Ua Pou et Ua Huka privées de Twin-Otter du 24 août au 1er septembre


Le F-OIQF doit partir en maintenance le 24 août. Crédit Air Archipels.
Papeete, le 17 août 2018 - La compagnie Air Archipels vient d'annoncer la suspension de sa desserte inter-Marquises du 24 août au 1er septembre, en raison de l'indisponibilité de ses deux Twin Otter, seuls appareils capables d'atterrir sur des pistes aussi courtes. Le premier avion fait actuellement l'objet d'une réparation et le second doit procéder à sa visite de maintenance du 24 au 1er septembre. Un concours de circonstances qui tombe mal quelques jours seulement après la remise en circulation des rotations déjà suspendues du 7 au 15 août.

"C'est un malheureux concours de circonstances mais la sécurité des passagers prime avant tout", explique le directeur d'Air Archipels, Franck Laumonier à propos de la suspension des rotations entre les deux îles de Ua Pou et Ua Huka, vers Nuku Hiva et Hiva Oa aux Marquises du 24 août au 1er septembre prochains.
Et effectivement, après avoir étudié la situation au plus près, le directeur d'Air Archipels déplore ne pas avoir d'autres choix que celui de suspendre pendant une semaine les vols inter-Marquises. "Il n'y a malheureusement aucune autre solution, car nos deux appareils qui effectuent les rotations sont indisponibles et seuls les Twin Otters sont capables de se poser sur des pistes d'atterrissage aussi courtes. Nous ne pouvons pas envoyer d'autres avions", précise Frank Laumonier, dont la compagnie exploite les deux Twin Otter, le F-OIQF, propriété du Territoire de la Polynésie Française et le F-OIQP, appartenant au groupe Air Tahiti.

DES REPARATIONS DE CHAUDRONNERIE ESTIMEES A 3 A 4 SEMAINES

Le F-OIQP, appartient au groupe Air Tahiti. Crédit Air Archipels
Comme toute compagnie aérienne, Air Archipels est soumise aux réglementations en vigueur en matière de sécurité aérienne. Du fait de son isolement géographique, Air Archipels a reçu une agrémentation pour disposer de son propre centre de maintenance afin d'entretenir sa flotte composée de deux Twin Otter et trois Beechcraft. Les deux Twin Otter ont à l'heure actuelle 30 000 à 40 000 heures de vols, "s'ils sont bien entretenus, ils sont à peu près à la moitié de leur vie", détaille Frank Laumonier
La compagnie dispose d’une base d’entretien sur Tahiti et d’un site d’entretien sur l’île d’Hiva Oa.
Conformément au programme d’entretien, le premier Twin-Otter F-OIQP est donc entré en maintenance fin juillet à Tahiti, c'est alors qu'un point de corrosion a été décelé par les techniciens d’Air Archipels. Assez complexes, "les réparations de chaudronnerie sont estimées à 3 à 4 semaines, en fonction des résultats de l’étude commandée au constructeur Viking", exprime Franck Laumonier.
Quant au second Twin-Otter F-OIQF, il doit à son tour dans le cadre du cycle d’entretien régulier de la flotte, partir en visite de maintenance le 24 août jusqu'au 1er septembre. L'avion avait déjà subi des problèmes techniques détectés le 6 août dernier à Atuona qui avaient entrainé son immobilité pendant une dizaine de jours engendrant des difficultés pour les populations en cette période de rentrée scolaire. "Nous avons tout fait pour réparer l'avion le plus rapidement possible en remplaçant le moteur avec un moteur "spare". Nous avons même configuré un ATR d'Air Tahiti en cargo pour l’envoi du moteur à Atuona. Après toutes les vérifications d’usage, le F-OIQF avait été remis en ligne le mercredi 15 août", précise Vairani Tetaria, directrice commercial et Marketing d'Air Tahiti.
Mais le sens du vent semble ne pas être du côté de la compagnie en cet hiver austral.
Selon air Archipels, cette nouvelle interruption des rotations impacterait environ 250 personnes.

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La piste d'atterrissage de Ua Pou est réputée pour être très difficile.
Joseph Kaiha, tāvana de Ua Pou
"Le vrai problème est qu'il n'y a que deux Twin Otter en Polynésie"


"Je n'étais pas au courant que la desserte allait être de nouveau arrêtée. Je peux comprendre les raisons de sécurité qui entraînent la suspension des rotations, si l'un des Twin Otter doit être réparé et l'autre en maintenance, c'est comme ça.
Seulement, le vrai problème est qu'il n'y a que deux Twin Otter en Polynésie. Il faudrait un nouveau Twin Otter, car c'est l'appareil le mieux adapté à notre météo et à notre environnement si particulier.
Sinon autre option, il faudrait voir s'il est possible de rallonger notre piste d'atterrissage de 100 ou 200 mètres pour faire venir un autre avion comme un ATR 600 ?
En 2012, il y avait eu un projet pour que les liaisons inter-Marquises se fassent en hélico avec Tahiti Hélicoptère, mais les politiques n'ont pas retenu cette option de prendre un nouvel opérateur et d'ouvrir à la concurrence.
En attendant que les rotations reprennent, il faudrait prévoir un lien entre Ua Pou et Nuku Hiva pour le transit, le courrier, etc., car actuellement on doit se débrouiller vraiment tout seuls.
Enfin, heureusement il nous reste nos bénitiers et nos poti marara, on s'est habitués à nos vies dans nos îles, on est un peuple éloigné de Tahiti. On s'adapte aux situations, après ce serait bien si parfois les situations pouvaient parfois être un peu anticipées pour prévoir l'avenir… "

Air Archipels, centre agréé de maintenance
Du fait de son isolement géographique, Air Archipels dispose de son propre centre de maintenance pour l’entretien de sa flotte de 2 Twin Otter et 3 Beechcraft. Elle dispose d’une base d’entretien sur Tahiti et d’un site d’entretien sur l’île d’Hiva Oa.
L’entretien de la flotte est régi par des procédures très strictes émanant de chaque constructeur d’avion, des équipementiers (les industriels qui fournissent les équipements de bord) et des autorités de tutelle comme l’Aviation Civile.
Air Archipels bénéficie d’agréments délivrés par les autorités qui lui permettent d’assurer elle-même les opérations de maintenance et les visites pour son propre compte, mais également pour celui d’autres opérateurs ou des clients privés qui exploitent des avions en Polynésie Française.
Pour bénéficier de ces agréments, la compagnie est régulièrement auditée sur ses opérations de maintenance et sur la compétence de ses personnels en la matière.


OSAC (Organisme pour la Sécurité de l'Aviation Civile)
Organisme de contrôle technique de l’aviation civile pour le compte de la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) ou en sous-traitance de celle-ci lorsqu'elle intervient pour l’Agence Européenne pour la Sécurité Aérienne (AESA – EASA en anglais). Depuis septembre 2010, en remplacement du GESAC.


SEAC (Service d'État de l'Aviation Civile) – SEAC.PF (en Polynésie Française)
Le SEAC.PF est placé sous la double tutelle du haut-commissaire et de la Direction Générale de l'Aviation Civile. Il est chargé de gérer l’ensemble des activités liées à la police et à la sécurité concernant l’aviation civile en Polynésie française. Le SEAC s’assure du respect de la réglementation par les exploitants aériens et délivre les certifications correspondantes. Le SEAC délivre notamment le CTA (Certificat de Transporteur Aérien) qui est le permis voler.


Rédigé par Pauline Stasi le Vendredi 17 Aout 2018 à 16:07 | Lu 3180 fois