Tournoi - XV de France: l'énigme persistante de l'animation offensive


PARIS, 28 février 2011 (AFP) - Le XV de France n'a pas inscrit le moindre essai lors de sa défaite (9-17) en Angleterre samedi à Twickenham dans le Tournoi des six nations, entretenant l'énigme persistante de son animation offensive, principal chantier de l'entraîneur Marc Lièvremont depuis sa prise de fonction.

Les occasions d'essai françaises ne furent pas légion samedi à Twickenham, hormis une incursion dans les 22 mètres adverses annihilée par un antijeu de Nick Easter avant la pause et un raté malchanceux d'Aurélien Rougerie qui vit le ballon lui échapper d'un rien dans l'en-but en seconde période.

Si la défense s'est ressaisie (3 essais encaissés contre l'Ecosse puis l'Irlande, un seul en Angleterre), l'animation offensive (4 essais contre l'Ecosse, 1 à Dublin, 0 à Twickenham) souffre toujours d'un manque de productivité. Quel que soit le registre utilisé (vitesse ou puissance), les franchissements de défense sont trop rares.

"Sur l'organisation offensive, sincèrement, je ne suis pas inquiet. Je crois qu'on est en place. Des choses sont validées pendant la semaine, on en voit certaines sur le terrain", a tempéré Marc Lièvremont, pour qui le "crunch" de samedi a été "un grand match de rugby" et les Français "se sont donné les moyens de l'emporter à Twickenham."

Pourtant, les chiffres ne sont guère encourageants. En 34 matches de l'ère Lièvremont, le XV de France a inscrit 70 essais, soit environ deux par match, pour un ratio de victoires de 58% (20 pour 14 défaites), inférieur à celui de ses prédécesseurs Bernard Laporte (63,3%), Jean-Claude Skrela et Pierre Villepreux (65,4%) ou encore Pierre Berbizier (66,7%).

Lièvremont "pense différemment"

Alors que le Mondial-2011 en Nouvelle-Zélande (9 septembre - 23 octobre) se rapproche à grands pas, les changements incessants dans la composition du XV de départ forment une première explication à ce manque de cohésion offensive. Jamais, depuis mars 2009, une ligne de trois-quarts n'a été reconduite d'une rencontre sur l'autre.

S'il a prôné la stabilité en conservant le même groupe de 23 joueurs depuis le début du Tournoi (avec les seules entrées de Clerc, Jauzion et Palisson pour pallier les forfaits de Skrela, Mermoz et Médard), Lièvremont a cependant opté pour la rotation à l'intérieur du groupe.

Même le poste de demi de mêlée est concerné, Dimitri Yachvili ayant été préféré d'emblée à Twickenham au détriment de l'habituel titulaire Morgan Parra, qui avait déjà cédé sa place avant l'heure de jeu face à l'Ecosse (34-21) et en Irlande (25-22).

"Certains disent qu'il faut absolument installer un N.9. On a le droit de penser différemment et je pense différemment. Je pense même que l'on va continuer comme cela", s'est justifié Lièvremont.

Les seuls trois-quarts à avoir démarré les cinq dernières rencontres comme titulaires sont le Clermontois Aurélien Rougerie, qui accomplit progressivement sa mue du poste d'ailier à celui de second centre, et le Bayonnais Yoann Huget.

Ce dernier, muet lors de ces cinq matches, a montré ses limites actuelles samedi mais a reçu un soutien appuyé de son entraîneur, qui a défendu avec un peu moins d'ardeur l'arrière Clément Poitrenaud. Déjà en difficulté en Irlande, le Toulousain avait été remis en selle par le forfait de Médard mais ne s'est pas montré plus rassurant à Twickenham.

bpa/pga/nm

Rédigé par Par Baptiste PACE le Lundi 28 Février 2011 à 05:00 | Lu 609 fois