SUVA, mercredi 11 mai 2011 (Flash d'Océanie) – Les autorités des iles Fidji ont déclaré mercredi un état d’urgence sanitaire dans au moins une province, celle de Bua (flanc Ouest de l’île de Vanua Levu, Nord) de cet archipel, en raison d’une épidémie persistance de typhoïde dans cette région.
En vertu de cette déclaration, toute réunion publique est interdite dans cette région pour une durée initiale de deux semaines, a indiqué Peni Namotu, porte-parole du ministère de la santé, qui invoque une décision de santé publique.
Selon les dernières statistiques disponibles et communiquées, le bilan de cette épidémie depuis janvier 2011 est de 149 personnes contaminées avec comme classe d’âge la plus touchée celle des 10-29 ans.
Depuis le début 2011, cette épidémie n’avait pas régressé.
Mi-février, plusieurs villages situés au centre de l’île principale de Viti Levu avaient été de fait placés en quarantaine, mais aussi sous couvre-feu, afin de contenir toute propagation.
Ces mesures exceptionnelles concernaient au moins quatre village de cette zone du centre-est de Viti Levu : Nasava, Narokorokoyawa, Korovou et Sawanikula.
Dans la pratique, les populations concernées avaient reçu pour consigne de ne pas se déplacer.
Une des raisons invoquées pour justifier cette mesure était alors la présence d’une équipe de médecins, qui tentait alors d’établir une répartition géographique pour la bonne centaine de cas recensés.
Dans le cadre de cette première vague de réponse, les équipes, composées de médecins et d’épidémiologistes, avait aussi organisé l’épandage de pesticides dans les lieux considérés comme sensibles, comme les toilettes et systèmes de rejet des eaux usées.
Déjà, les autorités sanitaires rappelaient les recommandations d’hygiène élémentaire, comme se laver les mains systématiquement après un passage aux toilettes, avant et après les repas et faire systématiquement bouillir l’eau avant de la consommer.
L’influence de Vania à Fidji
Mi-janvier 2011, après le passage du cyclone Vania non loin de Fidji, l’archipel avait une nouvelle fois été touché par des pluies torrentielles qui avaient provoqué de nouvelles inondations conséquentes, notamment dans ces régions de Viti Levu, où routes et ponts avaient été coupés en plusieurs endroits.
Le ministère de la santé déclarait depuis craindre une recrudescence de maladies liées aux eaux stagnantes, comme la typhoïde, la dysenterie, ou encore la leptospirose ou la dengue (fièvre hémorragique transmise par les moustiques).
« Nous demandons aux parent de surveiller leurs enfants et de ne pas les laisser se baigner dans des points d’eau potentiellement contaminées », précisait alors un porte-parole du ministère de la santé.
La typhoïde sévit à Fidji à intervalles réguliers.
Fin septembre 2010, le ministère fidjien de la santé estimait à environ quatre cent le nombre de cas connus de cette maladie pour laquelle un état d’urgence sanitaire avait été déclaré en mai 2010 dans la province de Navosa (Centre-ouest de l’île principale de Viti Levu).
Cette estimation vient en regard d’un peu plus de deux cent cas, soit la moitié, recensés en 2009 à la même période.
Toutefois, l’une des raisons de cette hausse du nombre de cas pourrait être paradoxale : à la suite d’un début d’épidémie en 2010, les systèmes de surveillance ont été renforcés de manière significative, faisant ainsi ressortir plus de cas.
Mais les autorités sanitaires continuaient néanmoins à penser que l’une des causes principales de la propagation du virus demeure liée à des problèmes d’hygiène publique, de la qualité de l’eau et des systèmes de distribution.
Courant août 2010, le ministère de la santé a mené une vaste opération de vaccination dans les principaux foyers de l’épidémie, dont les symptômes sont notamment des diarrhées et de fortes fièvres.
Cette campagne, qualifiée de première en son genre à Fidji, a notamment été menée grâce à des fonds du gouvernement australien (une enveloppe d’urgence d’un million de ses dollars) et une aide technique de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et du Fonds Mondial des Nations-Unies pour l’Enfance (UNICEF), dont les sièges régionaux se trouvent aussi à Suva, ont ces derniers mois déployé des moyens en matériel (analyse d’échantillons) et en experts mis à disposition du ministère de la santé.
L’objectif affiché est de parvenir à vacciner soixante dix mille personnes.
