Tourisme durable : des critères à respecter


Tahiti, le 3 novembre 2022 – À l’élaboration de la feuille de route touristique, Fārira’a Manihini 2027, le Pays a exprimé sa volonté de devenir une destination de tourisme durable et inclusif. Pour être reconnu et certifié mondialement en tant que telle, Tahiti tourisme a annoncé, ce jeudi après-midi dans ses locaux, les critères établis par le Conseil mondial du tourisme durable (GSTC) qui doivent être pris en compte.
 
Après avoir été nommée la destination la plus accueillante et amicale au monde par le magazine Conde Nast Traveler, la Polynésie française vise un objectif de destination de tourisme durable et inclusif. De fait, le gouvernement avait entamé l’élaboration d’une feuille de route touristique en 2019, baptisée Fārira’a Manihini 2027, qui a été actée en mars dernier et qui attend prochainement le vote de l’assemblée de Polynésie française pour être mise en application.
 
La stratégie de développement, prévue sur les cinq prochaines années, prend en compte les enjeux économique, social, culturel et environnemental. Pour rappel, le plan d’actions se concentre sur : la création d’un comité de pilotage avec les acteurs du secteur privé et ceux du secteur public ; la prise en compte de la population dans le développement du secteur touristique ; la promotion et la préservation du patrimoine culturel avec l’inscription de ses valeurs au patrimoine de l’Unesco ; et la protection de l’environnement avec la gestion des ressources et l’accélération des énergies renouvelables. De plus, elle vise une politique “slow tourism” en favorisant la qualité à la quantité avec une limite de visiteurs, mais des séjours “durables” (longs), afin d’avantager “l’expérience et la rencontre avec la population”. La limitation du nombre de visiteurs, à raison d’un maximum de 300 000 par an – soit l’équivalent d’un visiteur par habitant –, a ainsi été évoquée. Ce projet veut également faire des comités du tourisme, des relais pour le déploiement de la stratégie de développement touristique sur l’ensemble des archipels.
 
Au terme de la validation de la stratégie Fārira’a Manihini 2027, Tahiti tourisme a annoncé ce jeudi dans ses locaux, les critères établis par le Conseil mondial du tourisme durable (GSTC) et que la Polynésie française tentera de respecter. Le but est d’être reconnue et certifiée à l’échelle internationale en tant que destination et prestataires de tourisme durable. Ces critères ont été divisés en quatre catégories, en fonction desquelles le fenua sera en mesure de répondre à court, moyen et long terme, voire pas du tout s’il n’est pas concerné. Les critères concernant l’exploitation des enfants dans des activités à finalité économique, ou les discriminations raciales et sexuelles, ont déjà été cochés sur la liste car ils n’impliquent pas la Polynésie. Les critères auxquels le tourisme du fenua pourrait répondre aisément concernent la protection de l’environnement, avec l’exemple d’une crème solaire respectueuse des coraux ; la promotion des produits locaux, avec une vérification régulière par le biais du label Made in fenua ; et la prise en compte de la population avec un sondage plus régulier que celui qui a été effectué dans le cadre du Fārira’a Manihini 2027. Les critères, dont les actions mettront un peu plus de temps à être mises en place, peuvent être représentés par l’exemple de l’évaluation de l’empreinte carbone de l’industrie touristique. Ces actions demandent davantage de recherche, d’investissement, de technicité et sont dépendantes des pouvoirs exécutifs et fiscaux. Les critères constituant les actions qui mettront beaucoup de temps avant d’être mises en place impliquent des investissements lourds. Par exemple, l’accès à l’eau potable par la population ne doit en aucun cas être affecté par la construction d’infrastructures touristiques. La transition énergétique et la gestion des déchets font également partie de ces actions à développer.
 

Afin de répondre aux attentes du Conseil mondial du tourisme durable, Tahiti tourisme a également prévu une stratégie de communication et de promotion de tourisme durable, physique et virtuelle. Au programme : le recensement des actions en faveur de tourisme durable actuellement en vigueur et une liste de conseils pratiques “à faire ou ne pas faire” partagée avec la population ; une vidéo de sensibilisation diffusée dans les transports aériens ; et la création d’un label pour les professionnels du domaine touristique respectueux des critères de durabilité.
 

Rédigé par Meleana CHE FAT le Jeudi 3 Novembre 2022 à 19:26 | Lu 1816 fois