USA: la surmortalité des grands dauphins de l'Atlantique due à un virus


WASHINGTON, 27 août 2013 (AFP) - La forte mortalité qui frappe les grands dauphins le long de la côte Atlantique des Etats-Unis depuis juillet est due à un virus proche de celui de la rougeole chez les humains, ont indiqué mardi les autorités américaines.

"Désormais nous considérons qu'il s'agit d'une épidémie de morbillivirus", a déclaré Teri Rowles du service des pêches de l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA) lors d'une conférence de presse téléphonique.

"Jusqu'à aujourd'hui, près de 100% (32 sur 33) des dauphins morts analysés sont suspectés d'avoir été infectés ou ont été formellement considérés comme infectés par cet agent pathogène", a-t-elle précisé.

Depuis le 1er juillet, 333 grands dauphins ont été retrouvés morts le long des côtes des Etats de New York à la Caroline du Nord, soit neuf fois plus que l'année dernière. Le plus grand nombre a été enregistré sur les plages de Virginie.

Il s'agit de la plus forte mortalité de ces grands dauphins sur la côte atlantique américaine depuis 1987-1988, quand un morbillivirus avait tué 740 de ces cétacés.

Mais cette dernière épizootie, qui va probablement se répandre dans le sud et se prolonger jusqu'au printemps 2014, pourrait provoquer une plus grande mortalité que celle de 1987-1988, selon Teri Rowles. Ce virus avait également provoqué une forte mortalité des dauphins dans le Golfe du Mexique en 1992 et 1994.

L'infection par ce virus est souvent mortelle. Elle touche les poumons de ces animaux, provoquant une pneumonie, ainsi que le cerveau, où elle entraîne des lésions. Ce morbillivirus se transmet le plus souvent par contact entre les dauphins.

"La principale hypothèse dans cette épizootie de morbillivirus, c'est qu'une partie des populations de grands dauphins n'a pas de réponse immunitaire suffisante pour lutter contre ce virus", a dit Stephanie Venn-Watson, de la National Marine Mammal Foundation, lors de cette même conférence de presse.

Il existe quatre population distinctes de ces cétacés le long de la côte américaine de l'Atlantique dont environ 22.000 vivent dans la zone côtière et plus de 80.000 en eau profonde, a précisé Lance Garrison de la NOAA, soulignant la difficulté à déterminer quels groupes sont affectés.

Selon le virologue Jerry Saliki de l'Université de Géorgie (sud-est), "rien n'indique que ce virus peut se transmettre aux humains".

"Dans de nombreuses parties du monde en Afrique et en Asie, les humains ont été en contact avec différents morbillivirus chez des animaux et il n'y a jamais eu une indication de transmission", a-t-il précisé.

Rédigé par () le Mardi 27 Aout 2013 à 09:12 | Lu 799 fois