Depuis le mois de mai 2010, les autorités sanitaires ont envoyé dans les zones les plus touchées des équipes afin de vérifier l’étendue de l’épidémie qui aurait fait au moins cinq morts.
Dès avant le cyclone Tomas, qui a frappé Fidji mi-mars 2010, une épidémie de typhoïde inquiétait les autorités locales, avec l’apparition de 114 cas confirmés en l’espace de moins de deux semaines, principalement dans la partie Centre-est de l’île principale de Viti Levu.
La priorité, depuis, a été de contenir cette épidémie, qui a pu être revigorée par la présence de zones d’eau stagnante causées par les inondations post-cyclone.
Ces conditions particulièrement humides favorisent aussi le développement potentiel d’autres maladies transmises ou favorisées par l’eau, comme la dysenterie, la dengue ou la leptospirose.
Ainsi dans le Nord de l’État australien du Queensland, une quinzaine de cas de dengue a été recensée depuis le passage destructeur du cyclone Yasi, qui avait été précédé des pires inondations dans cette région depuis des décennies.
En Papouasie-Nouvelle-Guinée, la typhoïde a aussi connu une recrudescence depuis l’an dernier, en mode combiné avec d’autres maladies comme la malaria, la dengue, la leptospirose (maladie transmise notamment par les déjections animales présentes dans l’eau), ou encore le choléra.
Là encore, les causes principales identifiées sont à la fois les énormes précipitations dans certaines régions du pays, ainsi que de non moins énormes carences en matière d’hygiène élémentaire.
Leptospirose : le bilan s’alourdit
Par ailleurs, ces derniers jours également, une autre épidémie, de leptospirose, inquiétait sérieusement les autorités sanitaires : le bilan mortel s’est alourdi au courant de la semaine dernière, passant de quatre à sept morts, et près d’une cinquantaine de cas connus, selon les derniers chiffres communiqué par le ministère de la santé.
Ces chiffres, qui concernent le cumul des cas dépistés, y compris les mortels, depuis le début 2011, font toujours craindre aux autorités fidjiennes une épidémie de plus grande ampleur.
Toutes les victimes ont succombé du fait de complications de la maladie alors qu’elles avaient tardé à consulter et avaient été hospitalisées à un stade déjà avancé de l’évolution.
Une grande majorité des cas est localisée à Lautoka (Ouest de l’île principale de Viti Levu) et dans ses environs.
Cette région, située dans une cuvette, est particulièrement touchée lors des fortes pluies qui s’abattent fréquemment (et notamment ces dernières semaines), provoquant des inondations et l’apparition de superficies importantes d’eaux stagnantes.
Une bonne cinquantaine d’autres cas est aussi signalée, précise Peni Namotu, porte-parole du ministère de la santé.
Le nombre de cas non mortels signalés en 2010 avait été de trente cinq.
Le ministère fidjien de la santé a une nouvelle fois exhorté les personnes souffrant de symptômes pouvant ressembler de près ou de loin à la leptospirose à consulter un médecin de toute urgence et sans attendre.
À titre préventif, le porte-parole a aussi rappelé les consignes d’usage concernant cette maladie : ne pas marcher pieds nus dans des zones réputées infectées et en particulier des points d’eau, porter des gants et des bottes en caoutchouc, se laver les mains fréquemment.
La précédente situation réputée préoccupante à Fidji concernant cette maladie remonte à 2006 : les autorités sanitaires fidjiennes avaient alors mis en garde la population contre une recrudescence notable du nombre de cas de leptospirose signalés et qui avaient alors fait plusieurs victimes, en particulier dans la partie Nord de l’archipel.
Les conseils sont tout particulièrement dirigés vers les personnes travaillant en milieu agricole et vivant à proximité de terrains marécageux, zones inondées ou autre eaux stagnantes.
Entre 2002 et 2006, quelque 283 cas de leptospirose ont été signalés à travers l’archipel.
Entre 2000 et 2002, une cinquantaine de personnes en sont mortes, faute d’avoir été traitées à temps.
La leptospirose a pour origine une infection des voies rénales.
Elle est essentiellement transmise par contact avec les urines ou la contamination de points d'eau par les urines d'animaux sauvages ou domestiques, tels que les ovins, bovins et porcins ou encore les chiens, les chats, les rats et les mangoustes (prédateurs naturels du rats et du serpent, importées à Fidji au 19ème siècle pour protéger les plantations de canne à sucre).
