Tita Maurin, présidente du club Soroptimist de Tahiti


TAHITI, le 25 novembre 2020 - Alors que le club Soroptimist de Tahiti fête sa quarantième année d’existence, Tita Maurin, présidente, cherche à l’élargir et le dynamiser.

Depuis le 1er octobre Tita Maurin est présidente du club Soroptimist de Tahiti. Son engagement au sein de ce club s’est fait progressivement depuis 2015. Elle a à cœur d’augmenter le nombre de membres pour pouvoir augmenter le nombre d’actions.

Retraitée depuis 4 ans

Toute sa vie durant, Tita Maurin a enseigné. D’abord dans les petites classes puis au collège et lycée. Elle se rappelle : "jeune divorcée, avec deux enfants à charge, je suis allée étudier l’espagnol en France". Elle avait découvert cette langue à l’école puis, s’étant prise de passion pour le Chili, avait décidé de l’apprendre.

"Cette histoire d’amour avec le pays tient en fait à une histoire d’amour avec une famille", détaille-t-elle. Un jour, la sœur de Tita Maurin s’est rendue au Chili dans le cadre d’un échange d’étudiants.

Elle a tissé là-bas des liens avec une famille de Chiliens. Les liens, malgré la distance ont tenu, ils se sont étendus à Tita, son frère, ses parents et maintenant ses enfants et petits-enfants. "On peut dire que l’on a aujourd’hui de la famille au Chili."

Pour revenir à son parcours, elle concède : "il était un peu osé, car j’avais un bac C". C’est-à-dire qu’elle était, au lycée, en filière mathématiques. Qu’importe. Elle est restée trois ans en France et, "longuement, mais sûrement" a progressé.

Elle a passé le Capes pour pouvoir enseigner l’espagnol dans les grandes classes. De retour en Polynésie, elle s’est retrouvée au collège de Paea, puis au lycée hôtelier de Punaauia. Elle est retraitée depuis 4 ans.

Des actions de terrain à la présidence


Son histoire avec les Soroptimists a démarré par la participation à des actions de terrain. "Une amie Sorop me demandait de temps en temps de l’accompagner." Les membres du club l’ont petit à petit encouragée à les rejoindre.

"Elles me disaient, cela va t’occuper à la retraite." Tita Maurin a finalement accepté (alors qu’elle envisageait plutôt de s’occuper de son vaste jardin) prenant très vite des fonctions.

En 2015, elle est devenue membre, entre 2016 et 2018, elle était trésorière adjointe puis vice-présidente entre 2018 et 2020. Elle est maintenant "chef d’orchestre".

Elle aimerait pouvoir augmenter le nombre de membres (elles sont 25). "Je sais que cela demande un effort financier et qu’il faut du temps."

Mais elle aimerait accueillir de nouvelles femmes dans le club, des femmes qui soient plus jeunes, dynamiques, motivées. Elle envisage dans cette optique de faire baisser le prix de la cotisation pour entrer.

Elle construit également le programme 2021. Il y a notamment les actions liées aux festivités du centenaire du Soroptimist international à préparer. Le contexte sanitaire laisse planer des incertitudes, mais elle veut croire à la réalisation de nouvelles actions.


Contacts

FB : Soroptimist Tahiti
Tel. : 87 77 84 05

100 en 2021

Le premier club Soroptimist International (SI) est né le 3 octobre 1921, dans la ville d’Oakland en Californie. Quatre-vingt femmes, toutes engagées dans la vie professionnelle, se sont regroupées autour de Violet Richardson, première présidente. Un des principaux projets concernait l’environnement (Save the Redwoods pour Sauvons les séquoias). Les arbres anciens étaient abattus au profit d’entreprises très puissantes du secteur du bois. Le combat a été gagné par les Soroptimist grâce au soutien du public. Une grande partie de la forêt de séquoias a été protégée, et existe encore aujourd’hui.

Plusieurs clubs Soroptimist ont ensuite été créés le long des côtes du Pacifique et de l’Atlantique, avec une préoccupation croissante des femmes pour tous les sujets touchant leurs communautés.

En 1924, Suzanne Noël a fondé le club Soroptimist International de Paris, le premier club Soroptimist en Europe avec 93 membres fondateurs.

Actions en Polynésie

Les Soroptimist mènent des actions dans différents domaines : l’éducation, l’autonomisation et le leadership des femmes et des filles, la lutte contre les violences faites aux femmes, la santé et la sécurité alimentaire, l’environnement et le développement durable.

En Polynésie, elles ont par exemple participé à la création du centre d’accueil pour les femmes battues Pu o te hau (avec le conseil des femmes). Elles financent des formations sur l’estime de soi par exemple avec Rima Here. Elles soutiennent financièrement et sont les marraines d’élèves du Conservatoire artistiques de Polynésie française...

Événements

Samedi 5 décembre à 7 h UTC-10, conférence en ligne : Violences à l’égard des femmes, mécanismes de l’emprise. Rendez-vous sur la page Facebook UNION FRANCAISE SOROPTIMIST INTERNATIONAL.

Par ailleurs, le Clup Soroptimist Tahiti participe à l’opération nationale de cinéma et projections pendant la quinzaine onusienne d’activisme de lutte contre les violences à l’égard des femmes et des filles qui a lieu du 25 novembre au 10 décembre.

L’opération consiste à projeter un même film qui est, cette année : "Made in Bangladesh" de Rubaiyat Hossain (2019). Ce film retrace le combat d'une jeune femme de 23 ans qui travaille dans une usine textile au Bangladesh et qui décide avec ses collègues de monter un syndicat pour améliorer leurs conditions de travail de plus en plus dures.

Les bénéfices de la projection financent des formations de revalorisation et d’estime de soi auprès des femmes battues, hébergées au Pu O Te Hau à Pirae.

La situation sanitaire ne permet pas pour l’instant une projection publique mais le club a jusqu’au mois de mars pour mener à bien cette opération. En attendant il sera présenté dans des classes de lycée avec, en support, un dossier pédagogique complet. "Nos objectifs sont de sensibiliser les jeunes gens et jeunes filles à l’égalité homme femme qui est une priorité nationale et aussi de faire connaître l’action de notre club."

114 clubs dans toute la France

Il y a dans le monde, 5 fédérations (Amérique, Europe, Grande-Bretagne, Sud-ouest Pacifique et Afrique) au sein du Soroptimist international. Ce dernier est l’organisation féminine la plus représentée avec près de 75 000 membres. Elle est présidée jusqu’en 2021 par la Canadienne Sharon Fisher.

En France, y compris dans les outremers, il existe 114 clubs ce qui correspond à environ 2 300 membres. Ceux-ci ont pour devise : Comprendre Défendre Entreprendre.

Rédigé par Delphine Barrais le Mercredi 25 Novembre 2020 à 15:25 | Lu 1523 fois