Washington, Etats-Unis | AFP | jeudi 20/06/2018 - Dans un spectaculaire retournement, Donald Trump a décidé de mettre fin aux séparations des familles de migrants arrivées illégalement aux Etats-Unis, qui ont provoqué une vague d'indignation mondiale et un profond malaise au sein de son parti.
L'incertitude demeurait cependant sur le sort des plus de 2.300 enfants et jeunes migrants qui ont été séparés de leurs parents depuis début mai après l'arrestation de ces derniers à la frontière avec le Mexique.
"Cela me tient particulièrement à coeur (…). Nous n'aimons pas voir des familles séparées", a affirmé le président américain dans le Bureau ovale en signant le décret mettant fin aux séparations systématiques.
Le texte stipule que des poursuites pénales continueront à être engagées contre ceux qui traversent la frontière illégalement, mais que parents et enfants seront détenus ensemble dans l'attente de l'examen de leur dossier.
"Nous allons garder les familles ensemble mais la fermeté aux frontières restera la même", a lancé M. Trump dans la soirée lors d'un meeting de campagne à Duluth, dans le Minnesota.
- Volte-face -
Cette volte-face a créé la surprise à Washington et à travers le pays: depuis plusieurs jours, la Maison Blanche répétait qu'elle ne faisait qu'appliquer la loi et que seule une modification de cette dernière par le Congrès permettrait de mettre fin aux séparations si critiquées.
Nombre d'élus et d'organisations de défense des droits de l'homme ont dénoncé le cynisme du locataire de la Maison Blanche.
"Le président s'accorde le mérite d'avoir héroïquement résolu la crise scandaleuse créée de toutes pièces par sa propre politique", a ironisé David Axelrod, ancien conseiller de Barack Obama.
L'association de défense des droits civiques ACLU a jugé que le décret allait remplacer une crise par une autre: "Les enfants n'ont pas leur place en prison", a-t-elle martelé.
Griffin, pédiatre qui s'occupe depuis dix ans des enfants retenus à la frontière entre le Texas et l'Etat mexicain de Chihuahua, a raconté à l'AFP le désespoir des enfants séparés.
"Les enfants tendaient les mains à travers la clôture métallique, pleurant et tentant d'atteindre leur mère", a-t-elle relaté. "C'était horrible (..), des tout petits et des bébés sont enfermés dans ces centres".
Au Texas, ce sont 93 mineurs arrivés du Salvador qui ont été séparés de leurs familles, a annoncé mercredi la vice-ministre salvadorienne des Affaires étrangères, Liduvina Magarin, précisant que 71 d'entre eux étaient âgés de quelques mois à 12 ans, les 22 autres de 13 à 17 ans.
"Un drame inhumain", a jugé la responsable lors d'une conférence de presse à San Salvador, après avoir visité un centre de détention le 12 juin à Aurora, dans le Colorado.
M. Trump, qui a une nouvelle fois appelé le Congrès à se saisir du dossier de l'immigration, a reconnu que sa femme Melania et sa fille Ivanka avaient pesé sur cette décision, soulignant que le sujet leur tenait particulièrement à coeur.
"Merci président d'avoir pris cette décision cruciale pour mettre fin aux séparations des familles à la frontière", a tweeté Ivanka Trump quelques minutes après la signature.
En signant son décret, le milliardaire républicain ôte l'"urgence" avec laquelle les parlementaires sentaient encore ce matin qu'ils devaient agir, a reconnu le sénateur républicain Marco Rubio, tout en poussant pour qu'une loi soit tout de même approuvée afin de graver dans le marbre législatif la volonté de ne pas séparer les familles.
Le parcours parlementaire s'annonce toutefois ardu malgré la majorité républicaine au Congrès.
Dans une certaine confusion, le chef de file des républicains à la Chambre des représentants, Paul Ryan, avait annoncé quelques heures plus tôt qu'il soumettrait au vote jeudi un projet de loi afin d'empêcher ces séparations.
Mais il n'est pas encore certain qu'il parvienne à rallier toutes ses troupes autour d'un texte qui devrait inclure également d'autres volets sur l'immigration, crispant ses ailes dure comme modérée (statut des "Dreamers", nette réduction de l'immigration légale).
Les démocrates, eux, ont déjà dit qu'ils ne voteraient pas pour cette loi. Et même si elle passe la Chambre basse, son approbation est largement compromise au Sénat, où les républicains disposent d'une très faible marge (51-49).
- Le pape donne de la voix -
Les images de ces milliers d'enfants en pleurs arrêtés puis placés dans des centres, divisés en cages grillagées ou dans des camps faits de tentes, ont fait scandale.
A New York, une télévision a diffusé des images de cinq fillettes accompagnées d'adultes, parlant espagnol, marchant en pleine nuit vers un centre d'accueil du quartier de Harlem, suggérant que ces enfants ont été placés en secret.
La Première ministre britannique Theresa May a jugé "profondément choquantes" ces images "d'enfants détenus dans ce qui semble être des cages". "Ce qui se passe aux Etats-Unis est inacceptable", a affirmé le Premier ministre Justin Trudeau.
"La dignité de la personne ne dépend pas de son statut de citoyen, de migrant ou de réfugié", a assuré le pape François sur Twitter.
Peu avant la signature du décret de Donald Trump, c'est son prédécesseur démocrate Barack Obama qui avait donné de la voix.
