PUNAAUIA, le 22 juillet 2016 - Son père avait reçu la Légion d'honneur, elle vient d'obtenir le grade de chevalier de l'ordre national du Mérite. Une consécration justement acquise pour Tumata, la fille du célèbre navigateur William Robinson, qui fait rayonner depuis des décennies le 'ori tahiti ici et ailleurs. La cérémonie a eu lieu jeudi soir, dans les jardins du Méridien, en présence de ses proches et des artistes de sa troupe Tahiti Ora.
À 62 ans, Tumata Robinson vient d'obtenir la reconnaissance de l'État français pour son travail accompli depuis de nombreuses années dans le domaine de la danse tahitienne. La directrice et fondatrice de la troupe de danse Tahiti Ora a été en effet décorée de la médaille de chevalier de l'ordre national du Mérite. Récompensant les mérites distingués, militaires (d'active et de réserve) ou civils, rendus à la nation française, cet ordre a été institué le 3 décembre 1963 par le général de Gaulle. Il ne s'agissait en réalité que de l'officialisation de la nomination de Tumata Robinson, puisque cette proposition du Premier ministre Manuel Valls a été rédigée dans une lettre qui date déjà de fin novembre 2015.
L'événement s'est déroulé jeudi soir, dans les jardins du Méridien, en présence de sa famille, de ses proches, de ses partenaires, et bien sûr des artistes de son groupe, à qui elle dédie cette consécration. La cérémonie a été menée par deux de ses amies de longue date : Manouche Lehartel, avec qui elle a lancé le concours 'Ori Tahiti Nui en 2012, qui est aussi chef de Toa Reva, présidente de la Fédération tahitienne de danse et conseillère au ministère de la Culture ; et Maiana Bambridge, ancienne directrice de l’OPH, aujourd’hui vice-présidente de la Croix-Rouge de Polynésie française. Le tandem féminin a fait l'éloge de Tumata Robinson dans un vibrant hommage, en mémoire à tout le chemin parcouru par cette grande dame du 'ori tahiti.
À 62 ans, Tumata Robinson vient d'obtenir la reconnaissance de l'État français pour son travail accompli depuis de nombreuses années dans le domaine de la danse tahitienne. La directrice et fondatrice de la troupe de danse Tahiti Ora a été en effet décorée de la médaille de chevalier de l'ordre national du Mérite. Récompensant les mérites distingués, militaires (d'active et de réserve) ou civils, rendus à la nation française, cet ordre a été institué le 3 décembre 1963 par le général de Gaulle. Il ne s'agissait en réalité que de l'officialisation de la nomination de Tumata Robinson, puisque cette proposition du Premier ministre Manuel Valls a été rédigée dans une lettre qui date déjà de fin novembre 2015.
L'événement s'est déroulé jeudi soir, dans les jardins du Méridien, en présence de sa famille, de ses proches, de ses partenaires, et bien sûr des artistes de son groupe, à qui elle dédie cette consécration. La cérémonie a été menée par deux de ses amies de longue date : Manouche Lehartel, avec qui elle a lancé le concours 'Ori Tahiti Nui en 2012, qui est aussi chef de Toa Reva, présidente de la Fédération tahitienne de danse et conseillère au ministère de la Culture ; et Maiana Bambridge, ancienne directrice de l’OPH, aujourd’hui vice-présidente de la Croix-Rouge de Polynésie française. Le tandem féminin a fait l'éloge de Tumata Robinson dans un vibrant hommage, en mémoire à tout le chemin parcouru par cette grande dame du 'ori tahiti.
Ses amies Manouche Lehartel et Maiana Bambridge lui ont adressé un vibrant hommage.
UN PARCOURS RAYONNANT
Elles ont d'abord rappelé que son père américain William Albert Robinson, dit Robbie, l'un des premiers navigateurs à avoir fait le tour du monde à la voile à la fin des années 1920, avait jeté son dévolu sur la terre d'Ofaipapa, à Paea, un domaine où réside encore aujourd'hui Tumata. Sensible à l'augmentation du nombre de cas d'éléphantiasis en Polynésie, l'aventurier était alors reparti chercher de la notézine pour soigner les malades locaux souffrant de filariose lymphatique. Une initiative remarquable qui lui a valu la Légion d'honneur.
Dans leur discours, les amies de Tumata ont ensuite retracé l'histoire de cette vahine née à Hawaii, qui a fait ses premiers pas de danse à l'âge de 7 ans. Passionnée, elle est rapidement devenue une chorégraphe reconnue, une créatrice de costumes et de bijoux, et a même ouvert une école de danse. Cofondatrice des Grands Ballets de Tahiti en 1998, elle a ensuite créé sa propre troupe Tahiti Ora en 2008, qui sillonne le globe et dont la renommée est internationale. Dans son roman "Comme deux navires qui se croisent dans la nuit", dans lequel elle évoque une période douloureuse de sa vie, elle montre qu'elle est également douée pour l'écriture. Après ses deux victoires au Heiva i Tahiti, avec les spectacles "Marukoa" en 2011 et "Pifa’o la malédiction" en 2014, Tumata Robinson s'est définitivement imposée comme une ambassadrice incontournable de notre fenua, qui fait rayonner la culture polynésienne aux quatre coins du monde. Nous retrouverons ses 40 danseurs et musiciens le 6 août, lors du Mini-Heiva, avec sa nouvelle création, "Mare’are’a", un fabuleux voyage depuis les origines du monde polynésien à nos jours. Bravo Tumata, et mauruuru roa !
