SERGEY VOLSKIY / AFP
Kiev, Ukraine | AFP | vendredi 29/04/2022 - Moscou a confirmé vendredi avoir bombardé Kiev la veille, en pleine visite du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, tandis qu'une opération d'évacuation des civils terrés dans l'usine Azovstal de Marioupol est envisagée.
"Les forces russes ont détruit, avec des armes de haute précision de longue portée, les ateliers de l'entreprise spatiale Artiom" dans la capitale ukrainienne, ainsi que, dans d'autres frappes, "trois centrales électriques situées près de noeuds ferroviaires", notamment à Fastov dans la région de Kiev, a déclaré devant la presse le ministère russe de la Défense.
Ce premier bombardement de la capitale depuis la mi-avril a fait au moins un mort, Vira Ghyrytch, une journaliste ukrainienne de Radio Liberty, un média financé par les Etats-Unis, dont le corps a été retrouvé vendredi dans les décombres de son immeuble.
Il s'est produit au moment où le chef des Nations unies, qui effectuait mercredi et jeudi son premier déplacement en Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février, se trouvait à Kiev.
M. Guterres est "choqué" mais "en sécurité", avait peu après souligné un porte-parole de l'ONU.
L'Allemagne et la France ont vivement condamné vendredi ces frappes.
"Cela révèle une fois de plus aux yeux de la communauté internationale que (Vladimir) Poutine et son régime n'ont aucun respect pour le droit international", a réagi le gouvernement allemand.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a pour sa part assuré de sa "pleine solidarité" le peuple ukrainien ainsi que M. Guterres et le Premier ministre bulgare Kiril Petkov "qui se trouvaient à proximité" des frappes.
"Cela en dit long sur la véritable attitude de la Russie envers les institutions internationales, sur les efforts des dirigeants russes pour humilier l'ONU et tout ce que l'organisation représente", avait commenté la veille le chef de l'Etat ukrainien Volodymyr Zelensky.
"Sortir les civils" de Marioupol
Concernant Marioupol, une cité portuaire du sud-est dévastée par les combats et désormais contrôlée par les forces russes, la présidence ukrainienne a annoncé vendredi qu'"une opération destinée à sortir les civils" - présents aux côtés de militaires - de l'immense aciérie d'Azovstal, où des centaines d'Ukrainiens dont des dizaines d'enfants sont retranchés, était "envisagée pour aujourd'hui".
Jeudi, la coordinatrice des Nations unies en Ukraine, Osnat Lubrani, avait dit partir dans le sud préparer une tentative d'évacuation de cette ville, M. Guterres assurant que l'ONU faisait "tout son possible" pour en extraire les civils pris dans "l'apocalypse".
Le secrétaire général s'était rendu jeudi à Boutcha et dans d'autres proches de Kiev lieux théâtres d'exactions imputées par l'Ukraine aux forces russes et avait exhorté Moscou à "coopérer" avec l'enquête de la Cour pénale internationale sur de possibles crimes de guerre.
Il s'était entretenu avec M. Zelensky, regrettant que le Conseil de sécurité n'ait pas réussi à empêcher et arrêter la guerre déclenchée le 24 février par Moscou.
Quelques heures auparavant, Joe Biden avait réitéré le soutien de son pays à l'Ukraine face "aux atrocités et à l'agression" et demandé une rallonge de 33 milliards de dollars au Congrès. Les Etats-Unis "n'attaquent pas" la Russie mais "aident l'Ukraine à se défendre", avait assuré le président américain.
Dix soldats russes ont été mis en examen pour des crimes de guerre présumés à Boutcha, ont révélé jeudi les services de la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova.
C'est la première mesure de ce type prise depuis que les corps de 20 personnes portant des vêtements civils ont été découverts le 2 avril par l'AFP gisant dans une rue de cette localité, suscitant une condamnation et un émoi à travers le monde.
Les Ukrainiens ont accusé les Russes de crimes de guerre, mais Moscou a démenti toute responsabilité et parlé de cadavres "mis en scène" par les Ukrainiens.
"Plus de 8.000 cas" présumés de crimes de guerre ont été identifiés par les enquêteurs ukrainiens, a également affirmé la procureure.
Reprise des exportations de céréales ukrainiennes
Parallèlement, les opérations militaires se poursuivent, surtout dans l'est et le sud de l'Ukraine.
