TAHITI, le 8 mars 2023 - Il était au Petit théâtre le week-end dernier pour interpréter Hererau, l’un des personnages de la nouvelle pièce du Caméléon intitulée Keshi. Il reprend Les Champignons de Paris dès samedi. Tuarii Tracqui est un danseur devenu acteur. Il allie ces deux pratiques avec un ravissement non dissimulé.
Keshi est la nouvelle pièce de la compagnie du Caméléon qui traite des secrets de famille et, à travers eux, des violences qui se perpétuent au cœur des foyers. Elle est une pièce au texte fort, à la mise en scène chiadée, brillamment interprétée. Une pièce qui sonne juste et qui atteint son but. Elle ne laisse personne indifférent, le public, sous le coup de l’émotion, s’interroge. Il suit une multitude de pistes de réflexion.
Keshi raconte l’histoire du jeune Hereau en route vers le monde des adultes. Pour réussir à se tenir droit à l’intérieur d’une famille hantée par les silences, il doit découvrir quelles sont ses racines, à n’importe quel prix. Il exige des réponses. Secrets, mutismes, désirs de vengeance, cette pièce explore comment, sournoisement, se transmettent une partie de nos héritages. Hererau entraîne le public avec lui dans son combat pour devenir un homme libre. “En dehors de son vécu, je trouve que l’on se ressemble. C’est un homme qui aime la vie, qui aime les gens de façon générale”, décrit Tuarii Tracqui. “Il est plein d’amour et d’affection, il est curieux.”
Keshi est la nouvelle pièce de la compagnie du Caméléon qui traite des secrets de famille et, à travers eux, des violences qui se perpétuent au cœur des foyers. Elle est une pièce au texte fort, à la mise en scène chiadée, brillamment interprétée. Une pièce qui sonne juste et qui atteint son but. Elle ne laisse personne indifférent, le public, sous le coup de l’émotion, s’interroge. Il suit une multitude de pistes de réflexion.
Keshi raconte l’histoire du jeune Hereau en route vers le monde des adultes. Pour réussir à se tenir droit à l’intérieur d’une famille hantée par les silences, il doit découvrir quelles sont ses racines, à n’importe quel prix. Il exige des réponses. Secrets, mutismes, désirs de vengeance, cette pièce explore comment, sournoisement, se transmettent une partie de nos héritages. Hererau entraîne le public avec lui dans son combat pour devenir un homme libre. “En dehors de son vécu, je trouve que l’on se ressemble. C’est un homme qui aime la vie, qui aime les gens de façon générale”, décrit Tuarii Tracqui. “Il est plein d’amour et d’affection, il est curieux.”
Donner le meilleur
Ce personnage, Tuarii Tracqui le fréquente depuis des mois. La première représentation publique a eu lieu à l’occasion du festival Te Vevo le vendredi 3 mars (lire aussi cet article sur le festival). “J’avais hâte de le présenter, de porter au mieux son histoire, d’être le plus fidèle à ce qu’il ressent.” Vue la réaction du public, nul doute que le comédien a visé juste. “Je crois que l’on a réussi à toucher les gens, et j’en suis très content.”
Au-delà de prendre du plaisir sur scène et sur la route quand il a la chance de pouvoir présenter une pièce de théâtre ailleurs qu’en Polynésie, Tuarii Tracqui a à cœur de donner le meilleur. “Je fais le maximum pour que les personnages soient dépeints au mieux.” Dans Les Champignons de Paris, il joue une quinzaine de rôles. Avec Keshi, il se livre à un nouvel exercice, il n’a que Hererau. “J’ai eu plus de temps pour le développer, pour apprendre à le connaître, me familiariser avec lui, avec son histoire et sa parole.”
Ce personnage, Tuarii Tracqui le fréquente depuis des mois. La première représentation publique a eu lieu à l’occasion du festival Te Vevo le vendredi 3 mars (lire aussi cet article sur le festival). “J’avais hâte de le présenter, de porter au mieux son histoire, d’être le plus fidèle à ce qu’il ressent.” Vue la réaction du public, nul doute que le comédien a visé juste. “Je crois que l’on a réussi à toucher les gens, et j’en suis très content.”
