Lysiane et sa coache personnelle, Heinui. Elle lui a préparé un entrainement parfaitement adapté à ses objectifs, en tenant compte de son fauteuil.
Mardi 4 septembre 2018, Papeete - La jeune Lysiane cherchait une salle de sport pour retrouver la forme. Une bonne résolution de la rentrée que nous sommes nombreux à partager... Seul obstacle : elle est en fauteuil roulant. Après avoir contacté quatre salles différentes, elle a fini par trouver la salle Focus Arena, construite dans les normes d'accessibilité et dont les coaches sont prêts à l'accompagner avec un programme adapté.
En juillet, les championnats du monde de va'a ont démontré de façon éclatante l'intérêt de prévoir des aménagements d'accessibilités pour les personnes à mobilité réduite. Nos aito handisport ont raflé 25 médailles (sur les 116 médailles accumulées par nos champions). Les athlètes étrangers étaient ravis de l'organisation et de l'aménagement du village. Rien de très compliqué n'a été mis en place, mais d'avoir simplement pensé à l'accessibilité dès la préparation de l'événement a permis aux athlètes handiva'a de profiter pleinement de cette grande fête du sport.
Malheureusement, ces aménagements sont très loin d'être généralisés sur notre île, au point d'exclure de nombreuses personnes à mobilité réduite de la pratique sportive. Pour illustrer cette difficulté, nous avons rencontré la jeune Lysiane. Cette jeune femme en fauteuil roulant cherchait une salle de sport et un coach pour retrouver la forme. Mais la salle la plus près de chez elle est totalement inaccessible, comme elle nous le raconte dans son interview ci-dessous. Elle a continué de chercher sur toute la côte Ouest, avant de finalement trouver une salle adaptée, Focus Arena... À Papeete.
En juillet, les championnats du monde de va'a ont démontré de façon éclatante l'intérêt de prévoir des aménagements d'accessibilités pour les personnes à mobilité réduite. Nos aito handisport ont raflé 25 médailles (sur les 116 médailles accumulées par nos champions). Les athlètes étrangers étaient ravis de l'organisation et de l'aménagement du village. Rien de très compliqué n'a été mis en place, mais d'avoir simplement pensé à l'accessibilité dès la préparation de l'événement a permis aux athlètes handiva'a de profiter pleinement de cette grande fête du sport.
Malheureusement, ces aménagements sont très loin d'être généralisés sur notre île, au point d'exclure de nombreuses personnes à mobilité réduite de la pratique sportive. Pour illustrer cette difficulté, nous avons rencontré la jeune Lysiane. Cette jeune femme en fauteuil roulant cherchait une salle de sport et un coach pour retrouver la forme. Mais la salle la plus près de chez elle est totalement inaccessible, comme elle nous le raconte dans son interview ci-dessous. Elle a continué de chercher sur toute la côte Ouest, avant de finalement trouver une salle adaptée, Focus Arena... À Papeete.
Pour Christian, gérant de la salle Focus Arena et coach sportif, il est indispensable de pouvoir accueillir tous les sportifs, même ceux en fauteuil roulant.
Cette salle est toute récente, puisqu'elle a ouvert il y a moins d'un an. Mais pour Christian, le gérant, il était impensable de monter une salle qui exclurait une catégorie de sportifs : "dès la création de cette salle nous voulions pouvoir accueillir les personnes à mobilité réduite, et nous avons fait en sorte de la rendre accessible. Lysiane est notre premier client en fauteuil. J'espère qu'elle servira de modèle pour d'autres personnes qui auraient peur d'essayer, qui pensent que ce sera trop compliqué ou pas accessible. Bien au contraire ! Nous avons une salle de remise en forme qui est en rez-de-chaussée, les ouvertures ont été pensées pour les PMR, là nous sommes en train de rééquiper notre salle de bain spécialement pour les personnes à mobilité réduite, pour qu'elles puissent prendre leurs douches... Ces sportifs auront tout le confort qu'a un valide dans n'importe quelle salle !"
"TOUT LE MONDE A LE DROIT DE FAIRE DU SPORT !"
Pour ce gérant, lui-même coach sportif, accueillir Lysiane était un défi à relever : "Quand Lysiane nous a appelés je lui ai tout de suite dit de venir ! Je me suis dit que ça serait aussi un challenge pour nous. Déjà, en tant que structure, elle nous permet d'accueil notre première personne en fauteuil. C'est vraiment quelque chose que nous voulions pouvoir faire, c'est hyper important. Il ne faut pas reculer devant les difficultés. Au contraire, pour nous c'est l'occasion de nous remettre en question dans notre métier. Est-ce que l'on est capable de le faire, est-ce qu'on n'a rien perdu ?"