Parmi les symptômes les plus courants de cette maladie: la fièvre, des maux de tête, des vomissements, frissons et sueurs froides, un état pouvant être diagnostiqué à tort par une grippe, des douleurs musculaires aiguës dans les membres inférieurs et des picotements aux yeux.
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En vertu de cette déclaration, toute réunion publique est interdite dans cette région pour une durée initiale de deux semaines, a indiqué Peni Namotu, porte-parole du ministère de la santé, qui invoque une décision de santé publique.
Selon les dernières statistiques disponibles et communiquées, le bilan de cette épidémie depuis janvier 2011 est de 149 personnes contaminées avec comme classe d’âge la plus touchée celle des 10-29 ans.
Depuis le début 2011, cette épidémie n’avait pas régressé.
Mi-février, plusieurs villages situés au centre de l’île principale de Viti Levu avaient été de fait placés en quarantaine, mais aussi sous couvre-feu, afin de contenir toute propagation.
Ces mesures exceptionnelles concernaient au moins quatre village de cette zone du centre-est de Viti Levu : Nasava, Narokorokoyawa, Korovou et Sawanikula.
Dans la pratique, les populations concernées avaient reçu pour consigne de ne pas se déplacer.
Une des raisons invoquées pour justifier cette mesure était alors la présence d’une équipe de médecins, qui tentait alors d’établir une répartition géographique pour la bonne centaine de cas recensés.
Dans le cadre de cette première vague de réponse, les équipes, composées de médecins et d’épidémiologistes, avait aussi organisé l’épandage de pesticides dans les lieux considérés comme sensibles, comme les toilettes et systèmes de rejet des eaux usées.
Déjà, les autorités sanitaires rappelaient les recommandations d’hygiène élémentaire, comme se laver les mains systématiquement après un passage aux toilettes, avant et après les repas et faire systématiquement bouillir l’eau avant de la consommer.
L’influence de Vania à Fidji
Mi-janvier 2011, après le passage du cyclone Vania non loin de Fidji, l’archipel avait une nouvelle fois été touché par des pluies torrentielles qui avaient provoqué de nouvelles inondations conséquentes, notamment dans ces régions de Viti Levu, où routes et ponts avaient été coupés en plusieurs endroits.
Le ministère de la santé déclarait depuis craindre une recrudescence de maladies liées aux eaux stagnantes, comme la typhoïde, la dysenterie, ou encore la leptospirose ou la dengue (fièvre hémorragique transmise par les moustiques).
« Nous demandons aux parent de surveiller leurs enfants et de ne pas les laisser se baigner dans des points d’eau potentiellement contaminées », précisait alors un porte-parole du ministère de la santé.
La typhoïde sévit à Fidji à intervalles réguliers.
Fin septembre 2010, le ministère fidjien de la santé estimait à environ quatre cent le nombre de cas connus de cette maladie pour laquelle un état d’urgence sanitaire avait été déclaré en mai 2010 dans la province de Navosa (Centre-ouest de l’île principale de Viti Levu).
Cette estimation vient en regard d’un peu plus de deux cent cas, soit la moitié, recensés en 2009 à la même période.
Toutefois, l’une des raisons de cette hausse du nombre de cas pourrait être paradoxale : à la suite d’un début d’épidémie en 2010, les systèmes de surveillance ont été renforcés de manière significative, faisant ainsi ressortir plus de cas.
Mais les autorités sanitaires continuaient néanmoins à penser que l’une des causes principales de la propagation du virus demeure liée à des problèmes d’hygiène publique, de la qualité de l’eau et des systèmes de distribution.
Courant août 2010, le ministère de la santé a mené une vaste opération de vaccination dans les principaux foyers de l’épidémie, dont les symptômes sont notamment des diarrhées et de fortes fièvres.
Cette campagne, qualifiée de première en son genre à Fidji, a notamment été menée grâce à des fonds du gouvernement australien (une enveloppe d’urgence d’un million de ses dollars) et une aide technique de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et du Fonds Mondial des Nations-Unies pour l’Enfance (UNICEF), dont les sièges régionaux se trouvent aussi à Suva, ont ces derniers mois déployé des moyens en matériel (analyse d’échantillons) et en experts mis à disposition du ministère de la santé.
L’objectif affiché est de parvenir à vacciner soixante dix mille personnes.
Depuis le mois de mai 2010, les autorités sanitaires ont envoyé dans les zones les plus touchées des équipes afin de vérifier l’étendue de l’épidémie qui aurait fait au moins cinq morts.
