Tourisme chinois : Gaston Flosse a les visas dans le viseur


PAPEETE, lundi 6 janvier 2014 – La compagnie Hainan Airlines conditionne l’ouverture d’une ligne Shanghai-Tahiti à la simplification des formalités d’entrée sur le territoire, a insisté le Président de Polynésie française, en fin de matinée.

"Les délais pour l’obtention des visas sont trop longs et les démarches découragent les touristes chinois", a estimé Gaston Flosse qui affirme que selon Wang Yingming, le Pdg de la 4e compagnie aérienne chinoise, l’ouverture d’une telle route aérienne pourrait générer un flux annuel de 100 000 touristes chinois en Polynésie à l'horizon 2017.

Gaston Flosse affirme avoir envoyé ce lundi matin un courrier au ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, pour demander la simplification des formalités administratives à l’entrée en Polynésie française, après avoir adressé deux demandes restées lettres mortes au Président de la République française et au ministre des Affaires étrangères.

"Nous comprenons d’autant moins ce refus que les départements d’outre-mer sont autorisés à recevoir des touristes étrangers sans visa", a-t-il justifié évoquant l’arrêté du 7 février 2013 relatif aux documents et visas exigés pour l’entrée des étrangers sur le territoire de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Martinique, de La Réunion et de la collectivité de Saint-Pierre-et-Miquelon.

Notamment, le texte stipule que "pour des séjours dont la durée n’excède pas trois mois" dans ces collectivités françaises d’outre-mer, nulle demande de visa n’est exigée aux visiteurs en provenance des régions administratives spéciales de Hong Kong et de Macao, aux titulaires de passeports délivrés par Taïwan qui comportent un numéro de carte d’identité et aux ressortissant chinois titulaires d’un passeport sur lequel est apposé un visa à entrées multiples dont la durée de validité est comprise entre six mois et cinq ans, délivré par une autorité consulaire française.

Plus encore, cet arrêté modifie dans son annexe II l’arrêté du 26 juillet 2011 en donnant aux visiteurs Indiens, Chinois et Russes le bénéfice à l'arrivée d'un visa d’une durée n’excédant pas quinze jours aux points de passage contrôlés du territoire de La Réunion, après accord du représentant de l’Etat.

"Pourquoi pas une telle disposition pour la Polynésie française ?", s’est-il Gaston Flosse, "qu’est-ce qu’on a fait pour qu’on ne veuille pas nous accorder cela ?"

De son côté, Lionel Beffre, Haut commissaire de la République, invité de l’Hebdo sur Polynésie 1ère dimanche soir, a estimé "que la demande de visa (…) n’est plus un obstacle pour que le tourisme chinois se développe", après avoir évoqué une procédure de demande "considérablement diminuée" en quelques années : "ce n’est pas de ce côté-là, à mon avis, que l’obstacle est le plus fort", a-t-il estimé.

Autre information confirmée lundi matin par Gaston Flosse : en dépit de ce qui était annoncé à la veille du départ de la mission polynésienne en Chine, fin décembre dernier, la route transversale vers l’Amérique du sud avec escale à Tahiti-Faa’a n’intéresse pas pour l’instant la 4e compagnie aérienne chinoise.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 6 Janvier 2014 à 13:56 | Lu 2731 fois