C'est même un devoir moral pour ce passionné de sport de pouvoir accueillir tous les sportifs potentiels. "J'encourage toutes les autres salles à faire la même chose" lance-t-il. "Normalement cette accessibilité est obligatoire dans toutes les salles, mais l'histoire de Lysiane montre bien que ce n'est pas le cas pour le moment. Je ne comprends pas comment on peut laisser passer ça, tout le monde a le droit de faire du sport ! En tant que coach, déontologiquement, ce n'est même pas pensable autrement."
"TOUT LE MONDE A LE DROIT DE FAIRE DU SPORT !"
Pour ce gérant, lui-même coach sportif, accueillir Lysiane était un défi à relever : "Quand Lysiane nous a appelés je lui ai tout de suite dit de venir ! Je me suis dit que ça serait aussi un challenge pour nous. Déjà, en tant que structure, elle nous permet d'accueil notre première personne en fauteuil. C'est vraiment quelque chose que nous voulions pouvoir faire, c'est hyper important. Il ne faut pas reculer devant les difficultés. Au contraire, pour nous c'est l'occasion de nous remettre en question dans notre métier. Est-ce que l'on est capable de le faire, est-ce qu'on n'a rien perdu ?"
C'est même un devoir moral pour ce passionné de sport de pouvoir accueillir tous les sportifs potentiels. "J'encourage toutes les autres salles à faire la même chose" lance-t-il. "Normalement cette accessibilité est obligatoire dans toutes les salles, mais l'histoire de Lysiane montre bien que ce n'est pas le cas pour le moment. Je ne comprends pas comment on peut laisser passer ça, tout le monde a le droit de faire du sport ! En tant que coach, déontologiquement, ce n'est même pas pensable autrement."
Lysiane, sportive
Lysiane et Heinui
Peux-tu nous raconter ce qu'il s'est passé quand tu as commencé à chercher une salle de sport ?
"Je viens de rentrer de France et je cherchais un truc pour pouvoir passer le temps, m'entretenir et perdre du poids. Et je ne voulais pas spécialement retourner en centre de rééducation. C'est pour ça que j'ai commencé à chercher une salle de sport, mais ce n'est pas évident. J'habite à Papara, mais la salle de là-bas est à l'étage et l'ascenseur de fonctionne pas. J'ai commencé à demander un peu partout, et j'ai fini par trouver ici. Je suis venu faire un tour et j'ai accroché directement ! Là ça fait trois semaines que j'ai commencé. Ma coach Heinui m'en fait quand même baver, mais je sens que ça me fait du bien. Je me sens vraiment mieux. On voit déjà les résultats, mais je pense que ça sera encore plus positif sur la durée. Et c'est bon pour le moral. Tant que je suis au sport, j'oublie tous les problèmes du quotidien, c'est ma petite échappatoire.
Comment ça fonctionne en pratique pour utiliser les machines en fauteuil ?
"Alors on s'adapte en fonction du handicap. Moi j'ai pris un package coaching, donc j'ai ma coache qui me suit en permanence. Après, comme c'est la première fois qu'ils ont quelqu'un en fauteuil roulant, ils essaient de trouver un programme qui répondra à mes demandes et ils ont vu que ce n'est pas si évident."
Ça fait longtemps que tu es en fauteuil ?
"Là ça va faire cinq ans, c'est arrivé comme ça du jour au lendemain et on ne sait pas trop pourquoi. Avant, j'allais courir de temps en temps ou faire du vélo, sans être trop sportive. Mais là je vois bien que quand on est en fauteuil roulant, il ne faut vraiment pas se laisser aller. C'est déjà beaucoup plus compliqué au niveau alimentation, on est obligé de se gérer. Quand on y rajoute les médicaments, ce n'est vraiment pas évident. On a vite fait de prendre du poids !"
On voit que tu as dû contacter de nombreuses salles pour en trouver une qui soit adaptée. C'est un problème que tu rencontres souvent dans ton quotidien ?
"Ah oui. Quand il y a de petites adaptations, comme une rampe, ça va. Mais tous les jours c'est un challenge. Pas plus tard que samedi je me suis rendue dans un restaurant de Papara avec une copine, et il se trouve que ce n'est pas du tout accessible. On a galéré avec la copine, mais on a finalement réussi à passer les marches. Donc je suis super contente d'avoir trouvé cette salle."