"Trouver un moyen d'accueillir les réfugiés et les immigrants -- d'avoir suffisamment de grandeur et de sagesse pour faire respecter nos lois tout en étant fidèles à nos valeurs -- fait partie de ce qui nous rend américains", avait-il écrit.
L'incertitude demeurait cependant sur le sort des plus de 2.300 enfants et jeunes migrants qui ont été séparés de leurs parents depuis début mai après l'arrestation de ces derniers à la frontière avec le Mexique.
"Cela me tient particulièrement à coeur (…). Nous n'aimons pas voir des familles séparées", a affirmé le président américain dans le Bureau ovale en signant le décret mettant fin aux séparations systématiques.
Le texte stipule que des poursuites pénales continueront à être engagées contre ceux qui traversent la frontière illégalement, mais que parents et enfants seront détenus ensemble dans l'attente de l'examen de leur dossier.
"Nous allons garder les familles ensemble mais la fermeté aux frontières restera la même", a lancé M. Trump dans la soirée lors d'un meeting de campagne à Duluth, dans le Minnesota.
- Volte-face -
Cette volte-face a créé la surprise à Washington et à travers le pays: depuis plusieurs jours, la Maison Blanche répétait qu'elle ne faisait qu'appliquer la loi et que seule une modification de cette dernière par le Congrès permettrait de mettre fin aux séparations si critiquées.
Nombre d'élus et d'organisations de défense des droits de l'homme ont dénoncé le cynisme du locataire de la Maison Blanche.
"Le président s'accorde le mérite d'avoir héroïquement résolu la crise scandaleuse créée de toutes pièces par sa propre politique", a ironisé David Axelrod, ancien conseiller de Barack Obama.
L'association de défense des droits civiques ACLU a jugé que le décret allait remplacer une crise par une autre: "Les enfants n'ont pas leur place en prison", a-t-elle martelé.
Griffin, pédiatre qui s'occupe depuis dix ans des enfants retenus à la frontière entre le Texas et l'Etat mexicain de Chihuahua, a raconté à l'AFP le désespoir des enfants séparés.
"Les enfants tendaient les mains à travers la clôture métallique, pleurant et tentant d'atteindre leur mère", a-t-elle relaté. "C'était horrible (..), des tout petits et des bébés sont enfermés dans ces centres".
Au Texas, ce sont 93 mineurs arrivés du Salvador qui ont été séparés de leurs familles, a annoncé mercredi la vice-ministre salvadorienne des Affaires étrangères, Liduvina Magarin, précisant que 71 d'entre eux étaient âgés de quelques mois à 12 ans, les 22 autres de 13 à 17 ans.
"Un drame inhumain", a jugé la responsable lors d'une conférence de presse à San Salvador, après avoir visité un centre de détention le 12 juin à Aurora, dans le Colorado.
M. Trump, qui a une nouvelle fois appelé le Congrès à se saisir du dossier de l'immigration, a reconnu que sa femme Melania et sa fille Ivanka avaient pesé sur cette décision, soulignant que le sujet leur tenait particulièrement à coeur.
"Merci président d'avoir pris cette décision cruciale pour mettre fin aux séparations des familles à la frontière", a tweeté Ivanka Trump quelques minutes après la signature.
En signant son décret, le milliardaire républicain ôte l'"urgence" avec laquelle les parlementaires sentaient encore ce matin qu'ils devaient agir, a reconnu le sénateur républicain Marco Rubio, tout en poussant pour qu'une loi soit tout de même approuvée afin de graver dans le marbre législatif la volonté de ne pas séparer les familles.
Le parcours parlementaire s'annonce toutefois ardu malgré la majorité républicaine au Congrès.
Dans une certaine confusion, le chef de file des républicains à la Chambre des représentants, Paul Ryan, avait annoncé quelques heures plus tôt qu'il soumettrait au vote jeudi un projet de loi afin d'empêcher ces séparations.
Mais il n'est pas encore certain qu'il parvienne à rallier toutes ses troupes autour d'un texte qui devrait inclure également d'autres volets sur l'immigration, crispant ses ailes dure comme modérée (statut des "Dreamers", nette réduction de l'immigration légale).
Les démocrates, eux, ont déjà dit qu'ils ne voteraient pas pour cette loi. Et même si elle passe la Chambre basse, son approbation est largement compromise au Sénat, où les républicains disposent d'une très faible marge (51-49).
- Le pape donne de la voix -
Les images de ces milliers d'enfants en pleurs arrêtés puis placés dans des centres, divisés en cages grillagées ou dans des camps faits de tentes, ont fait scandale.
A New York, une télévision a diffusé des images de cinq fillettes accompagnées d'adultes, parlant espagnol, marchant en pleine nuit vers un centre d'accueil du quartier de Harlem, suggérant que ces enfants ont été placés en secret.
La Première ministre britannique Theresa May a jugé "profondément choquantes" ces images "d'enfants détenus dans ce qui semble être des cages". "Ce qui se passe aux Etats-Unis est inacceptable", a affirmé le Premier ministre Justin Trudeau.
"La dignité de la personne ne dépend pas de son statut de citoyen, de migrant ou de réfugié", a assuré le pape François sur Twitter.
Peu avant la signature du décret de Donald Trump, c'est son prédécesseur démocrate Barack Obama qui avait donné de la voix.
"Trouver un moyen d'accueillir les réfugiés et les immigrants -- d'avoir suffisamment de grandeur et de sagesse pour faire respecter nos lois tout en étant fidèles à nos valeurs -- fait partie de ce qui nous rend américains", avait-il écrit.