Tahiti, le 10 décembre 2024 - L’Institut de recherche pour le développement (IRD) organise, dans le cadre d’une expertise collective, une plateforme régionale d’échanges sur les grands fonds marins. Elle a lieu à l’université et réunit des chercheurs, représentants de gouvernement, entrepreneurs et autres acteurs du secteur venus de tout le Pacifique.
La plateforme régionale d’échanges sur les grands fonds marins, qui se matérialise par un ensemble d’échanges et interventions, a ceci de particulier qu’elle est “neutre, dans le sens où on ne vise pas de consensus, on ne prend pas de décision”, et “multi-acteurs”, explique Pierre-Yves Le Meur, chercheur à l’IRD et co-organisateur de l’événement qui se tient actuellement à l’Université de la Polynésie française. De fait, pendant trois jours sont réunis des scientifiques mais également des représentants de gouvernement, des entrepreneurs et des membres d’association. Ils viennent de tout le Pacifique : Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna, Fidji, Tonga, Samoa, Nouvelle-Zélande, Australie, Micronésie…
Cette initiative, deuxième du genre – la première a eu lieu à Nouméa en Nouvelle-Calédonie en mars dernier – s’inscrit dans le cadre d’une expertise scientifique collective commandée par la France à l’IRD (voir encadré). Elle a lieu à l’Université de la Polynésie française, a démarré ce mardi matin et durera trois jours. “Elle permettra d’échanger sur des expériences de politiques publiques, de faire connaître les attentes des acteurs en termes de grands fonds marins, mais aussi les savoirs, les usages”, précise Pierre-Yves Le Meur. Elle se veut “sans enjeux politiques”.
“Tout est politique”
Pour autant, des synthèses des présentations et discussions menées à Nouméa, “deux choses ont émergé. D’abord que tout est politique, y compris l’état des lieux, mais aussi qu’il faut trouver l’équilibre entre savoirs et décisions politiques.” Combien de savoirs faut-il pour prendre une décision politique ? Sachant que le “savoir” s’entend en termes scientifiques mais aussi coutumiers et culturels. “La place des savoirs dans les décisions est un enjeu de régulation”, indique Pierre-Yves Le Meur.
À l’UPF, différents thèmes seront abordés au-delà de l’articulation entre savoirs et décisions politiques : les usages et impacts, les liens entre impacts et soutenabilité en matière d’usage des grands fonds marins, la production et l’application des normes et dispositifs de gouvernance, les perspectives des pays et territoires insulaires, les attentes et souhaits en matière de recherche.
Il ne faut pas oublier que 2025 sera une année charnière pour les grands fonds marins. Le sujet de leur exploitation et de leur préservation devrait être abordé lors de la 3e conférence des Nations unies sur l’océan (Unoc 3) à Nice en juin prochain. La France devrait se positionner à cette occasion.
Une année charnière pour les grands fonds marins
L’avenir des grands fonds marins ne fait pas consensus au sein de la communauté internationale. L’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), qui rassemble à tour de rôle 36 de ses 167 États membres, n’a toujours pas réussi à élaborer un code minier destiné à encadrer l’extraction sous-marine des métaux. En cours de rédaction depuis dix ans, sa signature a été renvoyée à 2025. Les ressources se trouvent dans les zones économiques exclusives mais également au fonds des eaux internationales et, notamment, dans le Pacifique sur la zone de Clarion-Clipperton.
Une restitution des expertises de la plateforme en cours pourrait être organisée à Fidji dans les mois à venir. Dans l’attente, une discussion portera sur l’intérêt, ou non, à pérenniser l’initiative. “Y a-t-il un besoin ?”, interroge Pierre-Yves Le Meur. Réponse jeudi.
La plateforme régionale d’échanges sur les grands fonds marins, qui se matérialise par un ensemble d’échanges et interventions, a ceci de particulier qu’elle est “neutre, dans le sens où on ne vise pas de consensus, on ne prend pas de décision”, et “multi-acteurs”, explique Pierre-Yves Le Meur, chercheur à l’IRD et co-organisateur de l’événement qui se tient actuellement à l’Université de la Polynésie française. De fait, pendant trois jours sont réunis des scientifiques mais également des représentants de gouvernement, des entrepreneurs et des membres d’association. Ils viennent de tout le Pacifique : Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna, Fidji, Tonga, Samoa, Nouvelle-Zélande, Australie, Micronésie…
Cette initiative, deuxième du genre – la première a eu lieu à Nouméa en Nouvelle-Calédonie en mars dernier – s’inscrit dans le cadre d’une expertise scientifique collective commandée par la France à l’IRD (voir encadré). Elle a lieu à l’Université de la Polynésie française, a démarré ce mardi matin et durera trois jours. “Elle permettra d’échanger sur des expériences de politiques publiques, de faire connaître les attentes des acteurs en termes de grands fonds marins, mais aussi les savoirs, les usages”, précise Pierre-Yves Le Meur. Elle se veut “sans enjeux politiques”.