"Je viens de rentrer de France et je cherchais un truc pour pouvoir passer le temps, m'entretenir et perdre du poids. Et je ne voulais pas spécialement retourner en centre de rééducation. C'est pour ça que j'ai commencé à chercher une salle de sport, mais ce n'est pas évident. J'habite à Papara, mais la salle de là-bas est à l'étage et l'ascenseur de fonctionne pas. J'ai commencé à demander un peu partout, et j'ai fini par trouver ici. Je suis venu faire un tour et j'ai accroché directement ! Là ça fait trois semaines que j'ai commencé. Ma coach Heinui m'en fait quand même baver, mais je sens que ça me fait du bien. Je me sens vraiment mieux. On voit déjà les résultats, mais je pense que ça sera encore plus positif sur la durée. Et c'est bon pour le moral. Tant que je suis au sport, j'oublie tous les problèmes du quotidien, c'est ma petite échappatoire.
Comment ça fonctionne en pratique pour utiliser les machines en fauteuil ?
"Alors on s'adapte en fonction du handicap. Moi j'ai pris un package coaching, donc j'ai ma coache qui me suit en permanence. Après, comme c'est la première fois qu'ils ont quelqu'un en fauteuil roulant, ils essaient de trouver un programme qui répondra à mes demandes et ils ont vu que ce n'est pas si évident."
Ça fait longtemps que tu es en fauteuil ?
"Là ça va faire cinq ans, c'est arrivé comme ça du jour au lendemain et on ne sait pas trop pourquoi. Avant, j'allais courir de temps en temps ou faire du vélo, sans être trop sportive. Mais là je vois bien que quand on est en fauteuil roulant, il ne faut vraiment pas se laisser aller. C'est déjà beaucoup plus compliqué au niveau alimentation, on est obligé de se gérer. Quand on y rajoute les médicaments, ce n'est vraiment pas évident. On a vite fait de prendre du poids !"
On voit que tu as dû contacter de nombreuses salles pour en trouver une qui soit adaptée. C'est un problème que tu rencontres souvent dans ton quotidien ?
"Ah oui. Quand il y a de petites adaptations, comme une rampe, ça va. Mais tous les jours c'est un challenge. Pas plus tard que samedi je me suis rendue dans un restaurant de Papara avec une copine, et il se trouve que ce n'est pas du tout accessible. On a galéré avec la copine, mais on a finalement réussi à passer les marches. Donc je suis super contente d'avoir trouvé cette salle."
Coach Heinui
Coacher un sportif un fauteuil roulant est-il très différent ?
"C'est la première fois que je coache une personne en fauteuil roulant. C'est différent de mes habitudes, car forcément il y a des choses à prendre en compte, et c'est quand même un gros défi pour moi. Ça demande beaucoup de préparation avant les séances. On doit adapter les exercices à ce qu'elle est capable de faire, à ses objectifs personnels. Et aussi essayer de trouver un moyen de diversifier les exercices malgré les limitations. Mais fondamentalement, le travail du coach est le même ! Et je suis certaine qu'elle arrivera à atteindre ses objectifs !"
Après cette expérience, tu es prête à accueillir toutes les personnes en fauteuil qui cherchent une salle de sport ?
"Oui, maintenant je sais que nous sommes capables de les accueillir et de les accompagner dans de bonnes conditions. Et franchement c'est un grand plaisir pour moi de coacher Lysiane. Vu que nous sommes un établissement ouvert au public, ça devrait être obligatoire d'être accessible aux personnes à mobilité réduite. Et c'est très important de pouvoir le faire."
"C'est la première fois que je coache une personne en fauteuil roulant. C'est différent de mes habitudes, car forcément il y a des choses à prendre en compte, et c'est quand même un gros défi pour moi. Ça demande beaucoup de préparation avant les séances. On doit adapter les exercices à ce qu'elle est capable de faire, à ses objectifs personnels. Et aussi essayer de trouver un moyen de diversifier les exercices malgré les limitations. Mais fondamentalement, le travail du coach est le même ! Et je suis certaine qu'elle arrivera à atteindre ses objectifs !"
Après cette expérience, tu es prête à accueillir toutes les personnes en fauteuil qui cherchent une salle de sport ?
"Oui, maintenant je sais que nous sommes capables de les accueillir et de les accompagner dans de bonnes conditions. Et franchement c'est un grand plaisir pour moi de coacher Lysiane. Vu que nous sommes un établissement ouvert au public, ça devrait être obligatoire d'être accessible aux personnes à mobilité réduite. Et c'est très important de pouvoir le faire."