Toussaint, sable et fleurs face à l'inflation


Crédit photo : Thibault Segalard.
Tahiti, le 30 octobre 2023 -  L'embellissement des tombes est une coutume qui occupe bien des familles polynésiennes à l'occasion de la Toussaint. Mais comme tout produit depuis la pandémie, les sacs de sable sont eux aussi soumis à l'inflation. A contrario, les vendeurs de fleurs conservent leur prix des dernières années, même si leur marge de rentabilité se réduit.
 
Chaque année, à l'occasion de la Toussaint, les vendeurs de fleurs et de sable s'installent en bordure des routes et des cimetières. Pour cause, l'embellissement des tombes occupe une grande partie des familles polynésiennes à cette période, qui n'hésitent pas mettre le prix pour entretenir les sépultures familiales. Cependant, si le coût des fleurs reste le même que les années passées pour les fleuristes que Tahiti Infos a pu interroger, le sable, lui, a fortement augmenté. “C'est plus cher, car tout a augmenté, le fret, le fournisseur, le transport, le sac et il faut également payer les petits travailleurs qui nous aident”, résume Christine, qui vend du sable de Taha’a depuis plus de 35 ans. “En plus, avant, on pouvait vendre jusqu'à 5 000 sacs, mais maintenant, notre fournisseur ne peut plus nous en fournir autant.” Depuis l'année dernière, elle a augmenté le prix du sac de sable à 1 200 francs, au lieu des 1 000 francs habituels. “Si on n'augmente pas, on ne gagne quasiment rien”, renchérit-elle, alors que la plupart des autres vendeurs sont passés à 1 500 francs par sac. “J'avais déjà augmenté l'an passé, alors je ne voulais pas monter encore le prix, car ce sont les petits Tahitiens comme nous qui prennent le sable.”
 
Du côté de Arue, chez Elisa, une vendeuse bien connue de la commune, c'est bien 1 500 francs par sac. “Sinon, la marge est trop faible”, commente-t-elle. Elle aussi constate d'une écrasante inflation. “Tout coûte plus cher, le bateau, le sable, le transport du quai jusqu'à chez moi...”
 
Le prix des fleurs stagne
 
Contrairement au sable, les chrysanthèmes et orchidées n'ont, elles, pas pris un centime. “On les fait au même prix que l'année dernière”, nous souffle Ariane, entre deux clients. À chaque fête de la Toussaint, elle revend entre 2 000 et 3 000 bouquets. Même son de cloche du côté de Terai : “Ce n'est pas plus cher que les autres années. Les prix varient entre 2 000 et 3 500 francs pour les plus grosses compositions.” Malgré tout, celles-ci concèdent également que la marge de vente se réduit d'année en année depuis le Covid, notamment en raison de l'augmentation du prix des pots, de la cellophane ou encore du feuillage.
 

Rédigé par Thibault Segalard le Lundi 30 Octobre 2023 à 15:12 | Lu 1350 fois