Au-delà de prendre du plaisir sur scène et sur la route quand il a la chance de pouvoir présenter une pièce de théâtre ailleurs qu’en Polynésie, Tuarii Tracqui a à cœur de donner le meilleur. “Je fais le maximum pour que les personnages soient dépeints au mieux.” Dans Les Champignons de Paris, il joue une quinzaine de rôles. Avec Keshi, il se livre à un nouvel exercice, il n’a que Hererau. “J’ai eu plus de temps pour le développer, pour apprendre à le connaître, me familiariser avec lui, avec son histoire et sa parole.”
Comédien à 22 ans
Tuarii Tracqui a commencé à interpréter des rôles dès 2015. Il revient sur ses débuts. Il dansait dans les hôtels avec Hei Tahiti. Un soir, Marie-Eve Tefaatau de Pacific TV Prod est venue à sa rencontre à l’issue du show. “Sa fille était dans la troupe, on se connaissait. Marie-Eve m’a dit :’tu as quelque chose, passe me voir lundi au bureau pour faire des essais’”. Et tout s’est enchaîné. Tuarii Tracqui a été embarqué dans l’aventure télévisée Tupapa’u, saison 1 et 2, puis Maui et Coco, saison 1 et 2 avec Édouard Malakai. Il a notamment enchaîné avec PK0, saison 2 et, récemment, avec L’Amour à l’épreuve.
Le théâtre aussi est une histoire de rencontres. Tuarii Tracqui a fait connaissance avec Tepa Teuru sur le tournage du court-métrage Au Large d’une vie. Lequel lui a suggéré de passer le casting pour Les Champignons de Paris. Tepa Teuru s’y était lui-même présenté et Guillaume Gay cherchait un comédien supplémentaire. “Ça a tout de suite fonctionné, l’équipe a accroché”, se rappelle Tuarii Tracqui qui insiste, “je ne parle pas là des performances, c’est aux autres de juger, je fais référence à l’entente entre Guillaume, Tepa et moi.” Depuis, Tuarii Tracqui foule régulièrement les planches des théâtres polynésiens à Tahiti, dans les îles, mais aussi français, antillais. “J’ai adoré voyager dans ce contexte, rencontrer d’autres gens, d’autres endroits grâce aux arts”, commente le comédien qui rêve de repartir avec Keshi. Selon lui, les échanges sont différents comparé à des voyages exclusivement touristiques.
Tuarii Tracqui a commencé à interpréter des rôles dès 2015. Il revient sur ses débuts. Il dansait dans les hôtels avec Hei Tahiti. Un soir, Marie-Eve Tefaatau de Pacific TV Prod est venue à sa rencontre à l’issue du show. “Sa fille était dans la troupe, on se connaissait. Marie-Eve m’a dit :’tu as quelque chose, passe me voir lundi au bureau pour faire des essais’”. Et tout s’est enchaîné. Tuarii Tracqui a été embarqué dans l’aventure télévisée Tupapa’u, saison 1 et 2, puis Maui et Coco, saison 1 et 2 avec Édouard Malakai. Il a notamment enchaîné avec PK0, saison 2 et, récemment, avec L’Amour à l’épreuve.
Le théâtre aussi est une histoire de rencontres. Tuarii Tracqui a fait connaissance avec Tepa Teuru sur le tournage du court-métrage Au Large d’une vie. Lequel lui a suggéré de passer le casting pour Les Champignons de Paris. Tepa Teuru s’y était lui-même présenté et Guillaume Gay cherchait un comédien supplémentaire. “Ça a tout de suite fonctionné, l’équipe a accroché”, se rappelle Tuarii Tracqui qui insiste, “je ne parle pas là des performances, c’est aux autres de juger, je fais référence à l’entente entre Guillaume, Tepa et moi.” Depuis, Tuarii Tracqui foule régulièrement les planches des théâtres polynésiens à Tahiti, dans les îles, mais aussi français, antillais. “J’ai adoré voyager dans ce contexte, rencontrer d’autres gens, d’autres endroits grâce aux arts”, commente le comédien qui rêve de repartir avec Keshi. Selon lui, les échanges sont différents comparé à des voyages exclusivement touristiques.
