Tumata Robinson, de la scène à la plume


PAPEETE, le 27 juin 2016 - Après 27 ans d’absence, Tumata Robinson et sa troupe Tahiti Ora ont fait un retour détonnant au heiva i tahiti en 2011, avec leur spectacle Marukoa. Lequel leur valut d’obtenir le prix en catégorie professionnelle. Depuis, Marukoa a été adapté en ouvrage jeunesse.

D’abord, une cérémonie rituelle au cœur d’une forêt de mape, près d’une source sacrée au pied d’une cascade. Un imposant tiki gravé veille. Un coup de baguette magique vient enchanter le destin d’une vahine hors du commun et de son peuple… Ainsi naît la légende de Marukoa, de ses guerriers tenaces et de ses femmes fortes de caractère. Une lutte passionnée pour l’amour et un combat sans merci pour se libérer d’une prophétie. Un conte émouvant, pour petits et grands.

Marukao est "une île perdue dans le Pacifique ; une tribu mystérieuse... Les yeux noirs, le nez fin, les pommettes saillantes, une dentition impeccable sur un teint bronzé leur conférait une allure royale". Un mystère plane sur cette île et son peuple, sur Rumia, "certainement la femme la plus belle de l’île et la plus singulière", sur le chef Teriitane et son frère Tavi, sur la guérisseuse Anuata (qui signifie "ombre froide d’une nuit claire").

Comme les tableaux qui s’enchaînent sur scène, la vie suit son cours paisible sur l’île de Marukoa pendant des années. Jusqu’à ce jour où, alors que les hommes chassent, la tribu lointaine de l’île de Mukai réputée pour la cruauté de ses guerriers, attaque les femmes et enfants restés au village, et kidnappe toute la population. C’est Rumia qu’ils veulent...

À Marukoa, il ne reste qu’une seule survivante : Anuata la guérisseuse. C’est elle qui préviendra les hommes à leur retour de la chasse, qui invoquera les dieux pour les guider et les accompagner dans la recherche désespérée de leurs femmes disparues, quelque part dans l’immensité du Pacifique. Jusqu’à finalement échouer sur une plage de l’île dangereuse de Mukai...

Les îles du Pacifiques sont réputées tant pour la beauté de leurs femmes, que pour la cruauté de certains mœurs traditionnelles relatives à l’art de la guerre. Se rajoute le mythe du polynésien charismatique, jovial, bon vivant et proche de la nature, un peuple respectueux des traditions culturelles et polythéistes dans leurs rapports aux dieux, tous associés à des éléments : marins, aériens, terrestres...

Le point commun entre ces pans de la culture polynésienne réside pourtant dans la part de mystère qui l’entoure... C’est justement le cadre de ce splendide conte pour enfant -mais pas que- que nous présente Tumata Robinson, agrémenté des illustrations de Patrice Cablat. Illustrations qui dépeignent à la perfection l’ambiance du récit, qui mélangent beauté, authenticité des paysages et de la culture polynésienne, avec des personnages aux traits saisissants, au regard profond. Les scènes de vie traditionnelles sont révélées avec talent et la symbolique des motifs traditionnels polynésiens est habillement mise en avant.


D'après un communiqué d'Au Vent des îles

Artiste, chorégraphe, danseuse… et auteur jeunesse !

Née en 1954, Tumata Robinson est l’une des filles du navigateur américain de renom, William Albert Robinson, et d’une mère sino-tahitienne, Philomène, dont elle a d’ailleurs écrit la biographie. Passionnée de danse et d’arts traditionnels, elle fonde sa première troupe de danse à 18 ans, rassemblant autour d’elle des danseurs exceptionnels et des musiciens hors pair. Personnalité charismatique renommée dans le milieu culturel polynésien, elle a d’abord mis en lumière ce conte sous la forme d’un spectacle de danse traditionnelle avec sa troupe Tahiti Ora fondée en 2008, présenté lors du Heiva i Tahiti 2011. La réussite de sa troupe et la recherche dans le scénario lui valent plusieurs récompenses du jury, notamment le prix Hura Tau, qui récompense le meilleur groupe professionnel de Tahiti. Une réussite légitime, malgré 27 ans d’absence du ballet de danse Tahiti Ora au Heiva I Tahiti, qui a su s’imposer de par sa technique, sa créativité et la qualité hautement recherchée des costumes, créés manuellement par Tumata Robinson. Le ballet s’est ensuite produit à l’international, notamment au Japon et lors d’une tournée en métropole dans une dizaine de villes, dont le Casino de Paris.

La légende de Marukoa

Édité par Au vent des îles en 2013, cet album jeunesse destiné à un public de 6 à 10 ans contient 32 pages et est adroitement illustré d’une douzaine de planches, réalisées par Patrice Cablat.




Rédigé par Au Vent des îles le Lundi 27 Juin 2016 à 09:05 | Lu 1861 fois