"L'ennemi intensifie son offensive. Les occupants effectuent des frappes pratiquement dans toutes les directions", avec une activité particulièrement intense dans les régions de Kharkiv (nord-est) et dans le Donbass (est), a souligné l'état-major ukrainien jeudi. Selon lui, l'armée russe tente d'empêcher le transfert de forces ukrainiennes du nord vers l'est.
Côté russe, le gouverneur de la région de Koursk, frontalière de l'Ukraine, Roman Starovoït, a fait état vendredi sur Telegram d'une nouvelle attaque au mortier en provenance du territoire ukrainien, sur un poste de contrôle du village de Kroupets.
Depuis le 24 février, 3.033.000 personnes fuyant le conflit en Ukraine sont entrées en Pologne, ont déclaré vendredi les garde-frontières polonais. Parallèlement, 924.000 personnes ont traversé la frontière polono-ukrainienne en sens inverse.
Plus de 5,4 millions d'Ukrainiens ont quitté leur pays depuis le début de l'invasion russe, dont 57.000 ces dernières 24 heures, ont noté les Nations unies.
Par ailleurs, environ 8.000 soldats britanniques participeront cet été selon Londres à des manoeuvres en Europe de l'Est aux côtés de militaires de l'Otan, pour une "démonstration de solidarité et de force". Des dizaines de chars et 120 autres véhicules de combat blindés seront déployés de la Finlande à la Macédoine du Nord dans le cadre de ces exercices prévus de longue date et renforcés depuis l'offensive russe en Ukraine.
Une organisation à but non lucratif ayant son siège au Royaume-Uni, Presidium Network, a de son côté annoncé vendredi que deux volontaires humanitaires britanniques avaient été capturés lundi à un point de contrôle par les forces russes.
Les présidents Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine sont par ailleurs invités au sommet du G20 prévu pour novembre en Indonésie, a pour sa part déclaré le chef de l'Etat indonésien Joko Widodo, suggérant qu'un compromis avait été trouvé à la suite des pressions des Occidentaux pour exclure la Russie du groupe depuis le début de son invasion de l'Ukraine.
La Norvège va quant à elle emboîter le pas à l'Union européenne, dont elle n'est pas membre, en fermant à son tour ses ports aux bateaux russes, à l'exception des chalutiers, tandis qu'un premier navire chargé de maïs en provenance d'Ukraine a quitté vendredi le port roumain de Constanta, sur la mer Noire, marquant la reprise des exportations de céréales par ce pays.
"Les forces russes ont détruit, avec des armes de haute précision de longue portée, les ateliers de l'entreprise spatiale Artiom" dans la capitale ukrainienne, ainsi que, dans d'autres frappes, "trois centrales électriques situées près de noeuds ferroviaires", notamment à Fastov dans la région de Kiev, a déclaré devant la presse le ministère russe de la Défense.
Ce premier bombardement de la capitale depuis la mi-avril a fait au moins un mort, Vira Ghyrytch, une journaliste ukrainienne de Radio Liberty, un média financé par les Etats-Unis, dont le corps a été retrouvé vendredi dans les décombres de son immeuble.
Il s'est produit au moment où le chef des Nations unies, qui effectuait mercredi et jeudi son premier déplacement en Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février, se trouvait à Kiev.
M. Guterres est "choqué" mais "en sécurité", avait peu après souligné un porte-parole de l'ONU.
L'Allemagne et la France ont vivement condamné vendredi ces frappes.
"Cela révèle une fois de plus aux yeux de la communauté internationale que (Vladimir) Poutine et son régime n'ont aucun respect pour le droit international", a réagi le gouvernement allemand.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a pour sa part assuré de sa "pleine solidarité" le peuple ukrainien ainsi que M. Guterres et le Premier ministre bulgare Kiril Petkov "qui se trouvaient à proximité" des frappes.
"Cela en dit long sur la véritable attitude de la Russie envers les institutions internationales, sur les efforts des dirigeants russes pour humilier l'ONU et tout ce que l'organisation représente", avait commenté la veille le chef de l'Etat ukrainien Volodymyr Zelensky.
"Sortir les civils" de Marioupol
Concernant Marioupol, une cité portuaire du sud-est dévastée par les combats et désormais contrôlée par les forces russes, la présidence ukrainienne a annoncé vendredi qu'"une opération destinée à sortir les civils" - présents aux côtés de militaires - de l'immense aciérie d'Azovstal, où des centaines d'Ukrainiens dont des dizaines d'enfants sont retranchés, était "envisagée pour aujourd'hui".
