Tubuai : dialogue de sourds et à distance, entre parents d’élèves et le ministre de l’Education


La situation n’évolue guère au collège de Tubuai (îles Australes). Depuis lundi matin, les parents d’élèves refusent que leurs enfants aillent en classe. Une grève des cours décidée pour dénoncer l’absence de certains enseignants : quatre étaient manquants encore en début de semaine, trois semaines après la rentrée scolaire. Après deux jours de grève, les parents espéraient pouvoir convaincre Tahauti Nena, le ministre de l’Education de la jeunesse et des sports de venir à leur rencontre ce mercredi. Mais l’agenda du ministre était déjà bien rempli : une conférence de presse ce matin pour le prochain Océania cadets et juniors de boxe, et le traditionnel conseil des ministres. Tahauti Nena que Tahiti Infos interrogeait à l’issue de la conférence de presse sur la boxe comprend toutefois «l’inquiétude des parents, mais il n’y a pas d’urgence dans cette situation-là». Pour lui, il ne manque plus qu’un demi-poste d’Espagnol à trouver et "cela va se régler". L’absence de l’enseignante de français/arts plastiques pour cause de maladie est un autre problème : «quand il y a un congé maladie, il y a des délais comme partout pour assurer un remplacement et rien ne se fait pendant les 15 premiers jours. En France c’est pareil». Le ministre a demandé, en revanche à l’administrateur local «qu’elle aille voir les parents pour qu’ils renvoient les enfants en classe au collège».

Pour les parents d’élèves la situation n’est pas aussi simple que le ministre voudrait le faire croire et ils ont manifesté de nouveau, devant le collège de Tubuai ce matin, accompagnés de leurs enfants. Ils étaient plusieurs dizaines. «Nous avons entendu M.Nena sur Polynésie 1re hier soir, mardi. Il dit qu’il ne manque qu’un enseignant ! Pour nous il en manque encore trois : en espagnol, en français et en arts plastiques. Et s’il venait nous voir, nous avons d’autres problèmes à lui exposer» explique une mère d’élève. Il manque, par exemple, un AVS (auxiliaire de vie sociale) pour un jeune enfant sourd, scolarisé au CETAD. Les parents veulent des réponses plus pérennes aussi quant aux remplacements des enseignants en congé maladie, qui sont prolongés de mois en mois «On a assez subi tous ces problèmes là, on est fiu. Nos enfants ont droit à une vraie éducation, il faut régler ça une fois pour toutes» explique une autre maman.

Rédigé par Mireille Loubet le Mercredi 12 Septembre 2012 à 11:53 | Lu 1229 fois