“Tout est politique”
Pour autant, des synthèses des présentations et discussions menées à Nouméa, “deux choses ont émergé. D’abord que tout est politique, y compris l’état des lieux, mais aussi qu’il faut trouver l’équilibre entre savoirs et décisions politiques.” Combien de savoirs faut-il pour prendre une décision politique ? Sachant que le “savoir” s’entend en termes scientifiques mais aussi coutumiers et culturels. “La place des savoirs dans les décisions est un enjeu de régulation”, indique Pierre-Yves Le Meur.
À l’UPF, différents thèmes seront abordés au-delà de l’articulation entre savoirs et décisions politiques : les usages et impacts, les liens entre impacts et soutenabilité en matière d’usage des grands fonds marins, la production et l’application des normes et dispositifs de gouvernance, les perspectives des pays et territoires insulaires, les attentes et souhaits en matière de recherche.
Il ne faut pas oublier que 2025 sera une année charnière pour les grands fonds marins. Le sujet de leur exploitation et de leur préservation devrait être abordé lors de la 3e conférence des Nations unies sur l’océan (Unoc 3) à Nice en juin prochain. La France devrait se positionner à cette occasion.
Une année charnière pour les grands fonds marins
L’avenir des grands fonds marins ne fait pas consensus au sein de la communauté internationale. L’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), qui rassemble à tour de rôle 36 de ses 167 États membres, n’a toujours pas réussi à élaborer un code minier destiné à encadrer l’extraction sous-marine des métaux. En cours de rédaction depuis dix ans, sa signature a été renvoyée à 2025. Les ressources se trouvent dans les zones économiques exclusives mais également au fonds des eaux internationales et, notamment, dans le Pacifique sur la zone de Clarion-Clipperton.
Une restitution des expertises de la plateforme en cours pourrait être organisée à Fidji dans les mois à venir. Dans l’attente, une discussion portera sur l’intérêt, ou non, à pérenniser l’initiative. “Y a-t-il un besoin ?”, interroge Pierre-Yves Le Meur. Réponse jeudi.
Mettre des connaissances récentes à disposition
Depuis 2001, l’Institut de recherche pour le développement (IRD) développe une capacité d’expertise scientifique collective au bénéfice de partenaires. L’initiative d’institutions nationales ou internationales (ministères, agences de développement, bailleurs de fonds pour le développement, ONG, fondations…) souhaitant disposer des données récentes issues de la recherche utiles à leurs processus décisionnels. Elle se positionne soit en amont de l’élaboration des politiques publiques, soit en réponse à une question posée par un commanditaire qui peut être élaborée à partir des connaissances disponibles.
Concrètement, cette expertise, pluridisciplinaire, réalise un bilan de connaissances à partir de l’analyse critique de la littérature scientifique internationale. Au-delà de cette synthèse, l’expertise collective formule des recommandations fondées sur les dernières évidences scientifiques, et offre ainsi un éclairage précieux d’appui à la décision. Elle est tenue à des délais courts de réalisation (allant de 12 à 18 mois).
L’activité d’expertise à l’IRD s’appuie sur les résultats de la recherche pour le développement en faisant le bilan de ce qui est connu, lacunaire, incomplet ou inexploré.
Depuis 2001, l’Institut de recherche pour le développement (IRD) développe une capacité d’expertise scientifique collective au bénéfice de partenaires. L’initiative d’institutions nationales ou internationales (ministères, agences de développement, bailleurs de fonds pour le développement, ONG, fondations…) souhaitant disposer des données récentes issues de la recherche utiles à leurs processus décisionnels. Elle se positionne soit en amont de l’élaboration des politiques publiques, soit en réponse à une question posée par un commanditaire qui peut être élaborée à partir des connaissances disponibles.
Concrètement, cette expertise, pluridisciplinaire, réalise un bilan de connaissances à partir de l’analyse critique de la littérature scientifique internationale. Au-delà de cette synthèse, l’expertise collective formule des recommandations fondées sur les dernières évidences scientifiques, et offre ainsi un éclairage précieux d’appui à la décision. Elle est tenue à des délais courts de réalisation (allant de 12 à 18 mois).
L’activité d’expertise à l’IRD s’appuie sur les résultats de la recherche pour le développement en faisant le bilan de ce qui est connu, lacunaire, incomplet ou inexploré.