Transports : " Je crois que cette loi va améliorer les conditions de desserte" (Fritch)


PAPEETE, 22 septembre 2015 - Le Président Edouard Fritch revient sur l'ambition de la loi du Pays adoptée mardi pour encadrer l'activité du transport interinsulaire, en Polynésie française.

Ce projet de loi a finalement trouvé un consensus.

Edouard Fritch : Je suis optimiste. Le débat se déplace sur le plan technique : faut-il une délégation ou une obligation de service public ? Nous avons tenté deux fois avec la délégation de service public et nous avons bien vu que ça n’a pas marché. Les caractéristiques de la desserte chez nous sont assez particulières. La loi prévoit un mixte des deux dans certains cas : lorsque l’obligation n’est pas assumée, on prévoit une délégation de service public. Il nous faut nous adapter à la situation particulière de nos îles.
Je note pour l’instant que l’on n’a pas beaucoup entendu les utilisateurs. Ils rouspètent. Je crois que cette loi va améliorer les conditions de desserte en posant des obligations de toucher. Un armateur ne peut pas desservir une destination que lorsque son intérêt est bon. Il n’est pas normal que des bateaux laissent des îles de côté sur leur trajet (…). Compte tenu de l’intervention forte des pouvoirs publics et de l’argent public dans le cadre de ces transports, j’estime qu’aujourd’hui il faut que l’on mette un petit peu d’ordre.
L’intérêt commun de tous les partis, y compris de l’UPLD, était que l’on vote ce texte et que l’on réorganise la desserte de nos îles
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L’UPLD estime qu’en livrant ce secteur à la concurrence n’importe qui pourrait s’y implanter au risque de porter préjudice à des entreprises locales. Qu’en pensez-vous ?

Edouard Fritch : Il y a une contradiction dans le comportement des élus, aujourd’hui. Je l’ai rappelé : tout le temps les populations de nos îles se plaignent de la cherté du fret dans les archipels. Nous avons réorganisé la desserte en confiant les lignes à un ou deux armateurs. Les conditions de la concurrence sont remplies lorsque les armateurs ne s’entendent pas. Mais bien souvent, nous savons que les choses sont bien différentes. La concurrence ce n’est pas d’appeler des compagnies extérieures pour concurrencer des entreprises locales. Nos armateurs font du bon boulot. Et ce sont les seuls qui connaissent nos îles. Je ne pense pas que des compagnies chinoises, coréennes ou européennes viennent perturber cela.
(…) Je crois que les armateurs arrivent à se débrouiller mais je ne pense pas qu’ils deviennent riches avec cela. J’estime que nos armateurs doivent être accompagnés et que l’on doit s’organiser
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Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mardi 22 Septembre 2015 à 16:27 | Lu 740 fois