Tinalei s'incline en finale de Prodiges : “Je suis fière d'avoir représenté la Polynésie”


Tahiti, le 29 décembre 2022 – Tinalei Mahuta s'est inclinée en finale de Prodiges, émission de télé-crochet de musique, chant et danse classiques, diffusée ce jeudi soir sur France 2. Si elle n'a pas remporté le titre de Prodige 2022 et la bourse d'études de 10 000 euros offerte au vainqueur, la Tahitienne de 16 ans, qui concourrait dans la catégorie “chant lyrique” et qui a interprété sur scène Parla più piano, le thème du film Le Parrain composé par Nino Rota, s'est dit dans une interview accordée à Tahiti Infos très fière de son parcours.
 
Tu n'as pas remporté le concours de Prodiges. Comment te sens-tu, tu es déçue ?
“Quand on va à un concours, on espère gagner, bien évidemment. Mais honnêtement, je suis fière de moi, je suis fière de mes chansons et je suis fière d'avoir représenté la Polynésie. Il y avait tellement de niveau. Et c'est dur aussi de départager la danse, du chant et de l'instrument. Je ne m'attendais pas vraiment à gagner, mais je ne m'attendais déjà pas à être en finale. Je suis fière !”
 
Qu'est-ce que tu retiendras de cette expérience ?
“C'est une expérience un peu différente de celles que j'ai pu vivre auparavant, parce qu'elle était plus focalisée sur le lyrique et les prestations classiques. Et c'est surtout l'excitation d'un tournage, les répétitions et surtout de chanter avec un orchestre, ça m'a beaucoup marquée.”
 
Tu as rencontré des difficultés particulières ?
“Pour cette dernière prestation, pour la finale, la difficulté principale était de bien être en accord avec l'orchestre, bien en rythme. C'était réussi !”
 
Ce n'est pas le premier concours ni la première émission télévisée à laquelle tu participes. (Elle a été demi-finaliste de La France a un incroyable talent en 2019 et finaliste du concours Les Voix des outre-mer en 2021, NDLR) Qu'est-ce que tu aimes dans ce format ?
“C'est très enrichissant professionnellement. Et voir un tournage et avoir la patience d'un tournage –parce qu'il faut répéter, recommencer les prises, c'est long– c'est toujours une expérience bonne à prendre et bonne à vivre. Ça permet aussi de rencontrer de nouvelles personnes et de s'immerger un peu plus dans le domaine, sachant que plus tard, j'aimerais travailler dans le domaine du cinéma. Donc voir l'envers du décor d'une émission nationale, ce n'est pas rien.”
 
Justement, quels sont tes projets pour la suite ?
“Actuellement, je poursuis des études aux États-Unis dans le domaine de l'art dramatique. Donc pourquoi pas plus tard devenir actrice ou en tout cas travailler dans le domaine du cinéma, ou pourquoi pas éventuellement aussi devenir chanteuse. Avant, je voulais absolument devenir une chanteuse professionnelle, mais au final, je me suis dit que je devrais peut-être élargir ma vision des choses et voir qu'il y a plus de choses qu'uniquement chanteuse.”
 
Comment en es-tu venue au chant et au lyrique en particulier ?
“J'ai commencé à chanter à l'âge de 9 ans où, pour un devoir de musique pour le Cned (cours par correspondance, NDLR), je devais chanter sur un fond sonore. J'avais déjà remarqué une particularité pour ma voix aigüe et mes parents aussi. Depuis petite, je m'étais prise de passion pour certains opéras ou chants opératiques et étant une grande fan de comédies musicales, j'entendais que certaines chanteuses de comédies musicales avaient une voix qui ressemblait à de l'opéra, et donc ça a commencé à partir de là, où je me suis dit 'c'est beau quand même, j'aimerais bien savoir chanter aussi !' Et l'amour pour l'opéra est aussi venu en regardant Prodiges.”
 
Et du coup, tu as pris des cours ?
“Je n'ai jamais pris de cours, je suis autodidacte.”
 
La comédie musicale pourrait te permettre d'allier les deux, musique et chant...
“C'est un but pour moi, je veux jouer dans le prochain Grease ou le prochain Dirty Dancing !”
 
Dans l'émission Prodiges, en demi-finale et encore en finale, les membres du jury t'ont fait la remarque qu'il fallait que tu choisisses entre le chant lyrique et le chant populaire. Depuis la fin du tournage de l'émission, est-ce plus clair dans ta tête, sais-tu vers quoi tu souhaites te tourner ?
“Honnêtement, quand on m'a dit 'tu dois choisir', dans ma tête, je me suis dit 'non, je ne vais pas choisir'. J'aime les deux voix, j'aime autant le populaire que l'opéra. Donc pourquoi pas me lancer dans les deux. C'est comme si on disait à un danseur 'soit tu fais de la danse classique, soit tu fais du hip-hop'. Pourquoi pas faire les deux ? Après, je vais quand même dire que j'ai un petit penchant un petit peu plus prononcé pour la pop.”
 
Justement, quelles sont tes influences musicales ?
“Honnêtement, je passe par tout ! J'aime la pop, le rock, l'opéra, le jazz... Tout est bon à prendre !”
 
As-tu ressenti un soutien particulier de la part de la Polynésie pendant la diffusion de l'émission ?
“Oui, j'ai ressenti un soutien très fort. C'est bizarre à dire, mais je ressentais intérieurement leur mana, je ressentais la Polynésie et je ressentais mon fenua qui était avec moi. Et via les réseaux sociaux, via les commentaires, les encouragements tous les jours, les 'j'aime' même, les petites choses futiles comme ça, ça m'encourage et ça me donne la volonté et la force de continuer. Donc un grand merci à tous les Polynésiens.”
 
Qu'est-ce qu'on pourrait te souhaiter pour la suite ?
“Honnêtement, j'ai déjà tout ce que je veux avoir. J'ai une famille qui me soutient, des amis, j'ai la Polynésie et je continue à étudier un domaine que j'apprécie. Mais ce qu'on pourrait me souhaiter, peut-être, c'est de me faire remarquer par un grand producteur ou éventuellement de participer à une autre émission ou réussir un autre concours. Il y a plein de choses qui peuvent se passer en 2023 !”

Rédigé par Anne-Laure Guffroy le Jeudi 29 Décembre 2022 à 17:26 | Lu 4810 fois