Dès avant le cyclone Tomas, qui a frappé Fidji mi-mars 2010, une épidémie de typhoïde inquiétait les autorités locales, avec l’apparition de 114 cas confirmés en l’espace de moins de deux semaines, principalement dans la partie Centre-est de l’île principale de Viti Levu.
La priorité, depuis, a été de contenir cette épidémie, qui a pu être revigorée par la présence de zones d’eau stagnante causées par les inondations post-cyclone.
Ces conditions particulièrement humides favorisent aussi le développement potentiel d’autres maladies transmises ou favorisées par l’eau, comme la dysenterie, la dengue ou la leptospirose.
Ainsi dans le Nord de l’État australien du Queensland, une quinzaine de cas de dengue a été recensée depuis le passage destructeur du cyclone Yasi, qui avait été précédé des pires inondations dans cette région depuis des décennies.
En Papouasie-Nouvelle-Guinée, la typhoïde a aussi connu une recrudescence depuis l’an dernier, en mode combiné avec d’autres maladies comme la malaria, la dengue, la leptospirose (maladie transmise notamment par les déjections animales présentes dans l’eau), ou encore le choléra.
Là encore, les causes principales identifiées sont à la fois les énormes précipitations dans certaines régions du pays, ainsi que de non moins énormes carences en matière d’hygiène élémentaire.
Leptospirose : le bilan s’alourdit
Par ailleurs, ces derniers jours également, une autre épidémie, de leptospirose, inquiétait sérieusement les autorités sanitaires : le bilan mortel s’est alourdi au courant de la semaine dernière, passant de quatre à sept morts, et près d’une cinquantaine de cas connus, selon les derniers chiffres communiqué par le ministère de la santé.
Ces chiffres, qui concernent le cumul des cas dépistés, y compris les mortels, depuis le début 2011, font toujours craindre aux autorités fidjiennes une épidémie de plus grande ampleur.
Toutes les victimes ont succombé du fait de complications de la maladie alors qu’elles avaient tardé à consulter et avaient été hospitalisées à un stade déjà avancé de l’évolution.
Une grande majorité des cas est localisée à Lautoka (Ouest de l’île principale de Viti Levu) et dans ses environs.
Cette région, située dans une cuvette, est particulièrement touchée lors des fortes pluies qui s’abattent fréquemment (et notamment ces dernières semaines), provoquant des inondations et l’apparition de superficies importantes d’eaux stagnantes.
Une bonne cinquantaine d’autres cas est aussi signalée, précise Peni Namotu, porte-parole du ministère de la santé.
Le nombre de cas non mortels signalés en 2010 avait été de trente cinq.
Le ministère fidjien de la santé a une nouvelle fois exhorté les personnes souffrant de symptômes pouvant ressembler de près ou de loin à la leptospirose à consulter un médecin de toute urgence et sans attendre.
À titre préventif, le porte-parole a aussi rappelé les consignes d’usage concernant cette maladie : ne pas marcher pieds nus dans des zones réputées infectées et en particulier des points d’eau, porter des gants et des bottes en caoutchouc, se laver les mains fréquemment.
La précédente situation réputée préoccupante à Fidji concernant cette maladie remonte à 2006 : les autorités sanitaires fidjiennes avaient alors mis en garde la population contre une recrudescence notable du nombre de cas de leptospirose signalés et qui avaient alors fait plusieurs victimes, en particulier dans la partie Nord de l’archipel.
Les conseils sont tout particulièrement dirigés vers les personnes travaillant en milieu agricole et vivant à proximité de terrains marécageux, zones inondées ou autre eaux stagnantes.
Entre 2002 et 2006, quelque 283 cas de leptospirose ont été signalés à travers l’archipel.
Entre 2000 et 2002, une cinquantaine de personnes en sont mortes, faute d’avoir été traitées à temps.
La leptospirose a pour origine une infection des voies rénales.
Elle est essentiellement transmise par contact avec les urines ou la contamination de points d'eau par les urines d'animaux sauvages ou domestiques, tels que les ovins, bovins et porcins ou encore les chiens, les chats, les rats et les mangoustes (prédateurs naturels du rats et du serpent, importées à Fidji au 19ème siècle pour protéger les plantations de canne à sucre).
Parmi les symptômes les plus courants de cette maladie: la fièvre, des maux de tête, des vomissements, frissons et sueurs froides, un état pouvant être diagnostiqué à tort par une grippe, des douleurs musculaires aiguës dans les membres inférieurs et des picotements aux yeux.
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