Washington, Etats-Unis | AFP | vendredi 12/04/2018 - Le futur secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a tenté jeudi, lors de son audition par le Congrès, de se défaire de son étiquette de "faucon" en promettant d'être ferme mais pas va-t-en-guerre, notamment sur l'Iran et la Corée du Nord.
"La guerre est toujours et doit toujours être en dernier ressort", a lancé le directeur de la CIA devant la commission des Affaires étrangères du Sénat, appelée à confirmer ou non sa nomination par Donald Trump à la tête de la diplomatie américaine.
Cet ex-militaire de 54 ans a assuré qu'il n'était ni le "faucon" ni le "va-t-en-guerre" souvent dépeint dans la presse.
Mike Pompeo doit remplacer Rex Tillerson, limogé en mars et souvent vu comme plus modéré que le président américain en politique étrangère. Sa nomination, avec celle de John Bolton comme conseiller à la sécurité nationale, a été jugée emblématique d'un durcissement de l'administration américaine.
Dans un communiqué jeudi soir, M. Bolton a tressé des louanges à son "bon ami" M. Pompeo. "Nous avons besoin de lui comme secrétaire d'Etat pour soutenir le président alors que nous sommes aux prises avec les questions de politique étrangère les plus difficiles de notre époque", a-t-il déclaré.
S'il est confirmé par les sénateurs --un obstacle que cet ex-élu républicain du Kansas devrait franchir--, le chef espion qui a su gagner la confiance du président va se retrouver face à une série d'échéances délicates.
Sur la plus brûlante d'entre elles, il a estimé à plusieurs reprises que Donald Trump avait bien l'autorité légale nécessaire pour décider, si nécessaire, de frappes contre le régime de Damas en riposte à une attaque chimique présumée.
- "Coups de tête" -
Mais outre cette crise qui rend de plus en plus dangereuse la confrontation avec la Russie, le président américain doit décider d'ici mi-mai s'il "déchire" l'accord sur le nucléaire iranien de 2015, puis rencontrer d'ici début juin le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un pour un sommet historique dont Washington espère qu'il ouvre la voie à une "dénucléarisation" de Pyongyang.
L'opposition démocrate a d'ailleurs questionné Mike Pompeo sur la politique étrangère de Donald Trump, "guidée par les coups de tête et pas par une stratégie" et "qui a laissé l'Amérique isolée et seule", selon le sénateur Robert Menendez. Le républicain Bob Corker, président de la commission, l'a aussi appelé à encadrer le président.
Et sur les principaux dossiers qui l'attendent, le futur secrétaire d'Etat s'est voulu rassurant.
Sa "première priorité" sera de "débarrasser le monde d'une Corée du Nord nucléaire" en continuant la "campagne de pression" et de sanctions, a-t-il dit, assurant s'être préparé au sommet Kim-Trump pour "ne pas répéter les erreurs du passé".
Mais il a concédé que le passé n'incitait pas à l'optimisme, confirmant que l'option militaire devait être prête en cas d'échec des négociations.
"Je n'ai jamais été partisan d'un changement de régime" à Pyongyang, a-t-il insisté. Pas plus qu'à Téhéran.
Ce critique de l'accord conclu par l'administration démocrate de Barack Obama pour éviter que l'Iran se dote de la bombe atomique a aussi affiché une approche très diplomatique sur cet autre dossier prioritaire.
- "Efforts diplomatiques" -
"Je veux améliorer cet accord", a-t-il affirmé.
Donald Trump a donné aux signataires européens du texte (France, Royaume-Uni et Allemagne) jusqu'au 12 mai pour le durcir. Faute de quoi, il menace de le "déchirer" et de rétablir les sanctions contre Téhéran.
"S'il s'avère qu'il n'y a aucune chance de l'améliorer, je recommanderai au président de faire de notre mieux avec nos alliés pour trouver un meilleur résultat et un meilleur accord", a-t-il dit, refusant de plaider pour un retrait américain. "Il n'y a pas, que je sache, de signes indiquant qu'en cas de fin de l'accord les Iraniens se précipiteraient pour créer une arme nucléaire."
Mike Pompeo qui, à la tête de la CIA, a évoqué une possible nouvelle cyberattaque russe sur les élections législatives de novembre aux Etats-Unis, après l'ingérence dans la présidentielle de 2016 dénoncée par le renseignement américain, a estimé que Vladimir Poutine n'avait "pas encore suffisamment reçu le message" de fermeté de Washington. "La politique modérée" à l'égard de Moscou, "c'est fini", a-t-il promis.
Quant à la Chine, il a souhaité un partenariat "plus fructueux" alors que plane le spectre d'une guerre commerciale.
Mike Pompeo a enfin vanté les mérites des diplomates américains, là où Rex Tillerson était souvent accusé de manquer de considération à leur égard. Il a aussi dû se défendre de toute attitude discriminatoire face aux élus qui le plaçaient face à ses déclarations controversées sur les musulmans ou les homosexuels.
"Le Pompeo que j'ai entendu aujourd'hui est bien différent du Pompeo du passé", a ironisé à la fin de cette audition de près de cinq heures le démocrate Menendez. "Pour lequel suis-je appelé à voter?"
