Le matériel de déroctage
PAPEETE, le 27 aout 2014 - Pour laisser passer de plus gros bateaux, le ministère de l’Équipement a engagé des travaux d’élargissement du chenal du port de Tubuai. Mais inquiets pour leur lagon, des habitants de l’île des Australes organisent des protestations.
Le déroctage du chenal portuaire de Tubuai aux Australes, rendu officiellement nécessaire par l’arrivée du bateau mixte Tuhaa Pae 4, un modèle plus gros que son prédécesseur, est confronté à une opposition frontale d’une partie de la population locale. Quelques habitants se sont réunis en une association de protection de l’environnement, « Te Ora Nui No Tupuai », épaulée par une association de pêcheurs de l’île, « Tomite Rava'ai Ui Api de Tupuai », et l’église protestante. Leur vingtaine de membres s’oppose aux derniers travaux prévus pour élargir le chenal du port de Mataura.
« Nous ne sommes pas contre le projet mais contre la pollution » explique Maurice Tehoiri, président de Te Ora Nui No Tupuai. « C’est la pollution qui amène la ciguatera, et avant même qu’ils ne commencent leurs travaux il y avait eu deux morts à Tubuai à cause de la gratte. Là on attend une réponse de Gaston Flosse et du Haut-commissaire, et s’il n’y a rien, nous irons déposer plainte à la gendarmerie pour destruction de la nature et le non-respect des arrêtés autorisant les extractions. Nous allons peut-être aussi manifester avec un sit-in pacifique en octobre. »
À l’origine de la dispute : élargir le chenal pour permettre le passage du Tuhaa Pae 4
Le gérant de la société d’exploitation du Tuhaa Pae explique que ces travaux vont permettre de rendre le passage « moins dangereux pour le navire et son équipage. Pour l’instant il y a un risque par mauvais temps. » Selon lui les dommages pour l’environnement seront limités : « Ce sont des travaux minimes prévus par l’Équipement. Mais plusieurs habitants de l’île ne veulent pas du tout que l’on touche à leur corail. » Il ajoute que si le port n’est pas sécurisé, il pourrait être amené à décharger la cargaison du bateau au large pour éviter de prendre des risques, ce qui augmenterait le coût du fret pour l’île.
Des arguments qui ne convainquent pas les associations. En début d’année, elles auraient reçu une promesse orale de l’administrateur des îles Australes et d’un conseiller technique de la Présidence que les travaux seraient suspendus jusqu’à de « nouvelles discutions ». Mais Daniel Tere, le président du Tomite Rava'ai Ui Api de Tupuai, a réagi à la presse pour dénoncer l'arrivée le 7 aout du « Tahiti Nui pour débarquer du matériel, et l’affichage d’un permis de travaux pour une durée de 10 mois. Nous constatons avec tristesse que la promesse donnée n’a pas été tenue et que la préparation des travaux a commencé. »
Le gouvernement va continuer les travaux
Contacté, le Haut-commissariat assure que ces sujets ne sont pas de la compétence de l’État, mais de la direction de l’Environnement et du maire. L’administrateur des Australes devrait cependant participer aux réunions avec les services du Pays et la population.
Du côté du gouvernement, on nous explique que le chantier va continuer « car il est dans l’intérêt des populations ». Le conseiller technique de l’Équipement qui avait rencontré les associations en février et leur avait promis une suspension des travaux a tenu à réagir : « Comme promis nous avons suspendu les travaux le temps que les études complémentaires soient faites. Elles sont concluantes, donc nous reprenons, pour le bien des habitants. Il faut que l’on puisse charger et décharger le fret et embarquer les écoliers en toute sécurité. Il n’y aura aucun explosif d’utilisé et le corail ne sera pas touché, nous allons simplement enlever du sable et des pierres. Le déroctage se fait par une action purement mécanique. La ciguatera ne vient pas spécialement de ça, comme on l’a vu sur les autres îles où ce genre de travaux ont été faits. » La stratégie de la direction de l’Équipement va maintenant être de discuter avec les populations locales, mais il ne semble pas qu’un report des travaux soit envisagé.