Elles ont d'abord rappelé que son père américain William Albert Robinson, dit Robbie, l'un des premiers navigateurs à avoir fait le tour du monde à la voile à la fin des années 1920, avait jeté son dévolu sur la terre d'Ofaipapa, à Paea, un domaine où réside encore aujourd'hui Tumata. Sensible à l'augmentation du nombre de cas d'éléphantiasis en Polynésie, l'aventurier était alors reparti chercher de la notézine pour soigner les malades locaux souffrant de filariose lymphatique. Une initiative remarquable qui lui a valu la Légion d'honneur.
Dans leur discours, les amies de Tumata ont ensuite retracé l'histoire de cette vahine née à Hawaii, qui a fait ses premiers pas de danse à l'âge de 7 ans. Passionnée, elle est rapidement devenue une chorégraphe reconnue, une créatrice de costumes et de bijoux, et a même ouvert une école de danse. Cofondatrice des Grands Ballets de Tahiti en 1998, elle a ensuite créé sa propre troupe Tahiti Ora en 2008, qui sillonne le globe et dont la renommée est internationale. Dans son roman "Comme deux navires qui se croisent dans la nuit", dans lequel elle évoque une période douloureuse de sa vie, elle montre qu'elle est également douée pour l'écriture. Après ses deux victoires au Heiva i Tahiti, avec les spectacles "Marukoa" en 2011 et "Pifa’o la malédiction" en 2014, Tumata Robinson s'est définitivement imposée comme une ambassadrice incontournable de notre fenua, qui fait rayonner la culture polynésienne aux quatre coins du monde. Nous retrouverons ses 40 danseurs et musiciens le 6 août, lors du Mini-Heiva, avec sa nouvelle création, "Mare’are’a", un fabuleux voyage depuis les origines du monde polynésien à nos jours. Bravo Tumata, et mauruuru roa !
Tumata, bal des tiare, 1974
Interview
"Je ne m'y attendais pas du tout"
Qu'est-ce que représente pour vous cette médaille ? C'est une reconnaissance de tout votre travail accompli depuis de nombreuses années ?
Oui, c'est vraiment un sentiment plaisant de reconnaissance de mon travail. En même temps, c'est un peu drôle, car la culture tahitienne est ici en Polynésie et c'est l'État qui me récompense avec cette médaille, et non le Pays…
Cette proposition a été faite par le Premier ministre Manuel Valls ?
En effet, j'ai reçu une lettre de sa part en novembre dernier. Je ne sais pas trop comment cela s'est passé, je pense que quelqu'un s'est dit un jour, sûrement un haut-commissaire en 2011 ou 2012, qu'il faudrait lui donner une médaille pour tout le travail accumulé. C'est pour ça que je ne m'y attendais pas du tout.
Pourquoi avoir attendu pour faire la cérémonie ?
Ma famille, et notamment mes trois sœurs, souhaitait de tout cœur assister à l'événement et je tenais également à ce que tous mes proches soient présents. J'aurais presque préféré le faire discrètement, mais je voulais que les artistes de ma troupe soient aussi là. Je les remercie tous chaleureusement !
Depuis combien de temps pratiquez-vous le 'ori tahiti ?
Alors, il faut faire un calcul mathématique… J'ai 62 ans et j'ai commencé quand j'avais 7 ans, donc cela doit faire maintenant 55 ans que je me consacre à la danse tahitienne.
Côté actualité, vous participez au Mini-Heiva le 6 août ?
Avec Tahiti Ora, nous proposerons notre spectacle "Mare'are'a" que nous avons joué une seule fois en mai dernier, au Musée de Tahiti et des îles, et que nous rejouerons dans le cadre du Mini-Heiva. C'est un retour aux sources, de la naissance du mythe de Tahiti à aujourd'hui, mettant en lumière l’évolution de la société tahitienne.
"Je ne m'y attendais pas du tout"
Qu'est-ce que représente pour vous cette médaille ? C'est une reconnaissance de tout votre travail accompli depuis de nombreuses années ?
Oui, c'est vraiment un sentiment plaisant de reconnaissance de mon travail. En même temps, c'est un peu drôle, car la culture tahitienne est ici en Polynésie et c'est l'État qui me récompense avec cette médaille, et non le Pays…
Cette proposition a été faite par le Premier ministre Manuel Valls ?
En effet, j'ai reçu une lettre de sa part en novembre dernier. Je ne sais pas trop comment cela s'est passé, je pense que quelqu'un s'est dit un jour, sûrement un haut-commissaire en 2011 ou 2012, qu'il faudrait lui donner une médaille pour tout le travail accumulé. C'est pour ça que je ne m'y attendais pas du tout.
Pourquoi avoir attendu pour faire la cérémonie ?
Ma famille, et notamment mes trois sœurs, souhaitait de tout cœur assister à l'événement et je tenais également à ce que tous mes proches soient présents. J'aurais presque préféré le faire discrètement, mais je voulais que les artistes de ma troupe soient aussi là. Je les remercie tous chaleureusement !
Depuis combien de temps pratiquez-vous le 'ori tahiti ?
Alors, il faut faire un calcul mathématique… J'ai 62 ans et j'ai commencé quand j'avais 7 ans, donc cela doit faire maintenant 55 ans que je me consacre à la danse tahitienne.
Côté actualité, vous participez au Mini-Heiva le 6 août ?
Avec Tahiti Ora, nous proposerons notre spectacle "Mare'are'a" que nous avons joué une seule fois en mai dernier, au Musée de Tahiti et des îles, et que nous rejouerons dans le cadre du Mini-Heiva. C'est un retour aux sources, de la naissance du mythe de Tahiti à aujourd'hui, mettant en lumière l’évolution de la société tahitienne.