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Tournée - France - Nouvelle-Zélande: l'étalon de l'excellence


PARIS, 8 novembre 2013 (AFP) - Le premier test-match d'automne du XV de France samedi face aux champions du monde néo-zélandais sera l'occasion pour les Bleus de se mesurer aux meilleurs joueurs à leurs postes dans des duels cruciaux qui décideront du sort de la rencontre.

. DEUXIEME LIGNE: LE CHOC DES CULTURES

Pascal Papé-Yoann Maestri contre Brodie Retallick-Sam Whitelock. Le combat s'annonce rude, surtout avec la pluie annoncée samedi soir sur le Stade de France. La guerre des rucks, avec ses "coups de casque" et sa bataille de gros bras, est une spécialité française. Les rugueux Papé et Maestri en sont les meilleurs représentants. Côté néo-zélandais, les deuxième ligne se concentrent moins sur l'obscure lutte des rucks pour briller dans le jeu courant. "Dans leur culture, ils ont toujours eu des deuxième lignes à l'aise avec les mains, une bonne lecture du jeu, des bonnes courses...", explique Papé.

Mais l'agressivité au sol des deux Français aura pour but de retenir un peu plus leurs jeunes mais expérimentés adversaires (Whitelock 25 ans, 48 sélections, Retallick 22 ans et 21 sélections) dans les zones de ruck, afin de limiter leur intervention dans le reste du jeu.

. TROISIEME LIGNE: LA BATAILLE DES TITANS

Ce sera le rendez-vous de quelques-uns des meilleurs joueurs de la planète. Les Néo-Zélandais aligneront la classique association Richie McCaw, meilleur joueur du monde 2006, 2009 et 2010, Kieran Read, un des N.8 les plus complets et favori pour la récompense cette année, et l'infatigable Liam Messam. Les Bleus eux ont misé sur leur plaqueur-gratteur Thierry Dusautoir, meilleur joueur du monde 2011, épaulé par son jeune double Wenceslas Lauret, brillant en Top 14 depuis le début de saison, et Damien Chouly, puissant, coureur et également capitaine de touche.

Face à des références mondiales, les trois Français auront un rôle capital à jouer pour ralentir les enchaînements de jeu qui font la force des Néo-Zélandais. Leurs plaquages et montées défensives devront limiter le temps et l'espace de leurs adversaires.

. OUVREURS: CARTER-TALES, EXPERIENCE CONTRE INSOUCIANCE

Daniel Carter, meilleur joueur du monde 2005 et 2012 et ses 98 sélections, opposés à Rémi Tales, ouvreur de Castres champion de France en titre et ses... deux sélections (toutes face aux All Blacks). Sur le papier, un fossé sépare les deux joueurs. Mais lors de leur seule confrontation, cet été lors du dernier test-match de la tournée des Bleus en Nouvelle-Zélande (défaite 24-9), le Castrais lui avait tenu la dragée haute.

"La grosse différence entre lui et moi, c'est qu'il sait faire souffler et avancer son équipe, estime Tales en se souvenant de "deux, trois coups de patte qui nous avaient vraiment fait reculer". Mais "Rémi est bon non seulement dans l'animation offensive, mais il a aussi un jeu au pied très long. Et dans la dimension physique, il est gaillard", rappelle le manageur du XV de France Philippe Saint-André. Sa solidité défensive sera mise à l'épreuve d'une troisième ligne joueuse et son coup de pied puissant devra renvoyer les All Blacks loin de la ligne d'essai française.

. CENTRES: ELOGE DE LA COMPLEMENTARITE

Le défi qui opposera les deux paires de centres est aussi alléchant que risqué. L'association néo-zélandaise sera toutefois assez inédite en l'absence de l'habituel deuxième centre et régulateur de la ligne défensive Conrad Smith, qui a pris un congé sabbatique de six mois. Son habituel acolyte Ma'a Nonu (51 sélections communes) sera donc associé à Ben Smith, ailier prodige (auteur de onze essais en onze matches) replacé à ce poste. Les deux hommes n'ont joué qu'une fois ensemble. Serait-ce un point faible ? "Il y aura moins d'expérience, mais pas moins de qualité, répond l'entraîneur des trois-quarts français Patrice Lagisquet. Il est tellement doué qu'il s'adapte à toutes les situations. Il a un peu le même profil que Conrad Smith, très complémentaire de Nonu".

La paire française, non moins complémentaire avec le déroutant Wesley Fofana et le puissant Florian Fritz, testera sans aucun doute son adversaire direct en essayant d'instiller le doute dans une défense qui n'offre pas toujours toutes les garanties (dix essais encaissés en six matches du Four Nations).

Rédigé par () le Samedi 9 Novembre 2013 à 06:13 | Lu 764 fois