La date du vote des sénateurs n'a pas été fixée.
"La guerre est toujours et doit toujours être en dernier ressort", a lancé le directeur de la CIA devant la commission des Affaires étrangères du Sénat, appelée à confirmer ou non sa nomination par Donald Trump à la tête de la diplomatie américaine.
Cet ex-militaire de 54 ans a assuré qu'il n'était ni le "faucon" ni le "va-t-en-guerre" souvent dépeint dans la presse.
Mike Pompeo doit remplacer Rex Tillerson, limogé en mars et souvent vu comme plus modéré que le président américain en politique étrangère. Sa nomination, avec celle de John Bolton comme conseiller à la sécurité nationale, a été jugée emblématique d'un durcissement de l'administration américaine.
Dans un communiqué jeudi soir, M. Bolton a tressé des louanges à son "bon ami" M. Pompeo. "Nous avons besoin de lui comme secrétaire d'Etat pour soutenir le président alors que nous sommes aux prises avec les questions de politique étrangère les plus difficiles de notre époque", a-t-il déclaré.
S'il est confirmé par les sénateurs --un obstacle que cet ex-élu républicain du Kansas devrait franchir--, le chef espion qui a su gagner la confiance du président va se retrouver face à une série d'échéances délicates.
Sur la plus brûlante d'entre elles, il a estimé à plusieurs reprises que Donald Trump avait bien l'autorité légale nécessaire pour décider, si nécessaire, de frappes contre le régime de Damas en riposte à une attaque chimique présumée.
- "Coups de tête" -
Mais outre cette crise qui rend de plus en plus dangereuse la confrontation avec la Russie, le président américain doit décider d'ici mi-mai s'il "déchire" l'accord sur le nucléaire iranien de 2015, puis rencontrer d'ici début juin le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un pour un sommet historique dont Washington espère qu'il ouvre la voie à une "dénucléarisation" de Pyongyang.
L'opposition démocrate a d'ailleurs questionné Mike Pompeo sur la politique étrangère de Donald Trump, "guidée par les coups de tête et pas par une stratégie" et "qui a laissé l'Amérique isolée et seule", selon le sénateur Robert Menendez. Le républicain Bob Corker, président de la commission, l'a aussi appelé à encadrer le président.
Et sur les principaux dossiers qui l'attendent, le futur secrétaire d'Etat s'est voulu rassurant.
Sa "première priorité" sera de "débarrasser le monde d'une Corée du Nord nucléaire" en continuant la "campagne de pression" et de sanctions, a-t-il dit, assurant s'être préparé au sommet Kim-Trump pour "ne pas répéter les erreurs du passé".
Mais il a concédé que le passé n'incitait pas à l'optimisme, confirmant que l'option militaire devait être prête en cas d'échec des négociations.
"Je n'ai jamais été partisan d'un changement de régime" à Pyongyang, a-t-il insisté. Pas plus qu'à Téhéran.
Ce critique de l'accord conclu par l'administration démocrate de Barack Obama pour éviter que l'Iran se dote de la bombe atomique a aussi affiché une approche très diplomatique sur cet autre dossier prioritaire.
- "Efforts diplomatiques" -
"Je veux améliorer cet accord", a-t-il affirmé.
Donald Trump a donné aux signataires européens du texte (France, Royaume-Uni et Allemagne) jusqu'au 12 mai pour le durcir. Faute de quoi, il menace de le "déchirer" et de rétablir les sanctions contre Téhéran.
"S'il s'avère qu'il n'y a aucune chance de l'améliorer, je recommanderai au président de faire de notre mieux avec nos alliés pour trouver un meilleur résultat et un meilleur accord", a-t-il dit, refusant de plaider pour un retrait américain. "Il n'y a pas, que je sache, de signes indiquant qu'en cas de fin de l'accord les Iraniens se précipiteraient pour créer une arme nucléaire."
Mike Pompeo qui, à la tête de la CIA, a évoqué une possible nouvelle cyberattaque russe sur les élections législatives de novembre aux Etats-Unis, après l'ingérence dans la présidentielle de 2016 dénoncée par le renseignement américain, a estimé que Vladimir Poutine n'avait "pas encore suffisamment reçu le message" de fermeté de Washington. "La politique modérée" à l'égard de Moscou, "c'est fini", a-t-il promis.
Quant à la Chine, il a souhaité un partenariat "plus fructueux" alors que plane le spectre d'une guerre commerciale.
Mike Pompeo a enfin vanté les mérites des diplomates américains, là où Rex Tillerson était souvent accusé de manquer de considération à leur égard. Il a aussi dû se défendre de toute attitude discriminatoire face aux élus qui le plaçaient face à ses déclarations controversées sur les musulmans ou les homosexuels.
"Le Pompeo que j'ai entendu aujourd'hui est bien différent du Pompeo du passé", a ironisé à la fin de cette audition de près de cinq heures le démocrate Menendez. "Pour lequel suis-je appelé à voter?"
La date du vote des sénateurs n'a pas été fixée.