Trophée de l’amiral : Shell Va’a accapare le podium


La pirogue A de l'écurie Shell, première à finir le parcours du trophée de l'amiral 2024. Crédit : Tom Larcher
Tahiti, le 20 mai 2024 - Ils ont incontestablement dominé la course. Ce samedi, sur les 22 km du Trophée de l’Amiral, les pirogues A et B de l’écurie Shell ont été les premières à regagner le rivage. Une vraie balade de santé, “on a fait comme à l’entraînement”, a commenté Iorama Tearu, le barreur de l’équipage A. Les rameurs reprennent cette année ce titre pris par la team Air Tahiti lors de la dernière édition en se plaçant sur les deux premières marches du podium. La team OPT ferme le podium.
 
Encore, encore et encore. Ce samedi 18 mai à Taaone, plus de 100 pirogues ont pris le départ du du Trophée de l’Amiral. Il est 8 heures, toutes vont prendre la direction de la Pointe Vénus puis du Motu Martin, avant de revenir en trombe. Soit 22 kilomètres pour le plus grand parcours. Et pour cette 21e édition de cette course marathon organisée par les Forces armées en Polynésie française – épreuve qui compte pour la troisième étape du championnat d’endurance polynésien –, la compétition fait rage. “C’est une très belle surprise. On attendait près de 80 pirogues comme d’habitude, et là on est arrivé à 106 inscrits”, glisse le contre-amiral Geoffroy d’Andigné juste avant le départ. Parmi ces 106 équipages de V6, 25 font partie de l’Élite, la catégorie reine “seniors hommes”. Pourtant, Shell s’y impose. Encore.

Un podium très sélectif

la team Shell récupère son trophée, après l'avoir perdu en 2023. Crédit : Tom Larcher
Pour rappel, c’est un rendez-vous que Shell Va’a connaît bien, ce Trophée de l’Amiral. Après l’avoir gagné trois fois de suite, c’est une équipe galvanisée de Air Tahiti qui l’avait récupéré lors de l’édition de 2023, pendant que l’écurie Shell ramait sur la course Te ‘Aito de Moorea. Un choix. Les deux courses étaient programmées en même temps. Sans pouvoir défendre leurs couleurs l’année dernière, l’écurie au coquillage a fait en sorte de ne rien laisser au hasard cette année. Ils finissent 1er et 2e avec leurs équipes A et B. “On s’est bien entraîné, dur. On a juste appliqué ce qu’on a fait à l’entraînement et c’est passé”, confie Iorama Tearu, barreur de Shell. Digne d’un moteur bien huilé, ils concluent la course avec des chronos de 01:31:12,69 et de 01:31:29,4, à peine une quinzaine de secondes entre les deux pirogues jaunes.
 
Le tout devant une équipe OPT pourtant toujours aussi affûtée, qui termine cette course 3e avec un chrono de 01:31:48,65. Énorme performance, mais pas suffisante pour déjouer l’équipe au coquillage . “On les attendait un peu”, rigole un rameur de la team OPT. Malgré tout, un podium reste un podium et l’équipe savoure sa troisième place, durement acquise. “On a fait un bon départ, vers le milieu de course on était dans les premiers, puis arrivé au Motu Martin on était quatrièmes ou cinquièmes. Mais sur la fin on est revenu et on a pris la 3e place après un sacré duel sur le retour contre Enviropol.” Enviropol, 1er actuel en termes de points au championnat d’endurance de va’a, s’arrête donc à la porte du podium. Un podium très relevé.
 
Et la vigueur ne se limitait pas au haut du classement ce samedi, malgré une Élite clairement établie, tout le monde voulait sa part du gâteau. L’équipage Emia Comsup en a fait les frais. Quelques secondes après le départ, arrivés au premier tournant, les compétiteurs s’engouffrent tous autour de la bouée repère pour essayer de prendre un virage sec, aux dépens des autres embarcations. “Suite à une bagarre au tournant de la première bouée, il y a une pirogue qui nous a percutés à l’arrière, puis avec les vagues des pirogues, on s’est retournés”, regrette un des rameurs de l’équipage Emia Comsup. Remis à flot tant bien que mal, ils repartent à l’assaut du parcours et le finissent en 02:17:50,73. Dans la catégorie Entreprise qui hébergeait l’équipe tenante du titre l’année dernière, c’est cette fois EDT Va’a qui s’impose sur le parcours de 18 kilomètres. Une dizaine de secondes devant le V6 d’Ifremer Are Va’a puis celui de la Brasserie de Tahiti. Sur ce même parcours, Ihilani Va’a s’impose, comme bien souvent, chez les seniors dames, suivie d’une team OPT puis à nouveau d’Ihilani Va’a avec son équipe B. Un remake de la victoire de Shell façon Ihilani Va’a chez les seniors dames.

Un entraînement pour la Vodafone Channel Race

La team Ihilani va'a, qui détient tout comme shell deux places sur le podium des seniors dame. Crédit : Tom Larcher
Lors de cette course, il fallait engranger des points pour le championnat d’endurance, mais aussi se préparer, “faire un point” en vue du prochain rendez-vous du va’a de compétition : la Vodafone Channel Race. “Cette course c’est un bon entraînement pour la Voda, aussi pour voir l’état de forme des gars. Et comme toutes les équipes qui concourent, on va y chercher la gagne”, lâche un rameur de la team OPT. Cette course aura lieu le 15 juin, même endroit. Mais si le départ et l’arrivée se trouvent dans la baie de Taaone, le parcours, lui, est “beaucoup plus physique” que celui du Trophée de l’Amiral, précise Rodolphe Apuarii, président de la fédération tahitienne de va’a, car beaucoup plus long. “Ce sera une course très différente. Toutes les courses sont différentes, rien n’est joué d’avance. Même si on voit qui est devant, aujourd’hui”, termine le président de la fédé avec un léger sourire. En parlant des premiers, quand on pose la question à Shell “Objectif premier à la Vodafone ?”, le barreur rétorque : “Il n’y a pas d’autre objectif à Shell.

Rédigé par Tom Larcher le Lundi 20 Mai 2024 à 19:30 | Lu 794 fois