'adresse des Insoumis et des communistes. Vladimir Poutine "ne veut pas négocier" et attend le retour de Donald Trump, a-t-il jugé.
"Notre ligne est claire: pour le soutien à l'Ukraine, pour la livraison d'armes, pour l'adhésion de l'Ukraine à l'Union Européenne, contre tout envoi de troupes au sol", a affirmé de son côté la cheffe des députés écologistes, Cyrielle Chatelain.
Dans un "moment de bascule du conflit", le chef du gouvernement a donné le coup d'envoi des débats à 16H30 en rendant "hommage à la résistance exceptionnelle du peuple ukrainien", applaudie par les députés, debout.
Il a insisté sur les "risques concrets" et "tangibles" d'une victoire russe sur "la vie quotidienne" des Français, un "cataclysme pour leur pouvoir d'achat": "une inflation alimentaire puissance dix, une explosion des prix de l'énergie puissance dix".
Voter contre la stratégie d'aide française, ce serait "tourner le dos à notre histoire". "S'abstenir c'est fuir", a-t-il tancé en visant LFI et RN.
"Nous ne nous fixons pas de limite face à la Russie qui elle n'en fixe aucune", a-t-il souligné, après les déclarations controversées d'Emmanuel Macron, qui n'a pas exclu l'envoi de troupes occidentales au sol.
L'issue du vote devrait être assez largement favorable, avec le soutien du groupe Les Républicains (LR), des socialistes et des écologistes.
Le RN devrait être largement visé par la majorité durant les débats, en pleine campagne des européennes.
"Ces procès en russophilie" sont "là pour détourner les électeurs des vrais enjeux", balaye le RN Sébastien Chenu, dont le parti caracole dans les sondages, avec plus d'une dizaine de points d'avance sur la candidate macroniste Valérie Hayer.
Le groupe de Marine Le Pen "s'abstiendra" lors du vote, a annoncé son président Jordan Bardella, évoquant des "lignes rouges" parmi lesquelles l'envoi de troupes au sol et l'adhésion possible de l'Ukraine à l'Otan et à l'Union européenne.
"L'abstention, c'est une forme d'ambiguïté. On voit bien que dans ce débat le RN est gêné", a réagi le patron des LR Eric Ciotti pour qui "nous devons être aux côtés des Ukrainiens".
"Camp de la guerre"
Dans sa déclaration, le chef du gouvernement a défendu l'accord de sécurité franco-ukrainien du 16 février. Conclu pour une durée de dix ans, il comprend un renforcement de la coopération militaire, en particulier dans les domaines de l'artillerie et de la défense aérienne.
En 2024, Paris promet de fournir "jusqu'à trois milliards d'euros de soutien supplémentaire".
"Ces trois milliards ne sont pas un chèque à l'Ukraine. Ils correspondent à la valeur maximale de notre aide militaire en 2024, notamment aux commandes passées auprès de nos industries de défense françaises", a expliqué le ministre des Armées Sébastien Lecornu.
A trois mois du scrutin du 9 juin, l'aide à l'Ukraine est devenue un des thèmes clés de la campagne européenne, particulièrement depuis les propos fin février d'Emmanuel Macron qui n'a pas écarté l'envoi de troupes au sol et ne veut mettre "aucune limite" dans le soutien à Kiev.
Depuis ces déclarations qui ont suscité de fortes polémiques en France et en Europe, particulièrement avec l'Allemagne, Sébastien Lecornu a assuré que l'envoi "de troupes au sol combattantes n'était pas sur la table et le président Volodymyr Zelensky s'est voulu rassurant lundi en affirmant à des médias français que "tant que l'Ukraine tient, l'armée française peut rester sur le territoire français".
Mais cette posture présidentielle est invoquée par LFI pour justifier son vote contre. "Nous sommes opposés à ce que la France soit le leader du camp de la guerre", selon son coordinateur Manuel Bompard. Les Insoumis expliquent aussi être hostiles à l'élargissement possible de l'Otan et de l'UE à l'Ukraine.
Même discours chez les communistes. "Nous n'allons pas dire non à la solidarité avec l’Ukraine mais non à l'escalade de guerre", a argumenté le député Sébastien Jumel.
La divergence est nette à gauche avec les socialistes.
"Vous pensez vraiment que l'Otan est un agresseur de la Russie ? Les pacifistes sont à l'ouest, mais les missiles sont à l'est (...)", a lancé leur premier secrétaire Olivier Faure à l'adresse des Insoumis et des communistes. Vladimir Poutine "ne veut pas négocier" et attend le retour de Donald Trump, a-t-il jugé.
"Notre ligne est claire: pour le soutien à l'Ukraine, pour la livraison d'armes, pour l'adhésion de l'Ukraine à l'Union Européenne, contre tout envoi de troupes au sol", a affirmé de son côté la cheffe des députés écologistes, Cyrielle Chatelain.