Très affaibli, Bill Ravel demande la levée de sa détention provisoire (màj)


PAPEETE, mardi 20 novembre 2012 -- Bill Ravel a fait appel de son placement en détention provisoire devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Papeete. L’audience a été publique en dépit de la demande du prévenu de la tenir à huis clos.
L’homme d’affaire, incarcéré le 2 novembre dernier après avoir été mis en examen pour des faits supposés de trafic d’influence et de corruption passive, est apparu physiquement et psychologiquement amoindri à l’audience.

Maître Smaïn Bennouar, a demandé la libération de son client, arguant une santé fragile. L'avocat a demandé de privilégier une placement sous contrôle judiciaire de son client tandis que le ministère public venait de requérir le maintien de la détention provisoire, dans l'intérêt de l'instruction et alors que les confrontations avec les autres prévenus dans cette affaires "sont programmées à la mi décembre".

La décision de la cour a été mise en délibéré et son arrêt sera rendu jeudi matin, 22 novembre.

En attendant, Bill Ravel est maintenu en détention à Nuutania, dans une cellule quelconque, avec trois codétenus.

Dans ce dossier, le syndicaliste Cyril Le Gayic et le militaire retraité Gaston Tetuanui ont également été placés en détention provisoire, le 31 octobre dernier.

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"Je suis un homme d’honneur parce que j’ai été élevé comme cela, s'est défendu Bill Ravel devant la cour, d’une voix vacillante et vraisemblablement très ému. L'homme d'affaires se défend en se disant victime d'un système de racket organisé par le syndicaliste Cyril Le Gayic. on ne m’a jamais appris à corrompre ni à voler. Il y a 52 que je suis à mon compte. (…) d’un petit restaurant sur les quais où je lavais le riz pour les dockers je suis arrivé à bâtir une affaire qui a compté jusqu’à trente navires qui croisaient sur les mers du globe. J’ai été quelqu’un de très important. Vous savez, lorsque l’on est héritier, personne ne s’étonne de sa fortune ; mais quand un pauvre gars se construit tout seul et devient riche, on suppose que c’est certainement un voleur ou un corrupteur. (…) Je ne veux pas vous attendrir, madame la présidente, mais j’ai toujours été un homme bon et généreux. (…)

La juge : En ce qui concerne votre santé, M. Ravel, vous avez un traitement à suivre ?

Bill Ravel : Oui, je prends huit sortes de médicaments chaque jour. Vous savez, j’ai deux injections par jour, une à 5 h du matin et une à 17 heures. Mon médecin a beaucoup insisté sur la régularité de ces injections, à 12 heures d’intervalle. A Nuutania, l’infirmerie ouvre à 7 h 30 et les samedis et dimanches à 10 heures. Cela fait trois jours que l’on ne m’a pas piqué, madame. On m’a accompagné à l’audience avec deux bananes et petit pot de compote de pommes dans un sac plastique. (…) Vous savez la corrosserie à l’air en bon état mais je ne suis pas bien en forme." a-t-il lâché en tombant en larme.

Et d’ajouter sanglotant, "vous savez, on parle beaucoup de misère, mais je ne pensais pas que l’on pouvait concentrer autant de misère comme à Nuutania. (…) Ces gens se sont bien occupé de moi : la première nuit, un codétenu m’a fait de l’air jusqu'au matin avec son oreiller, tellement il faisait chaud ; le lendemain, un papier est passé par-dessus la porte de la cellule, lorsque j’ai demandé de quoi il s’agissait, on m’a appris que c’était un raerae (homme prostitué, ndlr) disponible dans la cellule d’à côté. Je ne pensais pas que ça pouvait exister, madame la présidente, et je peux vous dire que j’étais fier d’avoir réussi sans jamais avoir été arrongant."


Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mardi 20 Novembre 2012 à 15:43 | Lu 2884 fois