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Tourisme en Polynésie : il ne faut pas céder à la «sinistrose»


Victorin Lurel à l'hôtel Intercontinental de Bora Bora sur le site de pompage de l'eau de mer profonde qui vient alimenter le système SWAC (sea water conditionning) qui permet de climatiser depuis 2006 les chambres de ce complexe hôtelier de luxe.
Victorin Lurel à l'hôtel Intercontinental de Bora Bora sur le site de pompage de l'eau de mer profonde qui vient alimenter le système SWAC (sea water conditionning) qui permet de climatiser depuis 2006 les chambres de ce complexe hôtelier de luxe.
BORA BORA, vendredi 29 novembre 2013. Après une matinée à Makemo, Victorin Lurel en visite officielle jusqu’à ce soir en Polynésie française, a fait escale ce jeudi après-midi à Bora Bora. Au menu des visites sur place notamment les hôtels de luxe de la "perle du Pacifique" pour parler du tourisme et rencontrer les professionnels de ce secteur lors d’un dîner auquel la presse n’a pas été conviée. Mais avant de rejoindre les convives, Victorin Lurel, ministre des outre-mers a répondu aux questions des journalistes. «Je ne partage pas la sinistrose ambiante. Ce qu'on m'a dit c'est qu'on a perdu de la clientèle puisque la Polynésie ne reçoit plus que 160 000 touristes, mais vous avez des atouts exceptionnels et la décrue existe partout, sur toutes les destinations. Or ici vous avez un accueil formidable, vous ne pouvez pas ne pas progresser. Là ici à Bora c'est du tourisme de très haut de gamme, ailleurs ce seront des tables d'hôtes et des gîtes pour que le tourisme existe sur tous les archipels. Mais ne désespérez pas ! »

A la question des financements que l’Etat pourrait accorder à ce secteur clé du développement économique du Pays, via notamment des projets de défiscalisation, Victorin Lurel ne se livre pas en détail, car si la défiscalisation est maintenue en outre-mer en 2014 grâce à son intervention et en dépit de fortes critiques métropolitaines, elle se limitera à l’avenir au la construction de logements sociaux ou au secteur productif ou pour des projets d’innovation. Bref, la rénovation ou la construction hôtelière ne devrait plus être concernée directement, sauf sur des projets présentés précédemment. «Sur les financements on peut regretter que ce soit trop long, mais j'ai deux gros dossiers sur le bureau des agréments à Paris qui décidera, mais en tant que ministre des outre-mers j'émets des avis bienveillants... En tout cas la Polynésie n'a pas à désespérer de la qualité de ses atouts. Il y a de belles choses à faire et une relance à espérer».

Interrogé enfin sur la possibilité que la Polynésie puisse, un jour, ouvrir un casino, Victorin Lurel s’est lancé dans une plaidoirie particulièrement favorable aux établissements de jeux et estime que la législation française devra évoluer. Car si la Polynésie peut décider elle-même de par son statut d’autonomie d’ouvrir un casino, sans demander l’avis de l’Etat, il n’en est pas de même pour tous les autres territoires ultra-marins. «Je milite depuis longtemps pour qu'il y ait une décentralisation de la décision d'installer des casinos. En France la classe politique a une vision sale ; l'argent des casinos serait forcément bizarre et proviendrait du blanchiment. Mais quand il y a un statut d'autonomie cela devrait se décider ailleurs qu'à Paris. Il faudra revoir cette affaire là. Donner quelques libertés aux collectivités à autonomie fiscale... (…)Tous les outre-mers qui sont des destinations touristiques n'ont pas de moyens simples et pas bureaucratiques pour installer des casinos. Il faut changer la législation. Il faut faire confiance aux élus locaux pour qu'ils prennent les bonnes décisions. Comment imaginer que Bora Bora, qui a un label international, n'a pas de casino». Victorin Lurel a confié avoir tenté, en tant qu'élu local de créer un casino "chez moi" (en Guadeloupe NDLR) mais s'être heurté à un parcours du combattant.

Rédigé par Mireille Loubet le Vendredi 29 Novembre 2013 à 00:08 | Lu 2168 fois