Autodidacte
Tuarii Tracqui considère le théâtre comme une pratique “complémentaire à la danse”. Il est un danseur accompli depuis 15 ans. “Ce sont des modes d’expression différents mais qui passent par le corps, on est directement en contact avec le public, on se nourrit d’interactions directes, professionnellement et personnellement.” À condition, souligne-t-il, de rester “sensible et perméable comme une éponge”. Lorsqu’il sent qu’il ne joue pas bien, que le public lui renvoie son manque de justesse, “alors, je m’en veux d’un point de vue personnel. Mais d’un point de vue professionnel, je me bouge pour faire en sorte qu’il finisse par aimer.”
Il n’a jamais pris de cours de théâtre, il a appris en jouant, mais aussi et surtout en se confrontant à d’autres professionnels dont il admire le parcours. “J’ai été, et je suis encore vraiment bien entouré, il y a par exemple Édouard Malakai, Tepa, Guillaume… Si je n’avais pas su apprécier le travail à leurs côtés, entendre leurs conseils, je n’aurais jamais pu aller aussi loin. Cela aurait vraiment été un sacrilège.”
Tuarii Tracqui considère le théâtre comme une pratique “complémentaire à la danse”. Il est un danseur accompli depuis 15 ans. “Ce sont des modes d’expression différents mais qui passent par le corps, on est directement en contact avec le public, on se nourrit d’interactions directes, professionnellement et personnellement.” À condition, souligne-t-il, de rester “sensible et perméable comme une éponge”. Lorsqu’il sent qu’il ne joue pas bien, que le public lui renvoie son manque de justesse, “alors, je m’en veux d’un point de vue personnel. Mais d’un point de vue professionnel, je me bouge pour faire en sorte qu’il finisse par aimer.”
Il n’a jamais pris de cours de théâtre, il a appris en jouant, mais aussi et surtout en se confrontant à d’autres professionnels dont il admire le parcours. “J’ai été, et je suis encore vraiment bien entouré, il y a par exemple Édouard Malakai, Tepa, Guillaume… Si je n’avais pas su apprécier le travail à leurs côtés, entendre leurs conseils, je n’aurais jamais pu aller aussi loin. Cela aurait vraiment été un sacrilège.”
La culture plutôt que le business
Tuarii Tracqui est né à Tahiti en 1991. Il a suivi son parcours scolaire en ville. Il se rêvait en homme d’affaires, “comme mon père”. Il a obtenu un baccalauréat en marketing dans cette intention. “J’ai tout foutu en l’air à l’âge de 15 ans pour me lancer dans la culture. Exactement ce que ma mère ne voulait pas pour moi”, plaisante-t-il. Sa mère, Manouche Lehartel, fameuse cheffe de troupe, a tant baigné dans ce milieu “qu’elle en connaissait toutes les difficultés”. En 2007, Tuarii Tracqui perd son père Michel Tracqui. Manouche, elle, s’était engagée à mener sa troupe Toareva au Heiva. Si elle ne pouvait mettre un terme à son projet de Heiva, “elle ne voulait pas non plus me laisser seul à la maison tous les soirs alors que j’avais 15 ans et que je venais de perdre mon père. Elle m’a emmené aux répétitions.” Et c’est ainsi que Tuarii Tracqui a découvert et aimé le ‘ori tahiti. “D’abord, ce qui m’a plu, c’est l’esprit de famille, de cohésion, l’ambiance générale, même si c’est physique, fatigant, parfois dur. Avec Manouche, on rigole, c’est sa manière de diriger et c’est d’ailleurs pour cela qu’on la surnomme Mama. Elle voit sa troupe comme une famille.”
Dès 2008, Tuarii Tracqui s’est inscrit au conservatoire artistique de Polynésie française pour apprendre la danse. Il a obtenu son diplôme d’études traditionnelles (anciennement médaille d’or) en 2013. En parallèle, il a suivi une licence de reo tahiti à l’université de Polynésie française (UPF). Il n’avait pas d’objectif professionnel dans cette voie, “je voulais juste apprendre”.
