Trois jours d'assises pour le meurtre de Pirae


Le domicile de la victime où a eu lieu le meurtre le 18 juillet 2020 à côté du complexe sportif de l'OPT à Pirae.
Tahiti, le 21 novembre 2022 – La quatrième et dernière session de cour d'assises de l'année 2022 s'ouvrira mardi avec le procès d'un homme de 35 ans poursuivi pour assassinat, violences et violation de domicile. L'accusé, qui avait mortellement poignardé le compagnon de son ex-concubine à Pirae le 18 juillet 2020, encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
 
Un homme de 35 ans, déjà condamné à quatre reprises dont trois pour violences, va être jugé de mardi à jeudi devant la cour d'assises de Papeete pour assassinat, violences et violation de domicile. Le sanglant meurtre pour lequel il est poursuivi s'était déroulé vers 5 heures du matin le 18 juillet 2020 dans une maison située non loin du complexe sportif de l'OPT à Pirae. Ce matin-là, l'accusé s'était rendu au domicile du nouveau compagnon de son ex-compagne qui se trouvait également sur place. Après s'être introduit au sein de la maison qui n'était pas fermée et s'être saisi d'un couteau posé sur la table de la cuisine, l'accusé avait réveillé le couple qui dormait encore. L'homme avait poignardé son rival à cinq reprises et lui avait porté de nombreux coups de poing et pied. 
 
Tel que le rapporte le magistrat instructeur dans son ordonnance de mise en accusation, à laquelle Tahiti Infos a eu accès, l'accusé s'en était ensuite pris à son ex-compagne – et mère de leurs deux filles – qu'il avait battue au point de lui fracturer le bras. Laissant son rival agoniser dans une mare de sang, l'intéressé avait finalement accepté de déposer son ancienne concubine aux urgences avant de prendre la fuite. Il avait été interpellé deux jours après les faits au domicile de ses parents et placé en garde à vue. Lors de son audition, l'homme avait reconnu avoir porté plusieurs coups de couteau à son rival en niant toutefois avoir eu l'intention de le tuer. Il avait mis ses actes sur le compte du fait que la victime entretenait alors une relation avec “sa” femme. 
 
“Un bon père de famille”
 
L'autopsie pratiquée sur le corps de la victime avait permis de déterminer que cette dernière était décédée des suites d'une “section de l'artère humérale droite” et de lésions cérébrales consécutives aux très nombreux coups reçus. Les éléments relatifs à l'enquête de personnalité réalisée dans son entourage avaient permis d'établir que l'homme, capitaine de thonier depuis des années, était un individu “travailleur loyal et apprécié unanimement par les personnes qui l'entouraient”. Doté d'un “caractère calme et plutôt pacifiste”, il menait une “vie paisible classique” et apparaissait comme étant un “bon père de famille et un conjoint aimant”. 
 
L'accusé, qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour ce meurtre sanglant, va donc être jugé dès mardi par les jurés de la cour d'assises. Ces derniers devront décider ou pas de retenir la préméditation. Car si le mis en cause a toujours nié l'intention de tuer, le juge d'instruction a estimé qu'il s'était “saisi d'une arme létale et en avait fait usage à plusieurs reprises sur des zones vitales”. De plus, “en dépit de la perte de sang importante du défunt, qui se vidait de son sang sous ses yeux”, l'accusé n'avait “à aucun moment” cherché à “contacter les secours”. 
 
Notons par ailleurs que les quatre autres affaires jugées lors de cette dernière session de cour d'assises de l'année 2022 portent sur des affaires de viols et de viols incestueux qui seront probablement jugées à huis clos. 

Rédigé par Garance Colbert le Lundi 21 Novembre 2022 à 13:18 | Lu 2772 fois