Paris, France | AFP | mardi 30/09/2019 - Chirurgie esthétique, implants dentaires mais aussi aide à la procréation: si nombre de Français pratiquent le "tourisme médical", l'Hexagone peine à se structurer pour l'accueil des patients venus d'ailleurs, alors que la réputation de son système de soins n'est plus à faire.
"Soit un patient voyage car il ne peut pas se faire soigner chez lui en raison du manque d'infrastructures, soit il le fait pour économiser. A titre d'exemple, un pontage coronarien coûte dix fois plus cher aux Etats-Unis qu'en France", résume à l'AFP Adrien Rebot, PDG de Medicaim, exposant au salon professionnel du Tourisme IFTM Top Resa de Paris.
Pour la première fois, l'événement (1er-4 octobre) a dédié un espace thématique au "tourisme médical" - terme qui s'est imposé même si la démarche n'a au total pas grand-chose de "touristique", relèvent les acteurs du secteur.
"Il y a un vrai marché, mais qui n'est pas structuré: au niveau mondial, 15 millions de personnes voyageraient chaque année pour se faire soigner, et le secteur pèserait entre 60 et 72 milliards de dollars selon plusieurs études menées ces dernières années", avance M. Rebot.
La plateforme Medicaim, lancée il y a un an et demi, dit avoir dépassé les 500 patients pris en charge dans la cinquantaine d'hôpitaux et cliniques - en France ou dans le monde - avec lesquels elle a noué des partenariats.
"80% de nos clients sont étrangers, en provenance des Etats-Unis, du Moyen-Orient et d'Asie, et 20% sont Français. Ces derniers nous contactent principalement pour des soins dentaires, et globalement tout ce qui est peu ou pas remboursé par la Sécurité sociale", détaille Adrien Rebot.
Les traitements les plus recherchés restent la cardiologie, la cancérologie, "un peu d'esthétique, mais aussi beaucoup de demandes pour des dons d'embryons ou de sperme: il y a énormément de femmes qui voyagent pour la procréation, que nous orientons principalement vers l'Espagne", indique le PDG.
De son côté, la plateforme Medifrance Solution - également présente au salon du Tourisme - propose uniquement des soins dans l'Hexagone, à Paris ou en province, pour des patients étrangers.
"Près de la moitié viennent d'Afrique, un tiers des pays de l'Est. Et environ 10% du Royaume-Uni et d'Irlande, mais pour des raisons de listes d'attente", renchérit le PDG Mickaël Guignier, soulignant travailler "majoritairement avec des établissements privés avec lesquels il est plus facile de passer des conventions".
"Beaucoup de structures, en France, commencent à s'ouvrir aux patients internationaux mais c'est souvent à la hauteur de leurs moyens, et il n'y pas non plus de structuration au niveau de l'Etat qui nous permette d'être au niveau de l'Allemagne ou de l'Espagne où le gouvernement fait énormément de publicité pour cette activité", détaille M. Guignier.
Le PDG de Medifrance Solution déplore également qu'il faille "dix jours en moyenne en France pour obtenir un visa pour raisons médicales, alors qu'en Allemagne c'est 24 heures."
Même constat pour Adrien Rebot de Medicaim: "les Allemands ont de l'avance sur la France, où le tourisme médical fonctionne encore par réseaux et n'est pas démocratisé", un paradoxe alors que "Paris est reconnue dans le monde pour l'excellence de sa médecine".
Pour l'économiste Jean de Kervasdoué, peu de choses ont évolué depuis 2014 et la rédaction de son rapport - à la demande du gouvernement - mettant notamment en avant les "avantages économiques" de l'accueil de patients étrangers.
"Une des conséquences du rapport a été de décomplexer les gens qui avaient envie d'agir. Mais l'effet pratique est resté limité, pour l'essentiel, à des initiatives de quelques hôpitaux privés, lucratifs et non lucratifs, comme Saint-Joseph ou Foch", résume à l'AFP M. de Kervasdoué.
Il estime qu'"il ne faudrait pourtant pas grand-chose, peut-être 200.000 euros par an, un portail en plusieurs langues, une labellisation pour éviter les charlatans, des contacts avec les fédérations hospitalières qui sont plutôt favorables. Médicalement, la France a la capacité de répondre à la demande, et sans nuire aux Français", affirme Jean de Kervasdoué.