Tuarii Tracqui est né à Tahiti en 1991. Il a suivi son parcours scolaire en ville. Il se rêvait en homme d’affaires, “comme mon père”. Il a obtenu un baccalauréat en marketing dans cette intention. “J’ai tout foutu en l’air à l’âge de 15 ans pour me lancer dans la culture. Exactement ce que ma mère ne voulait pas pour moi”, plaisante-t-il. Sa mère, Manouche Lehartel, fameuse cheffe de troupe, a tant baigné dans ce milieu “qu’elle en connaissait toutes les difficultés”. En 2007, Tuarii Tracqui perd son père Michel Tracqui. Manouche, elle, s’était engagée à mener sa troupe Toareva au Heiva. Si elle ne pouvait mettre un terme à son projet de Heiva, “elle ne voulait pas non plus me laisser seul à la maison tous les soirs alors que j’avais 15 ans et que je venais de perdre mon père. Elle m’a emmené aux répétitions.” Et c’est ainsi que Tuarii Tracqui a découvert et aimé le ‘ori tahiti. “D’abord, ce qui m’a plu, c’est l’esprit de famille, de cohésion, l’ambiance générale, même si c’est physique, fatigant, parfois dur. Avec Manouche, on rigole, c’est sa manière de diriger et c’est d’ailleurs pour cela qu’on la surnomme Mama. Elle voit sa troupe comme une famille.”
Dès 2008, Tuarii Tracqui s’est inscrit au conservatoire artistique de Polynésie française pour apprendre la danse. Il a obtenu son diplôme d’études traditionnelles (anciennement médaille d’or) en 2013. En parallèle, il a suivi une licence de reo tahiti à l’université de Polynésie française (UPF). Il n’avait pas d’objectif professionnel dans cette voie, “je voulais juste apprendre”.
En 2009, son baccalauréat en poche, il s’est présenté à l’UPF. Il a découvert qu’il lui fallait déjà un minimum de connaissances en reo tahiti pour pouvoir s’inscrire. “J’ai pris une année sabbatique pour me mettre à niveau.” Il a étudié seul, épaulé de loin par un proche, Guillaume Taimana, traducteur interprète de tahitien/français au service de la traduction et de l’interprétariat mais aussi au Fare Vana’a (académie tahitienne). “On a conversé, il m’a aussi donné de nombreuses sources livresques, désigné des méthodes d’apprentissage...” En 2010, Tuarii Tracqui est retourné à l’université, il a passé l’examen d’entrée et a été accepté. Il a obtenu une licence en 2013, tenant le cap malgré les nombreuses sollicitations professionnelles. “J’ai été meilleur danseur au Heiva avec Hitireva de Kehaulani Chanquy en 2012, la semaine suivante on m’appelait pour aller faire des workshops au Mexique.” Les demandes n’ont pas cessé depuis. “Je refusé les offres pendant une année pour finir ma licence, il n’était pas question que je lâche à ce moment-là. C’était frustrant, mais j’ai eu de la chance, tout le monde a patienté.” C’est ainsi que le danseur donne désormais et régulièrement des cours au Mexique, aux États-Unis, au Japon. “En 2019, j’ai passé plus de la moitié de l’année à l’étranger.” Le Covid n’a pas mis un terme à cette activité.
Tuarii Tracqui reste toujours, en 2023, très occupé par sa carrière artistique. “Enfin, si je peux me permettre de l’appeler comme ça”. Il aime chacun de ses projets, chacun de ses spectacles et des personnages qui l’accompagnent. Il va retrouver ce week-end ceux des Champignons de Paris. Un nouveau challenge après les avoir mis de côté plusieurs mois. Tuarii Tracqui est un homme qui aime la vie et les cadeaux qu’elle lui fait. Il reste ouvert à tout. “Je vis ma meilleure life.”
Pratique
Festival te Vevo : cinéma, théâtre et débats jusqu’au 15 mars au Petit théâtre de la Maison de la culture.
Projection le 10 mars de La Terre outragée à 18h30.
Les Champignons de Paris les 11 et 12 mars.
Home du 16 au 19 mars.
Tarif : 4 500 Fcfp pour les adultes par soirée théâtre, 1 000 Fcfp pour le cinéma. Tickets en vente dans les magasins Carrefour, à Radio 1 et en ligne.
Festival te Vevo : cinéma, théâtre et débats jusqu’au 15 mars au Petit théâtre de la Maison de la culture.
Projection le 10 mars de La Terre outragée à 18h30.
Les Champignons de Paris les 11 et 12 mars.
Home du 16 au 19 mars.
Tarif : 4 500 Fcfp pour les adultes par soirée théâtre, 1 000 Fcfp pour le cinéma. Tickets en vente dans les magasins Carrefour, à Radio 1 et en ligne.