Tokahi Cadousteau fait sa rentrée


À 19 ans, Tokahi Cadousteau est prête à vivre de sa passion pour le ‘ori Tahiti (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 20 août 2024 – C’est un rêve qui devient réalité pour Tokahi Cadousteau. À 19 ans, la jeune femme ouvre son école de danse, Hia’ai, chez elle, à Taravao. Retour sur son parcours, entre culture et compétition.
 
Entre Tokahi Cadousteau et le ‘ori Tahiti, c’est une longue histoire, qui a commencé dès 4 ans à l’école de danse Tamarii Poerava, à Taravao, puis à l’adolescence chez Rainearii, à Toahotu. “Je garde de très bons souvenirs ! Avec Moeata Laughlin, j’ai pu monter sur la scène de l’Olympia dans le cadre d’un spectacle avec Gabilou. J’ai aussi beaucoup appris avec Heirani Salmon, dont j’ai eu la chance d’être l’assistante pendant deux ans”, confie la jeune femme de 19 ans, originaire de la Presqu’île.
 
Les concours de danse traditionnelle rythment également sa vie depuis plusieurs années. “J’aime bien : ça me challenge !”, remarque la lauréate de A Hura Mai 2022, plusieurs fois primée aux ‘Ori Tahiti Nui Solo Compétitions et meilleure danseuse du Heiva Taure’a 2019. “Mon rêve, ce serait de me présenter au concours de meilleure danseuse au Heiva i Tahiti. Je n’en ai pas encore eu l’occasion, mais j’ai déjà eu la chance de monter sur scène avec Teva i Tai, Manohiva et Hitireva.” Début août, Tokahi Cadousteau a brillé au Heiva de San Diego, où elle a remporté le premier prix en catégories plus de 18 ans et “over-all”.
 

“Oser se lancer”


Après le bac et un passage par l’université, la jeune femme n’a pas tardé à “oser se lancer” pour vivre de sa passion. “Je n’aurais rien pu faire sans ma famille. Mes parents et mes proches me soutiennent énormément. Un grand merci à eux !”, souligne Tokahi Cadousteau, prête à dispenser ses premiers cours dans sa salle tout juste aménagée, sous la bannière de l’école de danse Hia’ai. “J’ai découvert ce mot quand je me suis inscrite chez Heirani Salmon : c’était le nom de la catégorie des jeunes filles, dont je faisais partie. C’est le ‘désir’, comme mon rêve d’avoir ma propre école de danse. Je n’envisageais pas d’autre nom !” La jeune femme a aussi souhaité rendre hommage à ses ancêtres du côté de son père, avec des noms en pa’umotu pour ses catégories, comme miki miki pour les plus jeunes.
 
À quelques jours de sa première rentrée, tandis que les inscriptions se poursuivent, Tokahi Cadousteau a fixé son cap. “Ma priorité, c’est le respect, parce que je pense qu’entre danseuses, c’est quelque chose de sacré. Mais aussi qu’on soit ancré dans notre culture. Je ne cherche pas la performance, mais l’engagement et l’évolution de chaque danseuse, quel que soit son niveau.” Outre les cours de danse et de “cardio”, elle innove avec des cours de danse du feu, qui seront assurés trois fois par semaine par Heimana Ondicolberry.
 

Rédigé par Anne-Charlotte Lehartel le Mardi 20 Aout 2024 à 17:37 | Lu 4162 fois