Top départ pour la Convention des entreprises pour le climat


La convention des entreprises pour le climat a réuni pour la première fois ce mardi les 27 entreprises participantes à l’opération en Polynésie. Crédit photo : Thibault Segalard.
Tahiti, le 27 mars 2024 - Des dirigeants d'entreprises polynésiennes étaient réunis ce mardi dans les locaux de la Polynesian Factory à l'occasion du lancement de la Convention des entreprises pour le climat. (CEC) Cette initiative nationale, qui débarque dans le Pacifique, a pour objectif d'accompagner les sociétés participantes dans un parcours de modification de leur modèle d'affaires vers un modèle plus écoresponsable, afin qu'elles prennent “leur part de responsabilité dans la transition écologique”.
 
La convention des entreprises pour le climat (CEC Pacifique) a réuni pour la première fois ce mardi, dans les locaux de la Polynesian Factory, les 27 entreprises polynésiennes qui ont décidé de s'engager dans ce parcours de transformation. La CEC est une initiative reconnue d'intérêt général, créée dans l'Hexagone en 2020, afin d'inciter et d'accompagner les sociétés à faire basculer leur modèle économique “extractif vers un modèle "régénératif”, afin qu'elles s'adaptent aux menaces qui pèsent sur leurs affaires et qu'elles puissent prendre leur part de responsabilité dans la transition écologique. “Quand j'ai découvert ça, je me suis d'instinct dit qu'il fallait lancer la CEC dans le Pacifique. J'ai alors contacté le fondateur et j'ai commencé à rassembler des entreprises sur notre territoire pour les lancer sur le parcours”, nous raconte Karine Le Flanchec, l'instigatrice de l'initiative en Polynésie.
 
10 mois pour changer
 
Et en parlant du parcours, celui-ci va s'articuler sur 10 mois, entre avril 2024 et février 2025. “C'est sur un temps long, contrairement à ce qu'on peut voir d'ordinaire dans les entreprises où les délais sont courts”, explique-t-elle. “Sur ces 10 mois, il y aura donc six sessions, d'une ou deux journées. On va se baser sur le parcours de la CEC nationale, mais en y intégrant quelques spécificités polynésiennes.” Ainsi, les dirigeants des sociétés participantes vont pouvoir être sensibilisés sur plusieurs thèmes, comme “Le monde d'après”, Le nouveau cap régénératif”, “Entreprendre avec le vivant”, “Embarquer ses écosystèmes”... Chaque séance s'imbrique dans celle d'avant. Ils seront accompagnés par des experts, des scientifiques qui seront là pour nourrir les séances sur les différents sujets”, détaille Karine Le Flanchec. “Nous ciblons directement les directeurs, car c'est eux qui ont véritablement le pouvoir de repenser leur modèle économique.”
 
Au bout du parcours, l'objectif est d'écrire une feuille de route “à visée régénérative”. “C'est l'engagement que les entreprises prennent”, affirme-t-elle également, avant de balayer les inquiétudes quant à l'inefficacité du programme. “On n'est pas là pour discuter et avoir de belles intentions. On veut de vraies actions. Nous souhaitons amener les dirigeants sur des actions concrètes”. À l'échelle nationale, plusieurs entreprises ont déjà pris des décisions radicales après avoir suivi la CEC. Mustela, spécialisé dans les produits pour bébé, a renoncé à la commercialisation de ses lingettes pour nourrissons à l'horizon 2027. Les Vedettes de Paris, la société qui exploite les bateaux mouches sur la Seine, ont décidé de changer leurs moteurs thermiques pour de l'électrique, tout en lançant un projet de ré-empoissonnement du fleuve. Des décisions qui laissent présager de bonnes choses pour la préservation de l'environnement en Polynésie.
 

Rédigé par Thibault Segalard le Mercredi 27 Mars 2024 à 14:30 | Lu 2656 fois