L’association Te Ora Nui No Tupuai compte organiser un grand rassemblement avec toute la population de Tubuai le 3 octobre prochain, pour ensuite démarrer son « sitting pacifique » sur terre et sur mer le 4 octobre si elle n’obtient pas gain de cause.
Le déroctage du chenal portuaire de Tubuai aux Australes, rendu officiellement nécessaire par l’arrivée du bateau mixte Tuhaa Pae 4, un modèle plus gros que son prédécesseur, est confronté à une opposition frontale d’une partie de la population locale. Quelques habitants se sont réunis en une association de protection de l’environnement, « Te Ora Nui No Tupuai », épaulée par une association de pêcheurs de l’île, « Tomite Rava'ai Ui Api de Tupuai », et l’église protestante. Leur vingtaine de membres s’oppose aux derniers travaux prévus pour élargir le chenal du port de Mataura.
« Nous ne sommes pas contre le projet mais contre la pollution » explique Maurice Tehoiri, président de Te Ora Nui No Tupuai. « C’est la pollution qui amène la ciguatera, et avant même qu’ils ne commencent leurs travaux il y avait eu deux morts à Tubuai à cause de la gratte. Là on attend une réponse de Gaston Flosse et du Haut-commissaire, et s’il n’y a rien, nous irons déposer plainte à la gendarmerie pour destruction de la nature et le non-respect des arrêtés autorisant les extractions. Nous allons peut-être aussi manifester avec un sit-in pacifique en octobre. »
À l’origine de la dispute : élargir le chenal pour permettre le passage du Tuhaa Pae 4
Le gérant de la société d’exploitation du Tuhaa Pae explique que ces travaux vont permettre de rendre le passage « moins dangereux pour le navire et son équipage. Pour l’instant il y a un risque par mauvais temps. » Selon lui les dommages pour l’environnement seront limités : « Ce sont des travaux minimes prévus par l’Équipement. Mais plusieurs habitants de l’île ne veulent pas du tout que l’on touche à leur corail. » Il ajoute que si le port n’est pas sécurisé, il pourrait être amené à décharger la cargaison du bateau au large pour éviter de prendre des risques, ce qui augmenterait le coût du fret pour l’île.
Des arguments qui ne convainquent pas les associations. En début d’année, elles auraient reçu une promesse orale de l’administrateur des îles Australes et d’un conseiller technique de la Présidence que les travaux seraient suspendus jusqu’à de « nouvelles discutions ». Mais Daniel Tere, le président du Tomite Rava'ai Ui Api de Tupuai, a réagi à la presse pour dénoncer l'arrivée le 7 aout du « Tahiti Nui pour débarquer du matériel, et l’affichage d’un permis de travaux pour une durée de 10 mois. Nous constatons avec tristesse que la promesse donnée n’a pas été tenue et que la préparation des travaux a commencé. »
Le gouvernement va continuer les travaux
Contacté, le Haut-commissariat assure que ces sujets ne sont pas de la compétence de l’État, mais de la direction de l’Environnement et du maire. L’administrateur des Australes devrait cependant participer aux réunions avec les services du Pays et la population.
Du côté du gouvernement, on nous explique que le chantier va continuer « car il est dans l’intérêt des populations ». Le conseiller technique de l’Équipement qui avait rencontré les associations en février et leur avait promis une suspension des travaux a tenu à réagir : « Comme promis nous avons suspendu les travaux le temps que les études complémentaires soient faites. Elles sont concluantes, donc nous reprenons, pour le bien des habitants. Il faut que l’on puisse charger et décharger le fret et embarquer les écoliers en toute sécurité. Il n’y aura aucun explosif d’utilisé et le corail ne sera pas touché, nous allons simplement enlever du sable et des pierres. Le déroctage se fait par une action purement mécanique. La ciguatera ne vient pas spécialement de ça, comme on l’a vu sur les autres îles où ce genre de travaux ont été faits. » La stratégie de la direction de l’Équipement va maintenant être de discuter avec les populations locales, mais il ne semble pas qu’un report des travaux soit envisagé.
L’association Te Ora Nui No Tupuai compte organiser un grand rassemblement avec toute la population de Tubuai le 3 octobre prochain, pour ensuite démarrer son « sitting pacifique » sur terre et sur mer le 4 octobre si elle n’obtient pas gain de cause.