"Soit un patient voyage car il ne peut pas se faire soigner chez lui en raison du manque d'infrastructures, soit il le fait pour économiser. A titre d'exemple, un pontage coronarien coûte dix fois plus cher aux Etats-Unis qu'en France", résume à l'AFP Adrien Rebot, PDG de Medicaim, exposant au salon professionnel du Tourisme IFTM Top Resa de Paris.
Pour la première fois, l'événement (1er-4 octobre) a dédié un espace thématique au "tourisme médical" - terme qui s'est imposé même si la démarche n'a au total pas grand-chose de "touristique", relèvent les acteurs du secteur.
"Il y a un vrai marché, mais qui n'est pas structuré: au niveau mondial, 15 millions de personnes voyageraient chaque année pour se faire soigner, et le secteur pèserait entre 60 et 72 milliards de dollars selon plusieurs études menées ces dernières années", avance M. Rebot.
La plateforme Medicaim, lancée il y a un an et demi, dit avoir dépassé les 500 patients pris en charge dans la cinquantaine d'hôpitaux et cliniques - en France ou dans le monde - avec lesquels elle a noué des partenariats.
"80% de nos clients sont étrangers, en provenance des Etats-Unis, du Moyen-Orient et d'Asie, et 20% sont Français. Ces derniers nous contactent principalement pour des soins dentaires, et globalement tout ce qui est peu ou pas remboursé par la Sécurité sociale", détaille Adrien Rebot.
Les traitements les plus recherchés restent la cardiologie, la cancérologie, "un peu d'esthétique, mais aussi beaucoup de demandes pour des dons d'embryons ou de sperme: il y a énormément de femmes qui voyagent pour la procréation, que nous orientons principalement vers l'Espagne", indique le PDG.
De son côté, la plateforme Medifrance Solution - également présente au salon du Tourisme - propose uniquement des soins dans l'Hexagone, à Paris ou en province, pour des patients étrangers.
- Dix jours de délai pour un visa médical -
"Près de la moitié viennent d'Afrique, un tiers des pays de l'Est. Et environ 10% du Royaume-Uni et d'Irlande, mais pour des raisons de listes d'attente", renchérit le PDG Mickaël Guignier, soulignant travailler "majoritairement avec des établissements privés avec lesquels il est plus facile de passer des conventions".
"Beaucoup de structures, en France, commencent à s'ouvrir aux patients internationaux mais c'est souvent à la hauteur de leurs moyens, et il n'y pas non plus de structuration au niveau de l'Etat qui nous permette d'être au niveau de l'Allemagne ou de l'Espagne où le gouvernement fait énormément de publicité pour cette activité", détaille M. Guignier.
Le PDG de Medifrance Solution déplore également qu'il faille "dix jours en moyenne en France pour obtenir un visa pour raisons médicales, alors qu'en Allemagne c'est 24 heures."
Même constat pour Adrien Rebot de Medicaim: "les Allemands ont de l'avance sur la France, où le tourisme médical fonctionne encore par réseaux et n'est pas démocratisé", un paradoxe alors que "Paris est reconnue dans le monde pour l'excellence de sa médecine".
Pour l'économiste Jean de Kervasdoué, peu de choses ont évolué depuis 2014 et la rédaction de son rapport - à la demande du gouvernement - mettant notamment en avant les "avantages économiques" de l'accueil de patients étrangers.
"Une des conséquences du rapport a été de décomplexer les gens qui avaient envie d'agir. Mais l'effet pratique est resté limité, pour l'essentiel, à des initiatives de quelques hôpitaux privés, lucratifs et non lucratifs, comme Saint-Joseph ou Foch", résume à l'AFP M. de Kervasdoué.
Il estime qu'"il ne faudrait pourtant pas grand-chose, peut-être 200.000 euros par an, un portail en plusieurs langues, une labellisation pour éviter les charlatans, des contacts avec les fédérations hospitalières qui sont plutôt favorables. Médicalement, la France a la capacité de répondre à la demande, et sans nuire aux Français", affirme Jean de Kervasdoué.