Jeudi, la coordinatrice des Nations unies en Ukraine, Osnat Lubrani, avait dit partir dans le sud préparer une tentative d'évacuation de cette ville, M. Guterres assurant que l'ONU faisait "tout son possible" pour en extraire les civils pris dans "l'apocalypse".
Le secrétaire général s'était rendu jeudi à Boutcha et dans d'autres proches de Kiev lieux théâtres d'exactions imputées par l'Ukraine aux forces russes et avait exhorté Moscou à "coopérer" avec l'enquête de la Cour pénale internationale sur de possibles crimes de guerre.
Il s'était entretenu avec M. Zelensky, regrettant que le Conseil de sécurité n'ait pas réussi à empêcher et arrêter la guerre déclenchée le 24 février par Moscou.
Quelques heures auparavant, Joe Biden avait réitéré le soutien de son pays à l'Ukraine face "aux atrocités et à l'agression" et demandé une rallonge de 33 milliards de dollars au Congrès. Les Etats-Unis "n'attaquent pas" la Russie mais "aident l'Ukraine à se défendre", avait assuré le président américain.
Dix soldats russes ont été mis en examen pour des crimes de guerre présumés à Boutcha, ont révélé jeudi les services de la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova.
C'est la première mesure de ce type prise depuis que les corps de 20 personnes portant des vêtements civils ont été découverts le 2 avril par l'AFP gisant dans une rue de cette localité, suscitant une condamnation et un émoi à travers le monde.
Les Ukrainiens ont accusé les Russes de crimes de guerre, mais Moscou a démenti toute responsabilité et parlé de cadavres "mis en scène" par les Ukrainiens.
"Plus de 8.000 cas" présumés de crimes de guerre ont été identifiés par les enquêteurs ukrainiens, a également affirmé la procureure.
Reprise des exportations de céréales ukrainiennes
Parallèlement, les opérations militaires se poursuivent, surtout dans l'est et le sud de l'Ukraine.
"L'ennemi intensifie son offensive. Les occupants effectuent des frappes pratiquement dans toutes les directions", avec une activité particulièrement intense dans les régions de Kharkiv (nord-est) et dans le Donbass (est), a souligné l'état-major ukrainien jeudi. Selon lui, l'armée russe tente d'empêcher le transfert de forces ukrainiennes du nord vers l'est.
Côté russe, le gouverneur de la région de Koursk, frontalière de l'Ukraine, Roman Starovoït, a fait état vendredi sur Telegram d'une nouvelle attaque au mortier en provenance du territoire ukrainien, sur un poste de contrôle du village de Kroupets.
Depuis le 24 février, 3.033.000 personnes fuyant le conflit en Ukraine sont entrées en Pologne, ont déclaré vendredi les garde-frontières polonais. Parallèlement, 924.000 personnes ont traversé la frontière polono-ukrainienne en sens inverse.
Plus de 5,4 millions d'Ukrainiens ont quitté leur pays depuis le début de l'invasion russe, dont 57.000 ces dernières 24 heures, ont noté les Nations unies.
Par ailleurs, environ 8.000 soldats britanniques participeront cet été selon Londres à des manoeuvres en Europe de l'Est aux côtés de militaires de l'Otan, pour une "démonstration de solidarité et de force". Des dizaines de chars et 120 autres véhicules de combat blindés seront déployés de la Finlande à la Macédoine du Nord dans le cadre de ces exercices prévus de longue date et renforcés depuis l'offensive russe en Ukraine.
Une organisation à but non lucratif ayant son siège au Royaume-Uni, Presidium Network, a de son côté annoncé vendredi que deux volontaires humanitaires britanniques avaient été capturés lundi à un point de contrôle par les forces russes.
Les présidents Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine sont par ailleurs invités au sommet du G20 prévu pour novembre en Indonésie, a pour sa part déclaré le chef de l'Etat indonésien Joko Widodo, suggérant qu'un compromis avait été trouvé à la suite des pressions des Occidentaux pour exclure la Russie du groupe depuis le début de son invasion de l'Ukraine.
La Norvège va quant à elle emboîter le pas à l'Union européenne, dont elle n'est pas membre, en fermant à son tour ses ports aux bateaux russes, à l'exception des chalutiers, tandis qu'un premier navire chargé de maïs en provenance d'Ukraine a quitté vendredi le port roumain de Constanta, sur la mer Noire, marquant la reprise des exportations de céréales par ce pays.